Figure de l’aide aux migrants à la frontière franco-italienne, il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis. Il a annoncé qu’il allait se pourvoir en cassation.
« C’est le rôle d’un citoyen en démocratie d’agir quand il y a une défaillance de l’État », a déclaré Cédric Herrou en pénétrant dans la salle d’audience, devant laquelle l’attendaient une trentaine de militants. Poursuivi pour aide à l’immigration clandestine, ce dernier a été condamné ce mardi à quatre mois de prison avec sursis par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Il a annoncé qu’il allait se pourvoir en cassation. Agriculteur militant, il avait été condamné en février par le tribunal correctionnel de Nice à 3000 euros d’amende avec sursis, une peine de principe. N’avait été retenu contre lui que le fait d’avoir pris en stop des migrants côté italien en 2016. Le parquet avait fait appel de la décision.
La peine en appel est inférieure aux réquisitions de l’avocat général qui, pendant l’audience du 19 juin, avait requis huit mois de prison avec sursis. « C’est une peine d’avertissement, si vous êtes à nouveau condamné vous courez le risque que cette peine soit mise à exécution », a déclaré le président du tribunal.
Lire la suite de l’article sur lefigaro.fr
Affaire Cédric Herrou : l’aide aux migrants est-elle légale en France ?
Cédric Herrou a été condamné mardi à 4 mois de prison avec sursis. Cet agriculteur militant, était poursuivi pour avoir pris des migrants en stop en Italie. Au cœur du débat : la loi de décembre 2012 sur l’aide à l’immigration.
[...] En juin dernier, lors de son procès en appel, la loi de décembre 2012 a été au cœur du débat. Le texte accorde l’immunité à tous ceux qui apportent une aide humanitaire aux migrants sans aucune contrepartie directe ou indirecte. Ce qui inclut les conseils, prestations, repas, hébergement ou soins médicaux d’urgence... En clair : tout ce qui relève de la détresse, du respect de la dignité et de l’intégrité physique du migrant.
La loi fait la différence entre l’aide à l’immigration clandestine, pratiquée par les passeurs contre des sommes souvent démesurées pour les migrants, et l’aide désintéressée aux migrants.