Alors que l’organisation syndicale est dans une situation financière très préoccupante, les notes de frais en tous genres et les salaires des cadres du mouvement, eux, ne connaissent pas la crise.
388 683 euros. C’est le montant des dépenses en notes de frais des 13 membres du bureau confédéral du syndicat Force ouvrière (FO) en 2017, soit la modique somme de 29 898 euros par personne sur un an. Ces notes de frais concernent des nuits d’hôtel, des trajets en avion et en train ou encore des loyers, comme le révèlent nos confrères du Parisien-Aujourd’hui en France ce lundi. Huit cadres du mouvement qui n’habitent pas Paris se sont même fait rembourser des loyers, jusqu’à 1 800 euros par mois.
Alors que l’organisation syndicale est dans une situation financière très préoccupante, avec une perte de 635 182 euros pour 2017 (contre un excédent de 1 176 999 euros fin 2016), ces révélations font tache. Elles interviennent dans un contexte de crise de la gouvernance du mouvement. Pour rappel, Pascal Pavageau – ancien secrétaire général de FO – a dû démissionner le 17 octobre après la révélation par le Canard enchaîné d’un fichage des cadres du syndicat et trois candidats vont s’affronter le 21 mai pour lui succéder à la tête de Force ouvrière.
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Outre les notes de frais, les cadres de FO bénéficient également de salaires très confortables, selon des documents sur les rémunérations consultés par le quotidien. En 2017, la rémunération brute de Jean-Claude Mailly s’est élevée à 100 334,63 euros : un salaire annuel brut de 62 816,90 euros auquel se sont ajoutées de nombreuses primes (primes de permanence, primes vacances, primes d’activité culturelle et sportive, prime de fin d’année, prime de sujétion...). En tout, cela correspond à 8 361 euros bruts par mois. Selon nos confrères, Jean-Claude Mailly a également touché ces derniers mois une prime de départ à la retraite de 22 792,37 euros.