Le Pentagone a annoncé qu’il vient de perfectionner sa plus puissante bombe « anti-bunker », le Massive Ordnance Penetrator (MOP), au point de pouvoir détruire le site nucléaire de Fordow, le plus protégé et sécurisé d’Iran.
Les États-Unis considèrent qu’ils disposent désormais des moyens d’empêcher l’Iran d’obtenir la bombe nucléaire, si la diplomatie échoue.
« Nous espérons ne jamais avoir à l’utiliser, a indiqué un responsable américain auprès du quotidien. Mais si nous devions le faire, ça fonctionnerait. »
Le département d’État américain estime que cette avancée technologique est à même de convaincre Israël de ne pas intervenir unilatéralement sur le sol iranien.
Les États-Unis et Israël étaient à la recherche depuis quelques années de moyens technologiques pour détruire le complexe d’enrichissement d’uranium de Fordow, enterré dans une montagne près de la ville iranienne de Qom, située à 150 kilomètres au sud-ouest de Téhéran.
Ces dernières semaines, des responsables américains ont montré aux dirigeants politiques et militaires israéliens une vidéo secrète de l’armée de l’air américaine d’un test réalisé avec la version antérieure de cette bombe, ont indiqué des diplomates présents. Selon les personnes ayant visionné cette vidéo, on y voit la bombe pénétrer le sol à quelques centimètres de sa cible et provoquer une grande détonation souterraine.
La nouvelle version de cette MOP de 15 tonnes, la plus grosse bombe conventionnelle du Pentagone, voit ses fusibles ajustés pour maximiser ses pouvoirs de forage et ses systèmes de guidage perfectionnés pour améliorer sa précision. Le fusible du détonateur a été réglé spécialement pour résister aux chocs induits par les couches de granit et d’acier qui enferment l’installation nucléaire, ont indiqué des responsables. Cette « super-bombe » contient également un équipement de haute technologie lui permettant d’échapper aux systèmes de défense aérienne iraniens.
Pour le moment, le Pentagone a dépensé près de 330 millions de dollars (253 millions d’euros) pour développer vingt bombes de ce type et a demandé des financements supplémentaires pour les rendre plus efficaces. Le financement a été obtenu, indique le Wall Street Journal, et le département de la défense américain a dépensé plus de 400 millions de dollars (306 millions d’euros) pour ces bombes, construites par la société Boeing, selon des responsables gouvernementaux.
Le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, et d’autres responsables américains ont assuré à leurs homologues israéliens, au cours des dernières semaines, que l’administration Obama étudierait toutes les options militaires contre le programme nucléaire iranien, une fois évalué l’impact de ces élections sur la position de Téhéran. Un changement dans la politique iranienne ne sera toutefois certainement perceptible qu’au terme de plusieurs mois. Bien qu’Israël demeure sceptique sur la volonté de l’administration Obama d’attaquer Fordow et d’autres sites nucléaires iraniens, il se serait rangé à ce calendrier, indiquent des responsables américains.
Les responsables américains et israéliens estiment que l’Iran est resté en dessous du seuil d’enrichissement d’uranium fixé comme « ligne rouge » par le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, afin d’éviter tout conflit avec les Occidentaux durant les élections.
Sources : Le Monde / Le Journal du Siècle