A propos du dessin sur l’art contemporain, je pense que c’est une erreur de mettre Jeff Koons, Maurizio Cattelan et Paul Mac Carthy d’une part et Anish kapoor, Buren et (surtout) Marcel Duchamp d’autre part dans le même sac. Surtout Duchamp, son oeuvre à l’époque était une authentique plaisanterie pour tourner en dérision le marché de l’art. Alors que la dérision de Koons, Mac Carthy et Cattelan est de celle des canulars vides de sens qui sont totalement complices du système marchand et de ses valeurs. C’est de la pose de rebelle aussi authentique qu’un jean déchiré de Jean-Paul Gaultier. Elle est là pour phagocyter la rebellion, pour la désamorcer et la marchandiser. C’est des artistes sans talent dont la créativité est au niveau d’un directeur artistique d’une agence de pub. Le seul logiciel qui motive ces oeuvres c’est VENDRE. On pourrait rajouter Damien Hurst à cette brochette même si certaines de ses oeuvres premières restent puissantes. Anish Kapoor et Buren ne sont pas à mettre dans le même sac que les premiers non plus. Ces deux artistes font tous des recherches formelles particulièrement intéressantes et originales, il y a encore du mystère chez eux, de la religion. Je trouve la polémique sur Kapoor à Versailles stupide. L’art n’est jamais que le reflet du monde dans lequel nous vivons. C’est un symptôme. Et je laisserai conclure Baudrillard : "Mais que peut encore signifier l’art dans un monde hyperréaliste d’avance, cool, transparent, publicitaire ? Que peut signifier le porno dans un monde pornographié d’avance ? Sinon nous lancer un dernier clin d’oeil paradoxal celui de la réalité qui se rit d’elle-même sous sa forme la plus hyperréaliste, celui du sexe qui se rit de lui-même sous sa forme la plus exhibitionniste, celui de l’art qui se rit de lui-même et de sa propre disparition sous sa forme la plus artificielle : l’ironie."
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