Non, ce n’est pas le dernier appel irréaliste de Bernard-Henri Lévy à une intervention militaire pour soutenir les rebelles syriens à Alep qui poussera les Etats-Unis à déployer des soldats en Syrie, mais les armes chimiques du régime de Bachar el-Assad.
En effet, selon l’agence de presse Reuters, qui s’appuient sur des déclarations faites sous le sceau de l’anonymat par des responsables américains et des diplomates, les Etats-Unis planchent sur un scénario catastrophe qui serait susceptible de mobiliser entre 50.000 et 60.000 hommes en Syrie.
Ainsi, dans le cas où le régime syrien s’effondrerait, les forces de sécurité qui le soutiennent seraient susceptibles de se “désagréger”, craint-on à Washington. D’où le problème de la protection des stocks d’armes chimiques, que Damas a accumulé au fil des ans, avec l’aide soviétique, puis iranienne, afin d’arriver à un relatif équilibre stratégique avec Israël.
Et comme la rébellion syrienne compte dans ses rangs des jihadistes et autres suppôts d’al-Qaïda, il n’est pas question de voir ces armes tomber entre leurs mains. Pas plus qu’il n’est envisageable qu’elles puissent revenir au Hezbollah libanais.
Du coup, comme il n’est pas question de bombarder les sites où sont stockées ces armes chimiques (et d’ailleurs, faudrait être certain qu’elles n’ont pas bougé depuis les troubles qui ont éclaté en Syrie, ou le cas échéant, de les trouver rapidement), l’idée est de déployer des troupes terrestres pour les récupérer avant d’autres.
Toujours d’après Reuters, cela demanderait donc d’envoyer au minimum 50.000 soldats, sans compter les effectifs nécessaires pour leur soutien. Et selon les sources qui se sont confiées auprès de l’agence de presse, les détails de cette éventuelle mission ne sont pas encore connus. Si ce n’est que les Etats-Unis devraient probablement y aller seul, plusieurs pays européens ayant indiqué qu’ils “n’y participeraient sans doute pas”. Et encore faudrait-il avoir l’aval du Conseil de sécurité des Nations unies si une telle opération s’avérait nécessaire…
Si le Pentagone a refusé de faire le moindre commentaire à ce sujet. Le porte-parole de la Maison Blanche n’a pas souhaité, lui aussi, évoquer d’éventuels “plans d’intervention spécifiques” mais il a déclaré que “compte tenu de l’escalade de la violence en Syrie et les attaques croissantes du régime contre le peuple syrien, nous restons très préoccupés par ces armes”.
“En plus de surveilleur leurs stocks, nous consultons activement les pays voisins de la Syrie ainsi que nos alliés au sein de la communauté internatinale pour souligner notre préoccuparion commune au sujet de la sécurité de ces armes et l’obligation du gouvernement syrien de les sécuriser” a-t-il ajouté.