Dans un livre publié en septembre dernier, le fondateur de WikiLeaks décrit en profondeur le rôle diplomatique joué très discrètement mais efficacement par Google, en particulier dans les pays arabes. Pour Julian Assange, Google est devenu une officine au service des intérêts américains, notamment grâce à sa filiale Google Ideas dirigée par Jared Cohen.
« Personne ne veut reconnaître que Google a beaucoup grandi et en mal. Mais c’est le cas. » En septembre dernier est paru chez OR Books le livre When Google Met WikiLeaks, écrit par Julian Assange. Le magazine Newsweek en publie cette semaine de très longs extraits, dans lesquels le fondateur de Wikileaks décrit avec minutie le rôle de l’ombre joué par Google dans la politique internationale des États-Unis. Le passage est véritablement passionnant, et mérite d’être lu. Il est étayé par des documents, dont beaucoup avaient fuité sur Wikileaks, qui donnent corps à l’analyse.
En résumé, Julian Assange estime qu’à travers l’action très politique de deux responsables de Google, son président Eric Schmidt et le beaucoup plus discret Jared Cohen, la firme de Mountain View est devenue une officine diplomatique au service des intérêts américains. Elle accomplirait une version modernisée du soutien qu’apportait la CIA aux dictateurs d’Amérique du Sud pendant la guerre froide. Il ne s’agit plus aujourd’hui de soutenir les régimes autoritaires contre les tentations communistes du peuple, mais de soutenir les rebelles contre les régimes autoritaires islamiques du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Déguisé sous des traits humanitaires, l’objectif fondamental reste toutefois le même : défendre le libéralisme économique et les intérêts stratégiques américains.