« Certains se croient des martyrs ou des héros. Ce sont en réalité des délinquants. Et comme tous les délinquants, ils doivent purger leur peine. Il n’y aura pas d’impunité pour la haine. »
So sprach Bornstein. Pardon. Ainsi s’exprimait en début d’année madame le Premier ministre Élisabeth Borne lors de la présentation de son plan de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations.
« Nous permettrons l’émission de mandats d’arrêt contre les personnes qui dévoient la liberté d’expression à des fins racistes ou antisémites. »
L’exécutif a parlé, maintenant c’est au législatif d’agir ! Il n’est plus question de voir des Dieudonné, Soral ou Le Lay vaquer à leurs occupations, fût-ce à plat ventre ou à l’étranger. L’appareil judiciaire est répressif, mais doit encore agir dans le cadre des lois existantes, un minimum. Si donc le patron d’Égalité & Réconciliation n’est pas encore au fond du trou à purger sa peine au nom des valeurs de la République, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas sa place, mais à cause d’un vide juridique.
C’est ce qu’explique le député Renaissance Mathieu Lefèvre, qui porte un projet de loi en ce sens avec sa collègue Caroline Yadan Pesah (photo), aux journaleux de Libé :
« Concrètement, l’enjeu de cette proposition de loi est de pouvoir sanctionner les idéologues qui sévissent sur les réseaux sociaux ou sur Internet, ces multirécidivistes qui sont rarement présents à leurs audiences et vivent à l’étranger pour échapper à leurs condamnations. »
Problème pour les kapos du Système : les peines auxquelles est condamné Alain Soral, puisque c’est lui, la bête immonde, qui est pris en exemple, relèvent du droit de la presse, ce qui exclut de facto la possibilité d’émettre des mandats d’arrêt. Celui qui avait été émis contre Soral, sans fondement juridique, avait dû être annulé après que le parquet eut fait appel. On le voit, il y avait là une impérieuse nécessité pour les censeurs de faire des lois pour répondre à leurs besoins de coercition.
Les deux députés Renaissance sont confiants. Le texte sera bientôt examiné et devrait être aisément adopté, puisqu’il est évidemment voulu par tous. Dans le petit monde de la macronie, il fait l’unanimité. Il est par ailleurs fortement « consensuel » puisque « réclamé depuis des années par les associations » qui luttent contre la haine et les discriminations ; un bel échantillon représentatif du peuple de France !
Et c’est bien sûr le pouvoir, plus ou moins visible, qui décide qu’un contenu est haineux, raciste ou antisémite, puisque c’est censé ne pas être la même chose, ces gens opérant des distinctions au sein de la communauté nationale. Un peu de sociologie profonde ? Antisémitisme ! Sceptique sur le réchauffisme ? Crime contre l’humanité ! Tout est du même tonneau : Ukraine, barbecue, théorie du genre, la Palestine évidemment… Sur Libé, les deux députés parlent de l’« extrême droite », mais LFI est aussi clairement dans leur viseur, comme nous l’avons vu durant l’été.
Il est certain qu’éradiquer le peuple contre lequel on a la haine, c’est une manière d’éradiquer la haine. Heureusement que nous ne sommes pas en dictature. Mais ça ressemble quand même un peu à une tyrannie.