Sauf que ça, on le savait. Personne de sérieux n’a jamais soutenu que la Buzyn avait magouillé pour que son mari reste à la tête de l’INSERM. Le débat porte plutôt sur l’étrange conflit d’intérêts généré par ce couple pas comme les autres, proche, très proche des grands groupes pharmaceutiques. Ce qui n’est pas un crime en soi, mais qui ne recoupe pas forcément les intérêts des Français en général, et des malades en particulier.
L’AFP, dont la proximité avec l’oligarchie n’est plus à prouver, c’est même sa raison d’être depuis sa création sous son nom d’agence (Havas), avant d’être soi-disant nationalisée, eh bien l’AFP nous prend pour des jambons. À l’instar de Libé ou du Monde, qui ont chacun leur secteur de vérification des faits (fact checking ça fait mieux), l’Agence France-Presse montre qu’elle ne transige pas avec les fake news, les rumeurs et autres désinformations. Son officine s’appelle factuel.afp.com :
« La ministre de la Santé "a placé son mari" à la tête de l’Inserm, affirme le site La Gauche m’a tuer. C’est faux : le mari d’Agnès Buzyn, Yves Lévy, est président de l’établissement public depuis 2014, soit trois ans avant la nomination de son épouse au gouvernement.
"Le ministre de la Santé a placé son mari à la tête l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (IRSEM)"[sic], titre le site La Gauche m’a tuer en tête d’un article partagé plus de 5.000 fois en une semaine.
L’affirmation du site d’extrême droite est fausse : le médecin et scientifique Yves Lévy a été nommé président de l’Inserm par ce décret du 12 juin 2014, soit près de trois ans avant qu’Agnès Buzyn ne devienne ministre de la Santé. Mme Buzyn était alors présidente de l’Institut national du cancer (INCa). »
Pour le coup, cette factualisation ne résout en rien le problème du conflit d’intérêt qui lui, demeure. C’est exactement comme l’histoire du 11 Septembre : dans les médias mainstream, les journalistes idiots ou qui jouent les idiots (ils flippent pour leur poste avantageux) remettent toujours sur la table l’histoire des avions qui ne se sont pas écrasés sur les tours, alors que là encore, personne de sérieux ne conteste le choc avions-tours. Même si on peut tout imaginer, avec la coproduction entre pouvoir profond US et services israéliens...
Bref, les adeptes de la théorie alternative du 11/09 focalisent plutôt, lorsqu’ils sont sérieux, sur les éléments contraires à la logique qui sont survenus ce jour-là, et ils sont légion. Par exemple, un exemple parmi cent, la Tour numéro 7 qui s’est cassé la gueule toute seule, probablement par confraternité avec ses vieilles copines du WTC.
L’écrivain terrien Jean Giono qui rappelait cette histoire de deux très vieux arbres en Irlande, dans un lieu totalement désert, deux arbres voisins de quelques mètres. L’un était mort, foudroyé, et l’autre s’était laissé mourir (un peu d’anthropocentrisme ne nuit pas). Cependant, aujourd’hui, on sait que les arbres communiquent... Pas les tours, ou alors pas encore.
Mais ne soyons pas chiens, les fact checkers de l’AFP n’ignorent pas le problème réel :
« Le maintien d’Yves Lévy à ce poste prestigieux a toutefois valu des critiques à Mme Buzyn et au gouvernement, en raison de potentiels conflits d’intérêts ; un débat ravivé ces dernières semaines par l’hypothèse de sa reconduction à la tête de l’organisme public.
Alors que le mandat de M. Lévy est arrivé à échéance en juin, le scientifique n’a pas annoncé officiellement s’il était candidat à sa succession, les noms des candidats pour diriger cet organisme étant gardés secrets, conformément à la réglementation.
La ministre s’est constamment défendue de potentiels conflits d’intérêts, en arguant que la tutelle de l’Inserm lui avait été retirée par décret, au profit du Premier ministre, le 29 mai 2017, soit douze jours après sa nomination. »
Le ministre de la Santé qui se « défend » de potentiels conflits d’intérêts, ça ne nous suffit pas. Il ne faut pas prendre de risques et licencier l’un ou l’autre, la Buzyn ou son Jules. Sinon les deux d’un coup et on n’en parle plus. On ne peut pas admettre, en démocratie, un tel rapprochement qui peut dégénérer en corruption plus ou moins passive. Mais cela ne choque pas les responsables de « Factuel AFP » puisqu’il leur suffit que le ministre « s’en défende » pour que le débat s’éteigne.
Et on hésite entre le rire et le délire quand l’AFP cite la défense de la Buzyn :
« "Le conflit (d’intérêt) est évité puisqu’un décret fait que je suis en déport de ce qui touche à l’Inserm, c’est géré par Matignon et le ministère de la Recherche, je ne m’en mêle pas", s’est encore défendue Mme Buzyn le 21 juin sur la chaîne CNews. [...] Interrogée à plusieurs reprises sur les intentions de son mari, Mme Buzyn a à chaque fois répondu qu’elle ne se mêlait pas de la carrière de celui-ci. »
C’est sûr, à la maison, le soir, on ne parle pas politique. Et à l’AFP, on ne voit pas le problème, on ne fact checke pas ce genre d’assertion. L’Agence France-Presse s’adresse-t-elle à des adultes informés ou à des enfants ? La réponse en images :