En 2011, lors du ramadan, le groupe Casino s’est distingué par ses publicités racoleuses sur affiches géantes en faveur de ses produits « halal » ou « ethniques » selon sa propre terminologie. Mais il n’est pas le seul : les chaînes de restauration rapide - les fast-foods Quick et KFC - avaient ouvert le bal, nous faisant découvrir par la même occasion la part croissante de ce label dans le secteur hexagonal de l’alimentation [1]. Un marché qui en cache un autre, celui de la boucherie « casher » sachant que le halal recycle très souvent des produits rejetés par cette filière discrètement dominante. Les musulmans sont notamment conviés à consommer les parties « non licites » des animaux issus de l’abattage rituel judaïque. Ceci permettant in fine d’institutionnaliser dans la grande distribution une filière commerciale de viande rituelle à 95 % halal en raison du nombre de consommateurs, mais contrôlée en presque totalité par la communauté juive. L’embrigadement ou l’instrumentation de la communauté musulmane, dont tout le poids est jeté dans la bataille du halal, servant de couverture à l’indéfendable abattage à vif [2] exigé par la « shehita » [3] !
Ainsi pour d’évidentes raisons de rentabilité, les filières d’abattage rituel se sont regroupées et ont pour ainsi dire, fusionné avec celle de la boucherie industrielle classique, le merlin automatique étant abandonné au profit du couteau de l’égorgeur. Les Français lorsqu’ils s’approvisionnent dans les grandes surfaces - ou chez leur boucher - achètent sans le savoir du casher banalisé, halalisé faudrait-il dire !? Ce ne serait qu’un désagrément relativement anodin si derrière tout cela, pour des raisons religieuses essentiellement judaïques et des motifs parfaitement mercantiles (raccourcissement des chaînes d’abattage), la mise à mort à vif ne tendait pas à remplacer l’égorgement avec étourdissement préalable rendu obligatoire dans les abattoirs, cela parce que le judaïsme exclut a priori tout procédé d’anesthésie préalable de l’animal avant son sacrifice [4].
En janvier 2011, chacun aura pu voir l’une des 2 200 affiches placardées en France - au lieu et place des habituelles publicités généralement débiles et débilitantes [5]. Une campagne inédite au slogan parlant « Égorgé à vif sans étourdissement et dans de grandes souffrances », qui visait à informer les Français ignorants de ce qu’ils mettent vraiment dans leurs assiettes… à savoir de la viande d’animaux abattus selon des méthodes contraires à nos mœurs et en violation de nos lois. Campagne qui n’avait d’ailleurs rien d’extrémiste puisqu’elle cherchait un compromis raisonnable entre notre sensibilité occidentale – une idiosyncrasie indo-européenne extensivement protectrice du monde animal - et les contraintes que nous imposent la communautarisation grandissante de nos sociétés.
Entendons par communautarisation, la mutation non consentie des mœurs indigènes au profit d’une diversité culturelle qui n’a été ni souhaitée ni choisie et sur laquelle personne en Europe n’a jamais été consulté ! En effet, aucune votation populaire d’autodétermination - en dépit des soi-disant grands principes démocratiques régissant l’Union dite européenne - n’est intervenue depuis 1945 et la disparition progressive des frontières à l’Ouest, pour dire si Français et Européens acceptaient de bon cœur et à bon escient les effets prévisibles d’un multiculturalisme invasif… l’abattage rituel, étranger aux traditions européennes, en étant un exemple parmi une foultitude d’autres !
Reste que le pays des « Trente millions d’Amis » [6] est celui qui vota le 2 juillet 1859 la loi (Jacques Delmas de) Gramont punissant « les personnes ayant fait subir publiquement des mauvais traitements aux animaux domestiques ». Texte complété par la loi du 24 avril 1951 auquel sera substitué le décret n° 5961051du 7 septembre 1959 sanctionnant la cruauté envers les animaux domestiques ; la loi n° 63-1143 du 19 novembre 1963 créera quant à elle un délit d’acte de cruauté ; enfin le 10 juillet 1976 est adoptée la loi n° 76-629 relative à la protection de la nature, texte singulièrement novateur en ce qu’il définit l’animal comme un « être sensible ». Le statut de l’animal n’étant désormais plus celui d’un « bien mobilier » comme en disposait le Code civil depuis 1804 mais celui d’un être vivant, possédant à ce titre le droit inaliénable de ne pas être soumis à des souffrances gratuites ou inutiles. Textes qui, cela va sans dire, s’appliquent au premier chef et sans discussion possible aux animaux de boucherie et à leurs conditions d’abattage !
Une préoccupation dont l’actualité ne doit rien à une sensiblerie toute moderne car elle est fortement présente depuis au moins deux millénaires dans la culture indo-européenne : ayons à l’esprit que 900 millions d’Hindouistes sont aujourd’hui totalement végétariens… Que sa présence court également à travers notre histoire, celle-ci se confondant avec celle du christianisme où innombrables sont les Saints associés à un animal. L’on pense aussitôt à St Jérôme et son Lion, à St Antoine et son cochon, à St Roch et son chien, pour ne pas évoquer St François et son loup. Ajoutons que pour les Chrétiens authentiques, la charité à l’égard des hommes trouve son aboutissement (ou son commencement) justement dans l’amour pour nos « frères inférieurs », sujet aussi important que méconnu en ces temps de déshérence.
C’est cette tradition de protection et de respect de l’animal - enracinée dans nos cœurs et dans l’imaginaire collectif qu’habitent ces « archétypes » dont parlait Karl Gustav Jung - qui est aujourd’hui battue en brèche par ces modèles culturels d’importation que sont l’Islam et le Judaïsme dont il faut remarquer pour ce dernier qu’il ne s’est jamais métissé avec la culture des pays qui l’abritèrent. Des religions dont l’importance et l’influence n’ont cessé de croître ces deux derniers siècles d’où la sourde mais puissante remise en cause actuelle de notre propre fonds civilisationnel. Une dénaturation et un bouleversement de notre être profond ouvertement soutenus par le pays légal, autrement dit par les classes dirigeantes, gauche et droite confondues, et relayés par les bureaucraties d’État qui s’emploient au moyen de législations ad hoc – des méthodes appropriées de contention légale – à soumettre l’indigénat de souche aux ukases de la démocrature universelle.
Une tendance vicieuse qui s’est manifestée une fois de plus en tentant de casser cette campagne d’information d’utilité publique. Campagne pourtant exemplaire de modération en ce qu’elle ne demandait qu’une chose : un étiquetage permettant au consommateur de connaître le mode d’abattage utilisé pour les aliments carnés qu’il achète, le maintien de son ignorance en la matière, dans ces circonstances de généralisation d’une exception, constituant une violation de sa liberté de conscience. Mais demander la simple information loyale du consommateur est encore trop pour une Administration européiste résolument hostile à toute législation lorsque celle-ci contrarie ses objectifs multiculturalistes. Cette guerre sourde de la bureaucratie européo-globaliste contre la culture aborigène (au sens littéral) s’est donc ici manifestée à travers l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité présidée par M. Dominique Baudis depuis octobre 2010.
Arrêt sur image. Haute figure de la République mondialisée, M. Baudis, cumule les mandats charnières qui le placent notamment au centre du Projet pour la Méditerranée : président de l’Institut du Monde Arabe et vice-président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement de l’UE, membre de la délégation à l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne et enfin rapporteur sur les relations entre l’UE et le Conseil de coopération du Golfe arabopersique… Brillant palmarès pour un homme dont les nombreuses fonctions transnationales le rendent a priori peu enclin à défendre les principes et les lois républicaines locales, surtout celles qui fondent encore la spécificité du fonds ethno-culturel européen, lesquelles assurent en outre une certaine cohésion du corps social.
L’ARPP, sous la houlette éclairée de M. Baudis, a donc recherché tous moyens dilatoires utiles à contrecarrer (autrement dit à censurer) cette campagne d’information sur des pratiques illégales, agissant de facto au seul profit d’une communauté musulmane en pleine expansion et d’une vigoureuse communauté hébraïque fortement représentée dans les secteurs clefs de l’économie, de la culture, de la politique et des médias… Mais aussi, en défense de puissants intérêts économiques qui eux, moins que tout autres, n’ont ni patrie, ni superstition « rituelique » à défendre autres que le rendement financier de leurs entreprises industrielles et commerciales.
Or, que ce soit en raison du poids démographique des uns ou en raison du pouvoir d’influence des autres, il apparaît que ces trois minorités (dont les groupes de pression industriels, commerciaux et financiers) ont dorénavant le pouvoir d’imposer à la majorité des coutumes et des modes opératoires contraires à ses traditions. Est-ce à dire que les communautés confessionnelles concernées - quoiqu’encore minoritaires car elles ne représentent à elles deux, en chiffres réels, moins de 20% de la population totale du pays - peuvent remettre en cause les principes généraux, juridiques et philosophiques, qui servent de bases à nos sociétés ? À commencer par celui d’égalité des citoyens, en droits et en devoirs, devant la Loi ?
Règle d’égalité qui s’est traduite au début du XXe siècle – et à quel prix – par l’intégration du principe de laïcité dans notre modèle sociétal. Une laïcité qui maintenant se révèle être à double tranchant pour le camp de l’athéisme militant sous couvert d’anticléricalisme et pour tous les ennemis de la continuité historique et de la paix civile. Une menace pour ceux qu’en décembre 1978, dans son fameux Appel de Cochin, Jacques Chirac dénonçait comme le « Parti de l’étranger »… En un mot, la « laïcité », utile lorsqu’il s’agit d’effacer l’âme de la Nation, devient gênante quand elle contrecarre les exigences d’une dissolvante colonisation intérieure !
C’est dans une telle perspective que l’ARRP s’est échinée à bloquer la campagne pour l’étiquetage spécifiant la méthode d’abattage visant par ce biais à empêcher les Français de prendre connaissance de l’importance prise par des méthodes de mise à mort dérogatoires à la règle commune. Une dérogation qui finit par devenir la règle avons-nous dit afin de réduire les coûts de production grâce au raccourcissement des chaînes d’abattage [7]. Une révolution silencieuse dont le véritable promoteur n’est autre que la Commission de Bruxelles elle-même [8] qui a autorisé les exceptions à la loi pour satisfaire aux exigences cultuelles de minorités.
Pourtant la Fédération des Vétérinaires d’Europe s’est prononcée sans équivoque contre ce mode de mise à mort considérant comme « inacceptable au regard de la protection et du respect dus aux animaux en tant qu’êtres sensibles, la pratique consistant à les abattre sans étourdissement préalable, et ce, quelles que soient les circonstances ». On ne voit pas d’ailleurs en quoi la règle religieuse, l’Islam notamment, interdirait l’usage des méthodes modernes d’insensibilisation évidemment inconnues à l’époque de la révélation coranique. D’autant que le Coran, ou les Hadiths attribués au Prophète, condamnent de la manière la plus catégorique les mauvais traitements aux animaux : « Pas de bêtes sur la terre, ni d’oiseau volant de ses deux ailes qui ne constituent des nations pareillement à vous... Et puis vers le Seigneur, ils seront rassemblés » Coran VI, 3 ; « Celui qui tue un moineau ou un animal plus gros sans son droit devra rendre des comptes à Dieu le jour du jugement » rapporté par an-Nassaï, n° 4349, 4445 ; « Craignez Dieu à propos de ces animaux muets. Montez-les de façon convenable et mangez-les de façon convenable » rapporté par Abû Dâoûd, n° 2548 ; « Pour (le bien fait à) tout être vivant il y aura une récompense » rapporté par al-Bukhârî et Muslim) ; « Le Prophète d’Allah a dit qu’il était interdit de faire attendre 1’animal que l’on doit abattre. »…
Alors puisque nous sommes pour l’heure condamnés, bien malgré nous, à vivre dans une société éclatée, communautarisée, et si la bonne foi prévaut, rien ne devrait entraver la satisfaction de ce dispositif élémentaire qu’est l’étiquetage relatif au mode d’abattage des animaux. Il serait finalement de l’intérêt de tous qu’une transparence salutaire soit instaurée - indépendamment de toute argutie confessionnelle - dans un secteur où une sévère traçabilité éviterait entre autres de multiples fraudes éminemment préjudiciables à l’harmonie sociale.
La question se pose de savoir qui l’emportera finalement de la majorité ou des minorités actives, de l’intérêt général ou de celui des mercantis ? Au demeurant, le pessimisme est de mise parce qu’il ne faut pas se leurrer, la Commission de Bruxelles a déjà tranché, sui generis, en faveur du pluralisme communautariste et qu’à ce titre elle prorogera les dérogations relatives à l’étourdissement préalable à l’égorgement jusqu’à l’extinction de toute opposition morale au moins au Parlement européen. Cependant tout espoir n’est pas mort, les Pays-Bas s’interrogent en vue d’une interdiction totale et absolue de l’abattage rituel suivant en cela l’exemple de la Suisse et de la Suède où les Musulmans et les Juifs n’ont pour autant pas l’air d’être plus malheureux qu’ailleurs. Dans le même temps, un vote au Parlement européen ouvrait la porte à une procédure pouvant déboucher sur un étiquetage européen d’« animal abattu sans étourdissement » !
Notons pour ne pas conclure que cette courageuse campagne n’aura été accompagnée d’aucun tapage médiatique, omerta oblige, à l’instar de celui qui avait entouré le débat sur le voile islamique. Et comme s’y était engagé auprès des représentants juifs M. Brice Hortefeux lorsqu’il était ministre de l’Intérieur et des Cultes : « alors qu’un vote au Parlement européen pourrait remettre ce travail en question en imposant un étiquetage discriminant pour l’abattage rituel » ceux-ci pourront compter sur sa « mobilisation et celle des députés français au Parlement européen pour que le projet n’aboutisse pas ». [9]. N’est-ce pas là une violation flagrante de notre liberté de choix, de cette l’autonomie du consentement fondatrice de notre Code civil ? L’État s’est de la sorte fait, dans le cas qui nous occupe, l’agent proactif et le complice d’une tromperie généralisée et d’une forfaiture !
Au bout du compte, pour échapper à la fatalité du halal/casher, ne devrions-nous pas suivre la trace de feu Mitterrand lequel demandait au sieur Elkabbach, journaliste de son état, s’il ne nous resterait plus, comme choix ultime, de savoir à quelle religion extrinsèque nous devrions nous convertir ? Et ce, afin de redevenir des citoyens à part entière de la République… et de bénéficier ainsi de la bienveillance hautement discriminatoire des autorités laïques de l’État céfran ?