Un peu d’histoire, de justice et de culture avec l’épineux procès de Charles Baudelaire. Nous sommes le 21 juin 1857, l’éditeur Poulet-Malassis sort Les Fleurs du mal. À peine publié, le grand poète fait l’objet d’attaques en « immoralité » de la part de la presse. Or, théoriquement, la Révolution a aboli la censure, mais comme pour l’esclavage, c’est un vœu pieux.
En finir avec l’idéalisation de la femme...
Tu tires ton pardon de l’éternel martyre,
Infligé sans relâche aux cœurs ambitieux,
Qu’attire loin de nous le radieux sourire
Entrevu vaguement au bord des autres cieux !
Tu tires ton pardon de l’éternel martyre !
(Lesbos)
Le 20 août de la même année, l’éditeur est obligé de retirer 6 poèmes de l’ensemble (Les Bijoux, Le Léthé, À celle qui est trop gaie, Femmes damnées, Lesbos et Les Métamorphoses du vampire), pour rééditer la chose, expurgée, en 1961. Ce sont les Belges qui, en 1966, publieront les poèmes écartés.
Cela nous rappelle quelque chose, n’est-ce pas ? Entre Céline et Soral...