La minorité serbe installée dans le nord du Kosovo a fini par démanteler les barrages mis en place pour empêcher le gouvernement kosovar de prendre le contrôle de deux postes frontaliers avec la Serbie.
Cette question a été une source de vives tensions ces dernières semaines, avec des incidents ayant éclaté lorsque la KFOR, la force de l’Otan déployée dans cette ancienne province serbe depuis 1999 a tenté, à plusieurs reprises, de démonter ces barricades. Plusieurs dizaines de soldats ont ainsi été blessés dans de violents heurts.
Cette affaire a été réglée en deux temps. Le 2 décembre, la Serbie et le Kosovo ont d’abord trouvé une entente sur les postes frontières concernés par la fronde de la minorité serbe. « Les parties sont parvenues à un accord sur le concept avancé par l’Union européenne d’une gestion commune des points de passage » a fait savoir l’UE, par voie de communiqué.
« Cela signifie que les parties vont mettre en place progressivement des postes de contrôle commmuns, intégrés et uniques sur tous les points de passage » a encore précisé le texte. L’application de cet accord doit être supervisé par EULEX, la mission de police de l’UE déployée au Kosovo.
Deuxième temps, un accord a ensuite été conclu entre la KFOR et des représentants de la minorité serbe du Kosovo, selon lequel deux barricades devaient être démantelées. En échange, la force de l’Otan a proposé de retirer ses véhicules blindés des secteurs concernés. Depuis, il semblerait que seul le barrage de Jagnjenica, situé près du poste frontière de Brjnak, ait été levé.
Cela étant, alors qu’il vaudrait mieux calmer les esprits, le premier ministre kosovar, Hashim Thaci, a estimé que l’accord trouvé le 2 décembre signifiait que Belgrade avait reconnu de facto l’independance du Kosovo, proclamée en février 2008. Mais la Serbie répliqué en faisant valoir qu’elle appliquait seulement la résolution 1244 des Nations unies, laquelle prévoyait la mise sous tutelle internationale de son ancienne province.
Addendum : Selon RFI, la situation n’est pas revenue normale sur la voie menant au poste de Jarinje, les manifestants serbes refusant toujours le passage aux convois de la mission EULEX.