Initialement, le Pentagone devait trouver 487 milliards d’économie en 10 ans. Mais ça, c’était en janvier 2012… Depuis, faute d’accord au Congrès pour relever le plafond de la dette des Etats-Unis, des coupes budgétaires automatiques ont été appliquées en 2013 (37 milliards) et s’appliqueront – du moins pour le moment – en 2014, hauteur de 52 milliards, soit 10% des ressources allouées annuellement aux forces armées américaines.
Bien évidemment, cela n’est pas sans conséquences sur l’activité du Pentagone, qui a bien été obligé de revoir ses priorités en fonction du contexte opérationnel du moment, comme le versement des soldes des militaires et le maintien du niveau de préparation des troupes appelées à être projetées sur un théâtre extérieur d’opérations. La maintenace de certains matériels, ainsi que l’entraînement de certaines unités ont ainsi été relégués au second plan.
Du coup, selon Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense, "l’US Army ne dispose plus que de deux brigades de combat (sur 43) prêtes et disponibles à mener une opération de combats de haute intensité" et l’US Navy a été contrainte de réduire de 10% la présence globale de ses navires en mer. Pour l’US Air Force, les coupes l’ont obligée à diminuer de 25% le nombre de ses exercices annuels.
Le résultat de ces coupes pratiquées à la hache dans le budget du Pentagone est une "perte disproportionnée dans la capacité opérationnelle au cours des prochaines années", d’après M. Hagel, qui s’est exprimé lors d’une conférence donnée le 16 novembre à Simi Valley (Californie).
"En continuant d’annuler l’entraînement de troupes qui ne sont pas sur le point de se déployer, le retard par rapport au niveau d’entraînement requis s’accumulera et nous risquons de mettre des années à nous en remettre", a-t-il prévenu. "Au bout du compte, la portion de l’armée jugée prête à répondre à une crise diminuera", a-t-il insisté.
Pourtant, l’intervention, massive de l’armée américaine aux Philippines afin d’apporter une aide humanitaire à ce pays récemment touché par le typhon Haiyan (3 600 morts, 1 000 disparus et des habitants privés de nourriture et de médicaments), donne l’impression du contraire, avec notamment le déploiement du porte-avions USS George Washington… Mais le patron du Pentagone a expliqué qu’elle n’avait été possible que "parce que depuis des années, nous avons mis la priorité sur l’entraînement, l’équipement et à la préparation à des scénarios tels que cette catastrophe naturelle".