"Pour économiser, soupire-t-il, on a été contraint de retirer nos filles de la cantine, arrêter de conduire la voiture, supprimer notre abonnement à l’internet. C’est vraiment très compliqué..."
Aujourd’hui, les Portugais ne sont plus seulement attirés par les destinations traditionnelles des années 60, comme les pays du nord de l’Europe. Ils se tournent également vers les anciennes colonies portugaises, comme l’Angola et le Brésil, en plein essor économique.
Le Brésil attire aujourd’hui une main-d’oeuvre essentiellement qualifiée, notamment des jeunes à la recherche d’un premier emploi. Les Portugais n’ayant pas besoin de visa pour les séjours touristiques, ils régularisent souvent leur situation sur place après avoir signé un contrat.
La grande majorité de ceux qui choisissent l’Angola ont déjà un contrat de travail en poche avant de partir, ce qui facilite l’obtention du visa, dans des secteurs aussi divers que la finance, les nouvelles technologies ou encore le bâtiment.
Maçon de 36 ans, Joao Pratas recherche un emploi désespérément depuis un an. Ces dernières semaines, il a multiplié ses recherches d’emploi sur l’internet, ciblant en priorité l’Angola et le Brésil.
"Ne trouvant pas de travail dans mon domaine, je me suis inscrit au centre d’emploi pour faire une formation en pâtisserie, on m’a répondu qu’il y avait 90 personnes devant moi. Que voulez-vous ! Il ne me reste plus qu’à émigrer", affirme, résigné, ce chômeur vivant dans la banlieue sud de Lisbonne.
"Pour l’instant je n’ai pas eu de réponses", dit-il, assurant être "prêt à partir n’importe où".