En ces temps reculés, une armée de gaspards
Grignotait nonchalante, les entrailles de la ville
Son homologue, le pigeon des boulevards
Occupait toits de zinc, de chaume et de tuilesFientant ici et là, volant sans travailler
Rats et pigeons, ces deux fléaux de Dieu
Fouaillant poubelles et placards dorés
Faisaient force bombance, devant les ventres creuxRoucoulant et feulant, nos deux gras inactifs
Se moquaient de la plèbe, bouche et ventre ronds
Plèbe qui ne pouvait, pincer les deux démons
Car gaspard est trop vif et pigeon trop furtifMais un jour ce fut trop, car le Roi en goguette
Vit l’impudent pigeon, conchier royale assiette
Tandis que rat mordait, la grasse mimolette
Faisant couler sang bleu, haro sur les sales bêtes !Le Roi promit alors sa fille, la sublime Hildegarde
À qui vaincra le sortilège, de l’empesté châtelet
Vint alors un homme, qui portait sur ses hardes
Deux animaux étranges, dits faucon et furetAffamés à dessein, ils firent tant de carnage
Que nos rats se terrèrent et pigeons s’envolèrent
C’est ainsi que la joie, revint dans les parages
Et que les parasites grognant se firent amers
Moralité : Dieu a fait que chaque fléau ait son fléau
Version moderne
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