Selon les États-Unis, deux Iraniens, liés aux gardiens de la révolution, auraient préparé l’assassinat de l’ambassadeur saoudien à Washington. Alors que Téhéran, criant à un coup monté, a rejeté en bloc ces accusations, les États-Unis se demandent si l’opération a reçu le feu vert du gouvernement iranien. L’Iran a mis en garde mercredi contre toute velléité de “confrontation”.
“Scénario ridicule fabriqué de toutes pièces” pour créer des tensions entre l’Iran et ses voisins arabes du Golfe : l’Iran crie à un coup monté de Washington et rejette en bloc les accusations américaines l’impliquant dans un projet d’attentat à la bombe sur le sol américain contre l’ambassadeur d’Arabie saoudite. Un nouvel épisode dans les relations plus que tendues entre l’Iran et les États-Unis.
Le ministre américain de la Justice Eric Holder a annoncé l’inculpation de deux Iraniens, qui seraient liés aux Qods, les forces spéciales des Gardiens de la révolution. Ils seraient impliqués dans un complot découvert depuis fin mai par le renseignement américain et dont les ficelles mêlent dans un scénario digne d’un grand James Bond, cartels de la drogue mexicains, indicateurs, vendeurs de voitures d’occasion, trafic d’opium etc. L’un des deux hommes a été arrêté le mois dernier et le second se trouverait en Iran.
Une “conspiration diabolique”
De son côté, le prince saoudien Turki al-Fayçal a déclaré hier que “la charge de la preuve est accablante et montre clairement la responsabilité officielle de l’Iran”...
Qualifiant l’accusation de conspiration diabolique, Téhéran a laissé transparaître son inquiétude en alertant le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et le Conseil de sécurité sur les “conséquences dangereuses” qu’elle pourrait avoir sur la stabilité dans le Golfe et au Moyen-Orient.
L’ambassadeur iranien aux Nations Unies Mohammad Khazaee, a également appelé les “voisins musulmans à se montrer vigilants contre les campagnes vicieuses (des États-Unis) visant à ébranler la paix et les relations d’amitié entre les pays de la région”.
Téhéran a également mis en garde les États-Unis contre toute velléité de “confrontation”. Or Washington a déjà clairement annoncé son intention d’utiliser le complot iranien présumé, pour faire monter la pression internationale contre Téhéran, déjà soumis à de sévères sanctions de l’ONU.
Et à ce titre, Londres a rapidement assuré Washington de son appui pour de nouvelles sanctions contre l’Iran, tandis que l’Union européenne avertissait Téhéran que l’affaire aurait “des conséquences très graves” si les accusations américaines étaient prouvées.
Dans la foulée de ces accusations, le département d’État américain a émis une alerte au niveau mondial concernant les transports et mettant en garde les Américains contre de possibles actes terroristes.
Ce complot devrait aussi compliquer les relations déjà exécrables entre l’Iran et l’Arabie saoudite, notamment depuis la révolte au printemps dernier à Bahreïn, que Ryad accuse Téhéran d’avoir encouragée.