Alors que l’UE balance entre l’éclatement et un pouvoir de plus en plus dictatorial, les attaques contre la Suisse se pour suivent. Après les brutales attaques verbales de Steinbrück et consorts qui ont amené les Suisses à se serrer résolument les coudes, un groupe obscure d’adversaire bruxellois sous influence anglo-américaine a manifestement recours à une stratégie secrète : Puisque le modèle suisse de démocratie directe ne peut pas être attaqué par la cavalerie, on essaie de le faire à l’aide d’une cinquième colonne, de louches « cabinets de conseil en matière de changement social » pilotés discrètement dans l’ombre par la Fondation Bertelsmann. La recette est ancienne et peu appétissante : comme les Suisses répugnent à se soumettre au joug de l’UE, on tente de créer insidieusement de nouvelles structures et de les placer à côté des anciennes qui ont fait leurs preuves.
Depuis quelque temps, dans de nom breuses communes, sous le label « atelier du futur » et par l’intermédiaire de cabinets de conseil privés, on instrumentalise les citoyens à l’aide de méthodes perfides de manipulation psychologique des grands groupes, les incitant à procéder à des fusions de communes et à propager la stratégie des régions métropolitaines. L’objectif est le suivant : en semant la discorde entre les citoyens des communes, on cherche à dissoudre les structures effi caces et à créer de grandes régions euro-compatibles soumises directement à Bruxelles au lieu de l’être aux Etats nations. Mais cela ne se fera pas si les citoyens vigilants sont au courant de ce qui se trame.
Le « Social Engineering » n’a rien à faire dans une démocratie Par Horizons et Débats
Avec toutes ses facettes et ses structures équilibrées comme l’autonomie communale, le principe de subsidiarité, le fédéralisme, le principe de milice, la péréquation financière, la solidarité entre les communes et les cantons et surtout la participation directe des citoyens aux processus politiques qui permettent d’opposer la raison et la pondération du peuple à la soif de pouvoir de quelques-uns, la démocratie directe a apporté à notre pays la stabilité politique et économique, l’indépendance et la prospé rité, et cela grâce à une culture politique qui se nourrit du dialogue de citoyens égaux en droits.
Le pays a besoin de citoyens responsables et à la pensée indépendante
Comme les citoyens suisses ne sont pas prêts à abandonner ce modèle pacifique qui pourrait se révéler salutaire dans d’autres régions du monde (à condition de les adapter), et bien qu’ils subissent depuis des années le feu des critiques des médias étrangers, ceux qui tirent les ficelles ont chargé leurs spin-doctors d’imaginer une nouvelle ruse de guerre : les « ateliers du futur » der rière lesquels se dissimule un projet de l’UE qui vise à dissoudre les structures commu nales et à les remplacer par de nou velles régions sans racines historiques ni con trôle démocra tique. Sous ce label d’« ateliers du futur », on cherche à vendre aux Suisses quelque chose qui n’a absolument rien à voir avec leur pays, son histoire et ses règles du jeu démocratique. Des organismes privés, la plupart du temps des cabinets de conseil animés par des individus médiocres passés maîtres dans l’art de la manipulation, de l’endoctrinement et des relations pu bliques mais qui n’ont aucune idée des réalités politiques et des problèmes concrets invitent les citoyens à participer à des « ateliers du futur », et cela à la de mande de quelques membres d’une administration communale (autorités scolaires, conseil communal, etc.) mal connus des autres citoyens, souvent nouveaux dans la commune et disposant d’une obscure formation complémentaire. Il s’agit d’attirer des citoyens triés sur le volet selon des critères opaques, avant tout des membres d’autorités, d’institutions, de corporations et d’associations, à procéder, dans la salle polyvalente de la commune, à un strip-tease psychologique et à développer des « visions d’avenir » sur ce que la com mune devrait être dans 20 ans, sur les choses et les personnes qui les dé rangent depuis longtemps et ce qui devrait être modifié pour que leur bien-être s’améliore. Les thèmes favoris sont l’énergie et les transports ainsi que de grands projets de construction aux contrats lucratifs à l’aide desquels on tente d’appâter certains membres de la commune. On notera que ces « élus » ne sont aucunement représentatifs de leur organisme ou corporation et qu’ils n’en sont surtout pas les délégués. On ne tolère pas les critiques envers ces manipulations collectives et ceux qui ne hurlent pas avec les loups sont stigmatisés, traités de « passéistes » devant toutes les personnes présentes et marginalisés.
Or les citoyens lucides doivent révéler avec clarté les agissements minables des individus médiocres et louches à qui l’on confie le rôle d’animateurs.
C’est une chose absolument nouvelle en Suisse que les critiques objectives suscitent des attaques personnelles et où les contradicteurs se voient marginalisés. L’exemple de l’atelier du futur de Malters le montre clairement (cf. encadré).
Ces ateliers sont non seulement dépourvus de toute légitimité démocratique ; ce sont des mascarades à l’aide desquelles les adversaires de la Suisse cherchent, par le biais de conseillers extérieurs, à amener la Suisse à se soumettre à Bruxelles. On ne veut pas ici de citoyens responsables et à la pensée indépendante qui ont l’habitude d’exprimer leurs opinions à l’abri des interprétations psychologiques. La plupart du temps, on lance sans réfléchir dans le débat des platitudes telles qu’« évolution démographique », « manque d’attrait économique du site », ou « société qui évolue rapidement » pour faire croire aux « élus », grâce à une habile manipulation, qu’il est urgent de changer quelque chose dans leur commune. On veut ainsi empêcher que quelqu’un s’oppose à ces thèmes et au procédé manipulateur. On crée ainsi un état d’esprit dans lequel le débat objectif est impossible et d’ailleurs non souhaité.
Intrusion inadmissible dans la vie privée
C’est une pure dérision de traiter de cette manière des gens responsables et à la pensée indépendante. Tout citoyen suisse responsable a la possibilité, aux niveaux communal, cantonal et surtout fédéral, par le biais des procédures de consultation, de l’initiative et du référendum, d’avoir une influence directe sur la politique, avantage que nous envient fortement les citoyens étrangers qui cherchent maintenant peu à peu à obtenir ces droits mais rencontrent une grande résis tance, surtout de la part des politiques. Nous pouvons (à vrai dire depuis des siècles) débattre de questions politiques relevant du niveau communal lors de chaque assemblée communale, nous pouvons lancer une initiative et amener un large public à en dé battre. Nous disposons de tous les moyens politiques de discuter de questions spécifiques avec tous les membres d’une commune et de chercher des solutions praticables, satisfaisantes pour toutes les parties. Nulle part ailleurs que dans les com munes, l’échange d’idées sur des questions spécifiques entre les citoyens n’est aussi vivant.
Mais dès que l’on a besoin de « visions » pour augmenter le bien-être des individus, on assiste à une intrusion inadmissible dans la vie privée qui n’a rien à voir avec la maîtrise de questions spécifiques. La commune a pour mission de trouver des solutions aux problèmes quotidiens pour le bien de l’ensemble des habitants là où la loi le prévoit, avec eux, sans parler des activités bénévoles importantes accomplies de toute façon par les citoyens.
Les citoyens responsables n’ont pas besoin d’animateurs qui, à l’aide d’as tuces psychologiques et de mises en scène étudiées, cherchent à les mener dans la direction voulue avant tout par les initiateurs de l’« atelier du futur ». L’échange d’idées ouvert et honnête entre les citoyens constitue la base du bon fonctionnement des communes suisses et par conséquent d’une démocratie saine.
L’Etat de droit en lieu et place de la dictature des opinions
Les « ateliers du futur » n’ont rien à faire dans notre démocratie : ils relèvent des techniques psychologiques manipulatrices. Les spécialistes appellent cela « Social Engineering » ce que l’on pourrait traduire par « manipulation de l’opinion publique ». La formation de l’opinion, qui naît des débats objectifs, et parfois également émotionnels, entre citoyens responsables est un processus ouvert et transparent qui a toujours pour objectif la solution de questions concrètes. Les attaques person nelles et les interprétations n’ont pas leur place ici et sont catégoriquement bannies des assemblées communales. Le débat concerne la recherche de solutions. Or les « ateliers du futur » procèdent tout différemment : les participants sont entraînés sur le plan affectif, lequel n’a rien à voir avec l’indépendance et les libres décisions. On installe une « dictature des opinions » très éloignée de la démocratie et qui n’a absolument rien à voir avec l’Etat de droit.
La Suisse n’a absolument pas besoin de cela. Depuis des siècles, les citoyens sont habitués à défendre leur liberté et leur indépendance. Ce fut un long et dur combat, mais il a conduit au plus démocratique de tous les Etats, qui a acquis un rôle de pionnier. Allons-nous perdre ce précieux héritage à cause d’un groupe d’arrivistes uniquement parce qu’ils ne peuvent pas résister aux tentations du pouvoir et se laissent embrigader comme des idiots dociles par ceux qui veulent avoir encore plus de pouvoir sur le pays et ses citoyens afin de mettre à exécution leur obscurs projets ?
Non, nous sommes redevables à nos descendants et à nos ancêtres de sauvegarder de toutes nos forces ce que ces derniers ont obtenu et défendu de haute lutte : la liberté, l’indépendance et un Etat de droit qui accorde à ses citoyens un haut degré de participation politique.
« Ateliers du futur » : l’exemple de Malters
Parmi les exemples significatifs d’« ateliers du futur » se trouve celui de la commune de Malters. Les 22 et 23 août 2008 a eu lieu, sous la devise « Organiser ensemble l’avenir », un « atelier du futur pour le développement communal ». Il a été animé par trois personnes étrangères à la commune qui s’intitulent « spécialistes du développement communal, urbain et régional »2 et dirigent le cabinet de conseil kon-sens.
Dans une démocratie, le peuple est souverain et cela signifie que ce ne sont pas des spécialistes qui décident de l’avenir de la commune mais le peuple. One man one vote. A Malters, selon la documentation, les participants à l’« atelier du futur » sensés organiser l’avenir de toute la commune ont été triés sur le volet par un « groupe de pilotage » en fonction de critères opaques : il s’agissait de membres de partis, de l’Eglise, d’associations, de l’économie privée, de la commission scolaire, de l’administration communale, aucune de ces personnes n’ayant de légitimité démocratique. Le groupe de pilotage, composé de membres du cabinet de conseil et de membres de l’exécutif agissant de leur propre autorité, opérait en coulisse et sans mandat légitime. Officiellement, on a prétendu que les participants avaient été invités « à la demande du conseil communal ». Le président de commune avait manifestement un rôle de figurant dans cet atelier dont l’objet avait été fixé à l’avance par le groupe de pilotage et puis sagement « élaboré » par les participants de l’atelier du futur.
Le premier jour, le président de commune a présenté une brève introduction et a confié la direction au cabinet de conseil. Bel exemple d’expertocratie ! kon-sens a expliqué les « règles du jeu », c’est-à-dire les méthodes de manipulation psychologique, les procédures et la répartition en groupes. Un processus de grand groupe était ainsi mis en marche. A la fin, le résultat était conforme à ce que voulait le groupe de pilotage.
Les méthodes psychologiques mises en œuvre proviennent des officines de la programmation neuro-linguistique, de la théorie systémique, de l’écologie des profondeurs, Peter Singer inclus, et de la théorie des « systèmes autorégulés », telles qu’elles ont été importées des Etats-Unis par le groupe autrichien metalogikon, par exemple, méthodes qui remplacent l’action réfléchie par l’imagination, les visions et le strip-tease psychologique. Il s’agit là d’une ingérence anticonstitutionnelle de psychologues à la manque, de sociologues et de représentants d’autres sciences sociales dans des processus démocratiques où ils n’ont rien à faire. Dans ces séances, les citoyens qui assument des responsabilités dans la gestion de leur commune n’ont plus d’opinion personnelle (pour autant qu’on leur de mande leur avis) : le groupe de pilotage les mène là où il veut. Les participants à ces bavardages infantiles de salle polyvalente affublés de termes anglo-américains tels qu’« open space technology », « world cafe » ou « atelier du futur », comme à Malters, ne savent pas qui a mandaté les animateurs.
L’exemple de Malters doit nous mettre en garde contre la manière dont on cherche, à l’aide de techniques manipulatrices pratiquées dans des grands groupes à démanteler, des structures et des procédures démocratiques qui se sont développées au cours des siècles. Etant donné l’ignorance politique et la superficialité intellectuelle des « conseillers » et de leurs « théories », il est facile de mettre fin à leur sinistre manipulation psychologique.
Instaurer la stratégie européenne des espaces métropolitains en Suisse – sans prendre en compte le peuple
Le programme des agglomérations ou la création d’espaces métropolitains sont des projets néo-libéraux. Il est promu par l’Union européenne avec le but de dissoudre progressivement les frontières des Etats-nations. On veut créer des régions transnationales qui agiront en tant qu’unités administratives sans traditions pour contrôler les gens qui y vivent, tout en les privant de leur identité. La démocratie doit être déconstruite pour pouvoir gérer le budget « plus efficacement » et avoir un meilleur contrôle, bref, pour mieux pouvoir exploiter la population au profit d’une petite oligarchie.
Le Schéma de développement de l’espace communautaire (SDEC), la conception de la stratégie des espaces métropolitains de l’UE, divise l’Europe en 16 espaces métropolitains dans lesquels la Suisse – bien sûr sans avoir eu voix au chapitre – est entièrement impliquée comme si l’UE avait quoi que ce soit à décider concernant notre pays. L’espace métropolitain zurichois est désigné comme moteur économique et élevé au niveau d’espace métropolitain européen. Que cela ait été accepté favorablement par quelques stratèges de l’UE en Suisse s’est avéré lors de la fondation de l’Association métropolitaine de Zurich, juste avant les vacances d’été de l’année passée. Les initiateurs étaient Markus Notter, conseiller d’Etat, Elmar Ledergerber, maire de Zurich à l’époque et Ernst Wohlwend, maire de Winterthur. En fait, tous les trois sont sociaux-démocrates. Ils ont créé une association, dirigée par des membres exécutifs élus et gérée par une entreprise de communication privée, qui s’ingère activement dans les affaires communales et cantonales (économie, trafic, société, habitat). Aucune trace de contrôle démocratique. Même les députés des cantons concernés n’étaient pas au courant de ce processus. Un scandale !
A ce jour, cette association existe toujours et tente, avec son caractère de société secrète, de préparer le terrain pour une adhésion à l’UE, à laquelle aspirent notamment les trois politiciens mentionnés ci-dessus. C’est scandaleux. C’est totalement antidémocratique, immoral et profondément contre les coutumes suisses que des hommes politiques se ré unissent dans une association privée pour traiter de questions politiques qui concernent directement leur propre fonction mais qui sont du ressort des autorités cantonales ou communales concernées, et qui sont ainsi complètement sous traites à tout contrôle démocratique.
Mais en Suisse, on ne prépare pas le terrain seulement au niveau cantonal. Le Projet de territoire suisse a été manigancé dans le département Leuenberger (PS) et coordonné avec l’UE. Le nouveau programme du parti socialiste en dit long. Les militants se retrouvent.
Les espaces métropolitains ont pour but de dissoudre les structures démocratiques, de les remplacer par des entités régionales nouvellement créées afin de mieux pouvoir réduire la participation de la population. Le citoyen actif devient un sujet qui est privé de sa participation démocratique. – Cela, nous ne pouvons le tolérer !
« Metalogikon » : manipulation « minimalement structurée » de grands groupes et programmation neuro-linguistique
A la recherche des dessous du monde suisse des « ateliers du futur », on ren contre des entreprises comme flow, kon-sens ou Metalogikon – Association pour le développement et la recherche d’innovations entrepreneuriales et sociales. Elle a collaboré étroitement avec le cabinet de conseil fischli&würmli fondé en 2000 et établi à Glaris. Des agents de Metalogikon organisent avec des membres de fischli&würmli des programmes d’enseignement des cadres de Migros. Christoph Mandl de Metalogikon, remplit en outre des missions à l’EPF de Zurich, à l’Université de Saint-Gall, à la Commission européenne ainsi qu’à la Cour des comptes européenne.
Metalogikon a été fondé en 1997 tout d’abord en tant que groupe de travail de 6 « conseillères en organisation » autrichiennes. Devenue aujourd’hui une association, la société couvre les pays germanophones d’Europe ainsi que l’Italie. Depuis 1997, Metalogikon prend en charge des « interventions sur les grands groupes » – développées aux Etats-Unis dans les années 1980 – dans lesquels on provoque, à l’aide de techniques psychologiques, des « processus minimalement structurés ». Ces groupes (pouvant compter plusieurs milliers de participants !) sont par exemple des communes (cf. Malters), des cantons, des Etats. Une combinaison de l’open space technology et du dialogue, deux de ces méthodes appli cables à de grands groupes et venant des Etats-Unis, ont ensuite été développées pour être appliquées en Europe : il s’agit des conférences métalogues, qui ont lieu depuis 1998.
Ces méthodes sont, selon leurs inventeurs, un perfectionnement des groupes-T (petits groupes) inventés par Kurt Lewin et destinées particulièrement aux « activités créatrices » des grands groupes, parce que les groupes-T s’étaient avérés « trop rigides ».1 Dans leur article programma tique paru en 2000 et intitulé « Les conférences métalogues – innovation venant d’Autriche », Mandl et Weber écrivent que les fondements des conférences métalogues (et par conséquent également des « ateliers du futur » ) sont dérivés de la « théorie de l’auto-organisation » de Stuart Kauffman et le concept de métalogue remonte à Gregory Bateson, qui se vante d’être l’auteur de la programmation neuro-linguistique.