Une solution qui malheureusement n’existe pas. Résoudre un seul problème scientifique de grande ampleur est déjà un challenge (voir ITER). Alors résoudre les nombreux problèmes posés par la colonisation spatiale, ça risque de nous prendre du temps. Ces problèmes sont par exemple : le voyage de nombreuses personnes, la création d’une atmosphère respirable sur l’astre de destination, la création de la végétation (qui requiert diverses conditions spécifiques de température, d’ensoleillement, de nutriments disponibles) ou tout au moins d’une source de nourriture pour l’homme, la gravité plus forte ou plus faible, la température trop élevée ou trop faible, l’absence d’eau, etc...
Si on devait disparaître avant d’avoir réussi, alors cela serait la chose la plus stupide qu’on ait faite. La situation de notre environnement sur Terre est tellement inquiétante, qu’il est difficile de croire que nous avons tout le temps qu’on veut devant nous. Si tel était le cas, alors il n’y aurait pas de problème, on pourrait vivre ici tout le temps qu’on veut sans être obligé de partir.
L’histoire nous a prouvé que l’humanité est durable. Cela fait 200 000 ans que nous existons (voire 400 000 d’après une découverte récente), et pendant 200 000 ans, nous n’avons eu aucun problème de pollution ou de surpopulation. Sauf depuis une poignée de siècles. Si nous sommes désormais en danger alors que nous ne l’avons pas été pendant 99% de notre histoire, il faut se demander pourquoi, et agir, pour retrouver la durabilité qui caractérisait notre espèce depuis toujours. Cela nous permettrait de garder la planète qui est de loin la meilleure pour nous, et nous éviterait de miser sur une hypothétique future faisabilité de la colonisation spatiale.
L’histoire nous indique un moyen de vivre de manière durable dont on sait qu’il est réalisable puisqu’on l’a réalisé pendant 99% de notre histoire, sans trop forcer qui plus est. La colonisation spatiale, c’est un pari sur l’avenir, c’est un risque. Sauf que l’enjeu c’est l’humanité. Alors entre une solution dont on sait qu’on peut la mettre en oeuvre si l’on veut, et une solution qui met en jeu l’humanité dont nous ne savons pas quand on pourra la mettre en oeuvre, j’ai fait mon choix.
Aussi, si c’est pour vivre dans des bunkers pressurisés, avec des doses injectables de nutriments, avec du jour ou de la nuit artificielle, et de la nature en pot, alors non merci, pour ma part. Nous avons déjà la meilleure planète, parfaitement adaptée.