Mettant en avant ses orientations géopolitiques et ses « très bonnes » relations avec l’Arabie saoudite, Donald Trump a rapporté que Riyad avait mis la main au portefeuille en échange d’un renforcement de la présence militaire américaine dans ce pays.
Au cours d’un entretien diffusé le 10 janvier sur la chaîne de télévision américaine FoxNews, le président des États-Unis a vanté l’assise de son pays sur la scène internationale. Il a notamment abordé ce qu’il a qualifié de « très bonnes relations » entre Washington et Riyad. Et pour cause...
« Ils ont déjà déposé un milliard de dollars à la banque »
« Nous envoyons des troupes en Arabie saoudite et elle nous paie pour ça. [...] Nous avons de très bonnes relations avec l’Arabie saoudite », a en effet expliqué Donald Trump à son interlocutrice. Et le chef d’État américain d’ajouter : « J’ai dit [à l’Arabie saoudite] : "écoutez, vous êtes un pays très riche. Vous voulez plus de troupes ? Je vais vous les envoyer, mais vous devez nous payer". Ils nous payent. Ils ont déjà déposé un milliard de dollars à la banque [...] Ces pays riches doivent payer. La Corée du Sud nous a donné 500 millions de dollars, j’ai dit : "Vous devez nous aider. Nous avons 32 000 soldats en Corée du Sud qui vous protègent de la Corée du Nord. Vous devez payer" ».
Afin de renforcer « la défense aérienne et antimissile du royaume », pourtant régulièrement pointé du doigt pour des violations des droits de l’Homme, voire pour des crimes de guerre, les États-Unis avaient annoncé le 26 septembre 2019 qu’ils s’apprêtaient à envoyer 200 militaires américains ainsi que des missiles Patriot sur le sol saoudien. « Ce déploiement renforcera la défense aérienne et antimissile du royaume des infrastructures militaires et civiles cruciales », avait alors expliqué un porte-parole du Pentagone, dans un contexte par ailleurs déjà tendu dans la région, alors que les dirigeants américain et iranien avaient évité de se rencontrer à l’Assemblée générale des Nations unies la même semaine.
Des soldats saoudiens expulsés des États-Unis après un incident
Par ailleurs, un récent incident a quelque peu terni les « très bonnes relations » entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, à savoir l’expulsion d’au moins une douzaine de Saoudiens en formation militaire sur le territoire américain. « Les États-Unis vont expulser au moins une douzaine de Saoudiens en formation militaire accusés de liens avec l’extrémisme et de détention de pornographie infantile, dont les délits ont été découverts lors d’une enquête sur une fusillade [perpétrée par] un officier saoudien en Floride », a en effet rapporté l’AFP le 12 janvier.
Le 6 décembre, Mohammed Alshamrani, qui se trouvait aux États-Unis dans le cadre d’un programme de formation militaire saoudien, a en effet ouvert le feu dans une salle de classe de la base aéronavale de Pensacola, tuant trois marins et blessant huit personnes avant d’être abattu par la police.
Comme le rapporte l’AFP, les Saoudiens faisant l’objet d’une expulsion ne sont pas accusés d’avoir aidé Alshamrani mais « certains d’entre eux avaient des liens avec des mouvements extrémistes ou étaient en possession de matériel de pornographie infantile ». Quelque 850 Saoudiens suivraient actuellement une formation militaire aux États-Unis.