Dominique Strauss-Khan et Dominique "Dodo la Saumure" Alderweireld ont été relaxés dans l’affaire du Carlton à Lille.
Le tribunal correctionnel de Lille a relaxé vendredi Dominique Alderweireld, alias "Dodo la Saumure", dans le procès de l’affaire de proxénétisme dite du Carlton. L’infraction de proxénétisme aggravé et celle d’avoir servi d’intermédiaire ne sont pas rencontrées.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République avait requis une peine de deux ans de prison, dont un an ferme. Dodo la Saumure avait déjà été condamné deux fois pour des faits similaires en France (deux ans et 18 mois de prison) et une fois en Belgique (cinq ans avec sursis devant le Tribunal correctionnel de Tournai).
Le tribunal a considéré qu’il n’était pas démontré qu’il avait envoyé des filles engagées par ses soins en Belgique pour se prostituer en France.
"Force est de constater que le contrat avec M. L. a été signé en Belgique pour des activités exercées en Belgique. L’embauche n’a pas eu lieu en France. Au sujet de la rencontre qui s’est déroulée à Lille, on ignore ce qu’il s’est dit et cela ne rejoint pas l’article 225-5 du code pénal français", a-t-il conclu.
Deux autres relaxes
Pour la cour, Dodo la Saumure n’a pas servi d’intermédiaire non plus. M. Alderweireld et sa compagne Béatrice Legrain ont donc été relaxés.
Alors que le tribunal poursuivait vendredi matin sa lecture du procès, seul René Kojfer a été condamné à un an de prison avec sursis pour avoir joué les intermédiaires entre des prostituées et des notables. Le directeur et le propriétaire de l’hôtel ont été relaxés.
Parmi les accusés figurait aussi Dominique Strauss-Kahn. L’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) est soupçonné d’avoir été "le roi de la fête" lors de soirées avec des prostituées organisées à Lille, en Belgique et à Washington, où siège le FMI.
À l’issue des audiences, le procureur a toutefois requis la relaxe "pure et simple" pour l’ancien ministre socialiste. Il a estimé que les preuves manquaient à son encontre. Deux des prostituées qui figuraient parmi les plaignants ont également renoncé à plaider contre lui, estimant que l’infraction n’était "pas qualifiée".
DSK n’a jamais nié sa participation aux soirées "libertines" en cause. Mais il a toujours affirmé qu’il ignorait que ses amis avaient embauchés et payés certaines des participantes pour lui faire plaisir.