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Le mystérieux « Club DSK » irrite les strauss-kahniens

Fondé durant l’été en marge du PS par un ancien cadre du MoDem, le Club DSK prétend vouloir organiser la campagne présidentielle du directeur du FMI s’il se présente. Mais les proches de ce dernier ne l’entendent pas de cette oreille.

Ce sont ses premières universités d’été socialistes. Ancien vice-président de la fédération MoDem de Paris, Antonio Duarte est à La Rochelle pour vendre son projet, faire parler de lui et, surtout, enregistrer un maximum d’adhésions à son association. Au début de l’été, c’est cet architecte parisien - inconnu des médias - qui a fondé, en marge du PS, le Club DSK. Lui-même n’a adhéré au PS qu’il y a peu de temps, « pour œuvrer à la victoire de 2012 ». « C’est une initiative citoyenne, non partisane, qui veut rassembler tous ceux qui, comme nous, pensent que Dominique Strauss-Kahn représente aujourd’hui l’alternative la plus crédible au régime de Sarkozy, expose Duarte. Son expérience et son pragmatisme, notamment en matière d’économie, font de lui notre meilleur candidat. »

Après quelques semaines d’existence, le Club DSK revendique déjà un millier de sympathisants, dont 300 formeraient le « noyau dur », la plupart n’étant pas adhérents du PS. Sur Facebook, la page dédiée à l’association recense un peu plus de 400 « fans ». « S’ils sont une centaine au total, c’est peut-être déjà bien », glisse un élu strauss-kahnien, mi-amusé mi-agacé. Affirmant avoir essayé d’entrer en contact avec l’entourage du directeur du FMI, tout en reconnaissant ne pas avoir eu de réponse, Antonio Duarte veut y voir un signe positif : « S’il désapprouvait notre initiative, il nous l’aurait dit lui-même ».

« Ce n’est pas le temps des appels »

Parmi les proches de Dominique Strauss-Kahn, l’initiative fait pourtant grincer des dents. Membres de la direction du PS, Jean-Christophe Cambadélis et Christophe Borgel veillent au grain. Le premier refuse de s’exprimer pour ne pas faire de la publicité à Duarte. Le second prévient qu’il est hors de question d’instrumentaliser le nom de DSK à des fins personnelles. « Je ne vais pas interdire le boulanger du coin de militer pour Strauss-Kahn, mais il est hors de question qu’un militant lambda, que personne ne connaît, relance des courants, des clubs ou je ne sais quoi », fulmine-t-il.

« Il faut effectivement se méfier de ce genre de rassemblement autoproclamé. Cet homme ne semble représenter que lui-même », grimace le député Jean-Marie Le Guen. « Si Dominique revenait, nous le soutiendrons », mais « ce n’est pas le temps des appels », grogne également l’ancien ministre Pierre Moscovici. « Il a besoin de temps, le calendrier a été fixé par les militants. Les candidatures seront déposées à partir de juin. Ça nous va. Ça va à tout le monde », a-t-il prévenu vendredi soir devant quelque 200 militants de sa sensibilité, « Besoin de gauche ».

« Je ne dis pas que le moment est venu pour Dominique Strauss-Kahn de se déclarer candidat, répond Duarte. Mais cela ne doit pas nous empêcher de préparer le terrain. On ne doit pas se contenter des sondages. Il faut travailler notre projet dès maintenant pour être prêts au moment des primaires. Douze mois ne seront pas de trop. »

« La preuve que Dominique incarne un espoir » Rare voix discordante parmi les strauss-kahniens historiques : Gérard Collomb, qui juge l’initiative « très positive ». « Si ces appels se multiplient, cela confirmera que Dominique suscite un véritable espoir dans le pays, au-delà du PS », se réjouit le maire de Lyon, « certain que DSK se présentera » une fois le G20 de l’été 2011 passé. « Il y a une telle attente, un tel désir, qu’il ne pourra pas se dérober. »