Bernard Haykel est professeur à l’université de Princeton, spécialiste de la péninsule arabique. Il explique comment ce courant théologique et politique promu par l’Arabie Saoudite défend l’imitation des premiers musulmans, « parfois jusqu’à l’absurdité »
La Croix : Une nouvelle mouvance s’impose chez les islamistes : le salafisme. De quoi s’agit-il ?
Bernard Haykel : Tout d’abord, c’est un terme très prestigieux chez les musulmans, car il renvoie aux trois premières générations de l’islam, les « Salafs », considérés comme les meilleurs en termes de piété, d’obéissance à Dieu. C’est l’âge d’or du point de vue religieux.
À l’époque médiévale, il y eut un mouvement qui s’appelait « salafi » – ou « hanbali ». Il se définissait par une théologie littéraliste, refusant les arguments fondés sur la raison. Par exemple, s’il est écrit dans le Coran que Dieu a une main, un visage, ses théologiens l’acceptaient, tandis que la majorité – les « asharites » –, utilisait des arguments métaphoriques, symboliques – la main de Dieu signifiant alors le pouvoir de Dieu.
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