Arthur Sapaudia pour E&R : Alimuddin Usmani, le public vous connaît pour vos différentes interviews sur Internet, pour un livre d’entretien avec Gilad Atzmon, Du tribalisme à l’universel et plus récemment pour votre livre sorti aux éditions Kontre Kulture, La Grande Invasion. Dans ce dernier livre, vous abordez l’invasion migratoire organisée en Europe. Pouvez-vous nous en raconter la genèse ?
Alimuddin Usmani : Si l’année 2015 et la venue de millions de migrants en Europe, avec la complicité d’Angela Merkel, reste l’événement le plus marquant de ces dernières années en matière d’invasion migratoire, le phénomène a commencé à s’accélérer depuis le début des années 2000 avec l’arrivée de migrants africains depuis la Méditerranée. Avant les années 80, il y avait très peu d’Africains en Europe. Ils étaient installés essentiellement en Grande-Bretagne, en Belgique ou en France et avaient un lien avec le passé colonial de ces pays. Cette invasion s’effectue, en grande partie, à travers le droit d’asile et le regroupement familial. Les pays d’Europe occidentale, beaucoup plus touchés par l’idéologie droit-de-l’hommiste, ont commencé très tôt à attirer des migrants. En ce qui concerne l’Europe centrale et orientale, l’invasion n’a jamais véritablement commencé pour des raisons historiques et politiques.
Qui sont les principaux acteurs de cette invasion planifiée et quel est leur but ?
Dans mon livre, je consacre un chapitre entier à Angela Merkel qui vient de terminer son mandat. Son rôle a été déterminant dans cette affaire et l’Europe continue à souffrir des conséquences de cette politique. Elle n’est pas la seule femme politique responsable de l’invasion mais elle a joué un rôle central. Les ONG telles que SOS Méditerranée jouent également un rôle actif car elles acheminent directement les migrants sur les côtes européennes avec leurs bateaux. Nous pouvons également citer le milliardaire américain George Soros qui finance de nombreuses ONG qui assistent les migrants dans leur périple. Le but de ces acteurs est d’affaiblir et de déstructurer l’Europe, de réduire les citoyens à des individus sans véritable identité, manipulables et corvéables à merci.
Dans La Grande Invasion, vous abordez le cas George Soros. Pouvez-vous nous en dire plus sur lui et sur son Open Society ?
Ce réseau de fondations a été créé par George Soros en 1979. Son nom est tiré de l’idéologie de la société ouverte, concept développé par le philosophe français Henri Bergson et repris par le philosophe autrichien Karl Popper qui a écrit l’ouvrage La Société ouverte et ses ennemis en 1945. Pour Soros, la société ouverte est caractérisée par une société multiculturelle où la tradition et les gens enracinés n’ont pas leur place. La société est sans cesse en mouvement. L’Open Society finance nombre d’ONG qui favorisent l’immigration de masse. Dans mon livre, j’évoque quelques-unes de ces ONG et notamment Global Detention Project, basée à Genève, qui dénonce la détention de migrants en situation illégale. Ces ONG cherchent à empêcher les gouvernements d’accomplir des tâches régaliennes qui permettent notamment de réguler l’immigration.
Quelles autres ONG ou fondations promeuvent cette invasion ? D’où tirent-elles leur argent ?
SOS Méditerranée qui repêche des migrants africains en Méditerranée et qui les ramène sur les côtes européennes à l’aide du navire Ocean Viking joue un rôle central dans cette affaire. L’ONG semble financée en majorité par des dons privés mais bénéficie de l’appui moral des gouvernements européens. Elle bénéficie également de relais médiatiques très importants. On peut également citer Amnesty International qui dénonce régulièrement les restrictions à l’égard des migrants et qui est en première ligne. Amnesty International a obtenu à plusieurs reprises un financement de la part de l’Open Society de Soros.
L’immigration massive, le métissage, l’antiracisme et la tyrannie des minorités sont quelques instruments des élites pour l’édification du Nouvel Ordre mondial. Constatez-vous ces mêmes mécanismes en Suisse ?
La Suisse a la particularité d’avoir été capable, pendant assez longtemps, d’intégrer et d’assimiler les étrangers avec un succès assez remarquable. Cependant, à l’instar des autres pays d’Europe occidentale, elle n’échappe pas à la déferlante de l’antiracisme institutionnel et à l’influence des minorités agissantes. Pour illustrer ce fait, il y a deux exemples récents.
Premièrement, après la mort de George Floyd, les manifestations sous le slogan Black Lives Matters ont été massives dans les villes suisses, même si elles ont au moins eu le mérite de ne pas être émaillées par des violences.
Deuxièmement, les électeurs suisses ont accepté le mariage pour personnes de même sexe à 64 %. Les couples de lesbiennes pourront désormais bénéficier de dons de sperme de manière officielle.
Concernant la votation en Suisse, pouvez-vous nous raconter ce qu’il s’est passé le 28 novembre et quelles en seront les conséquences pour la population ?
Le peuple suisse avait une occasion formidable pour abattre le système covidiste. Les autorités n’auraient plus été en mesure d’imposer un pass sanitaire et de discriminer les non-vaccinés si le peuple avait dit non. L’exemple suisse aurait pu inspirer les peuples opprimés du monde entier. Malheureusement, la population vaccinée, et particulièrement les électeurs plus âgés, ont décidé de valider ce système dans la loi. Elle a été acceptée à plus de 62 %. Les conséquences se font sentir au lendemain de la votation car de nouvelles restrictions sont entrées en vigueur. La règle des 2G est entrée en vigueur de manière partielle et il y a désormais des débats sur la vaccination obligatoire. Même si les restrictions sont plus modérées qu’en France, en Autriche ou en Allemagne, le peuple suisse reste à la merci de décisions arbitraires et injustes.
Croyez-vous que ses résultats proviennent d’un vote à la Biden ou le peuple suisse s’est véritablement tiré une balle dans le pied ? Rappelons que la Suisse fait partie du cœur nucléaire du Nouvel Ordre mondial, avec Genève, Davos, Zurich, Bâle et sa Banque des règlements internationaux...
Même si des fraudes ne sont pas totalement à exclure, je pense que le résultat s’explique par le matraquage des médias institutionnels en faveur de la narration covidiste. Il est bien connu que la peur est le meilleur moyen de manipuler les masses. Seuls deux cantons ruraux, Schwytz et Appenzell Rhodes Intérieures ont rejeté la loi. Le bon sens paysan n’a pas suffi à faire basculer le vote dans l’ensemble du pays.
Les élites suisses seraient-elles encore plus traîtres que les françaises ou reste-t-il un semblant de patriotisme chez elles ?
Globalement, elles semblent aussi soumises à l’idéologie mondialiste que les élites françaises. Toutefois, il peut y avoir des résistances au sommet de l’État. Je pense notamment au Conseiller fédéral Ueli Maurer qui n’a pas hésité à afficher son soutien à un mouvement qui combat les mesures anti-covid. [1]
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