C’était une soirée des César du cinéma – on met un petit "c" pour éviter toute confusion avec le Cinéma, cet art populaire – semblable à toutes les soirées des César : autocongratulation de la Grande Famille qui a bien verrouillé le milieu et promotion des idées progressistes. De ce côté-là, on a été servis.
La bande des réals et acteurs que plus personne ne va voir mais qui font baver les journalistes de gauche étaient là, et ils ont encore cassé la baraque à frites molles : Isabelle Huppert avec son trophée, Ozon qui repart avec une sucette, et Xavier Dolan, considéré comme le nouveau génie homosexuel du cinéma français. On passe sur les vainqueurs, la liste est partout, et sur les discours de remerciements, qui feraient bailler Jason Statham shooté à l’adrénaline dans Hyper Tension.
En vérité, ce qu’il faudra retenir de cette 42e cérémonie, non présidée par Roman Polanski, c’est surtout l’énorme retour de bâton de la bien-pensance dans sa propre gueule. D’habitude, ça vanne gentiment sur Twitter, ça fait des blagues sur Facebook, les réseaux sociaux s’emparent de l’événement pour faire un peu de mousse et de buzz car au fond, on aime bien le cinéma. Mais là, les choses ont été beaucoup plus loin, elles ont basculé dans le politique. Et le politique dur.
Pour complaire au gouvernement de gauche qui sait choyer ses « agents » dans le monde de la culture, avec un petit "c" s’il vous plaît, les organisateurs de la cérémonie savent très bien orienter les récompenses et les discours vers l’idéologie dominante. Cela donne une pléiade de statuettes pour les représentants des lobbies au pouvoir, et des speech à la limite d’un putariat de campagne.
"Pour remettre le César du meilleur film étranger, j'appelle Florian Philippot" @commandeur_j #César2017 pic.twitter.com/8zGMpjDoPk
— CANAL+ (@canalplus) 24 février 2017
"Si on peut dire « Bamboula, c'est convenable », on doit pouvoir dire « enculé de raciste c'est un compliment »" pic.twitter.com/hs62xm2gAR
— CANAL+ (@canalplus) 24 février 2017
C’est ainsi que l’amuseur de la soirée – il faut toujours un divertisseur, on est sur Canal+, diffuseur exclusif de la chose, et toujours avide de copier en moins bien les Américains – Jérôme Commandeur a axé ses interventions sur le FN. On sentait bien qu’on était dans un entre-soi démocratique qui bouffe de la subvention pourtant ratissée sur le dos du peuple spectateur. Mais on n’en est pas à une contradiction près, dans l’élite culturo-mondaine.
Fallait pas twitter, malheureuse
Il fallait aussi récompenser les acteurs et actrices des « quartiers » car voyez-vous, le PS croit encore qu’il va prendre des voix chez les pauvres et les immigrés. D’où le César du meilleur espoir féminin accordée à Oulaya Amamra, entre autres. Et là, boum, la réaction immédiate venue des tréfonds du Net...
Imaginez la même chose aux USA, où les stars prennent très au sérieux la cérémonie des Oscars, au point de préparer des sketches, des discours, et d’applaudir quand un concurrent rafle la mise, au lieu de faire la gueule. Imaginez qu’on découvre qu’un acteur crache à la gueule de l’Amérique et des Américains... Bon, on l’aura compris, c’est injouable. Y a qu’en France qu’on voit ça. Et c’est bien grâce à notre classe dirigeante et sa politique de veulerie et de compromissions, qui accepte que le peuple français se fasse cracher à la gueule à longueur de journée juste pour avoir un peu la paix avec ceux qu’elle a enfermés et entubés dans les quartiers.
Il y a 34 ans, Sophie Marceau remportait le titre d’Oulaya Amamra.