Selon le Daily Telegraph, les dirigeants de la zone euro ont annoncé hier soir dans un communiqué qu’ils se sont mis d’accord pour faire intervenir les deux fonds d’urgence de 750 milliards d’euros de puissance de tir pour porter secours à l’Espagne et l’Italie. Cet accord aurait été négocié dans le cadre du G20 qui se tenait à Los Cabos, au Mexique et qui s’est achevé hier soir.
Selon les termes du communiqué, les deux fonds d’urgence européens, le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) de 500 milliards d’euros, et le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) de 250 milliards d’euros, vont être mobilisés pour acheter des obligations des deux pays. C’est une première, dans la mesure où lors des plans de secours précédents, les fonds avaient été remis directement aux gouvernements des pays en difficulté.
De cette manière, les dirigeants de la zone euro veulent endiguer la montée des taux d’intérêt sur les obligations espagnoles et italiennes en montrant que la zone euro soutient ses membres. Depuis que les élections grecques de dimanche dernier, les taux d’intérêt sur les obligations souveraines espagnoles n’ont fait que grimper, et ils ont franchi à plusieurs reprises le seuil fatidique de 7%, proche de celui qui avait motivé le sauvetage de la Grèce, de l’Irlande puis du Portugal. Ces pays avaient appelé leurs partenaires de la zone euro à l’aide après que les taux d’intérêt sur leurs obligations avaient dépassé les 8%.
Pour les experts, il s’agit une première étape vers la conception d’euro-obligations.
Durant le G20, les dirigeants de la zone euro avaient subi d’intenses pressions de la part des autres pays pour résoudre la crise de la dette en Europe. Le président de la Commission, José Manuel Barroso, s’était même mis en colère. « Franchement, nous (les Européens, ndlr) ne sommes pas ici pour recevoir des leçons de démocratie ou sur la façon de gérer l’économie », avait-il rétorqué, précisant que « tous les pays du G20 ne sont pas des démocraties », visant probablement la Chine.
« Une bonne partie de notre secteur financier a été contaminée par, comment dire, des pratiques non orthodoxes de la part de certains secteurs des marchés financiers », a-t-il ajouté, probablement à l’adresse des Etats Unis. « Nous ne sommes pas les seuls à être responsables pour les problèmes économiques actuels dans le monde », a de son côté déclaré Herman Van Rompuy.