Le 7 Octobre a causé des souffrances des deux côtés de la frontière entre Gaza et Israël. Les proches des otages qui n’ont pas été libérés souffrent le martyre depuis 180 jours, et ils ne sont en général pour rien dans les choix politiques des dirigeants de Tel-Aviv.
Le pape est intervenu en novembre 2023 pour demander leur libération, mais Netanyahou s’assoit dessus : il veut la guerre, et les otages sont la meilleure raison de continuer le massacre en invoquant la vengeance post-7/10. Même s’ils doivent y passer, et c’est de toute façon ce qu’il se passe. C’est la directive Hannibal, dont on a déjà parlé : en cas de prise d’otages, l’armée a le droit de tirer dans le tas.
Les parents des otages ne sont pas aussi fous ou racistes que la clique nétanyahiste, mais on ne doit pas oublier que de droite ou de gauche, la majorité des juifs en Israël sont derrière le principe de vengeance. Une vengeance qui ne leur apportera rien, rien que des malheurs, puisque, entre Israël et la communauté internationale, la fracture est actée.
L’armée israélienne, en 6 mois, n’a pas réussi à éliminer les combattants du Hamas, et elle laisse énormément de morts et de blessés sur le terrain. Netanyahou ne veut pas d’une solution politique, puisqu’il veut raser Gaza-ville, qui l’est déjà à 70 %. Et maintenant, c’est le tour de Rafah, en attendant toute la Cisjordanie, et peut-être le Sud-Liban.
Le pape récidivera le 31 mars 2024 en demandant libération des otages et cessez-le-feu, sans oublier d’évoquer la souffrance des Palestiniens, et de leurs enfants. Quand on sait en quelle estime les juifs de Tel-Aviv tiennent les chrétiens, on peut penser que la sortie du pape se fait à bon marché. Aucun risque que ça fonctionne ! Les vœux pieux, dans ces cas-là, sont assez désolants.
Plus efficace est la position d’Abby Martin, une journaliste américaine passée par RT et devenue indépendante des grands médias. Elle a notamment coréalisé le documentaires sur Gaza Gaza fights for freedom (en renvoi).
« Je déteste voir dénoncer Netanyahou comme une sorte d’aberration de la société israélienne. C’est la norme. C’est Israël. Un État colonial fondé sur le nettoyage ethnique, qui n’existe que grâce à l’épuration ethnique continue de la population indigène. »
"Je déteste voir dénoncer Netanyahou comme une sorte d'aberration de la société israélienne.
C'est la norme. C'est Israël. Un État colonial fondé sur le nettoyage ethnique, qui n'existe que grâce à l'épuration ethnique continue de la population indigène."@AbbyMartin pic.twitter.com/O3IuvN8Sog— Caisses de grève (@caissesdegreve) April 8, 2024
On sait bien qu’un pape n’est pas libre de sa parole comme Abby, mais on se souvient d’une chose : les juifs, après 1945, ont cherché des poux sous la mitre de Pie XII, qui n’aurait prétendument pas mouillé sa soutane pour les juifs, alors persécutés par les nazis.
C’est principalement sous la pression des cardinaux allemands (pressés par qui ?) qu’en 1962, l’Église catholique, conduite par Jean XXIII, cèdera devant les réformistes, pour ne pas dire plus.
Aujourd’hui, François pourrait racheter les péchés (même imaginaires) de Pie XII en dénonçant avec force le génocide des Palestiniens.
Rappel
Les principaux groupes israéliens attaqués le 7 Octobre au matin parmi lesquels les combattants du Hamas ont pioché leurs otages, sont à la fois des habitants des kibboutz(im), cette survivance du sionisme de gauche, et les raveurs, c’est-à-dire des juifs israéliens de gauche et des juifs de la diaspora, majoritairement pacifistes.
Ces deux publics n’intéressent pas Netanyahou politiquement et humainement, mais militairement : on peut dire sans risque qu’ils ont été sacrifiés en tant que boucliers humains par le pouvoir militaire, qui n’ignorait pas les préparatifs du Hamas (les informations de la base ont été bloquées par la hiérarchie). Comme le souligne Abby, pour les fascistes de Tel-Aviv, il y a pire que les antisémites : les gauchistes.
Les 129 otages toujours entre les mains du Hamas sont donc du pain béni pour la branche militaire du Hamas, et pour la caste militaire de Tel-Aviv, qui se donne le droit de massacrer la population palestinienne, sans faire de distinguo entre civils et militaires. Les juifs d’extrême droite français ont beau parler du « pogrom du 7 Octobre », à Gaza, il y a un pogrom de Palestiniens par jour.