La finance islamique s’est envolée médiatiquement juste après la crise des « subprimes » en 2008, suite aux appels de la ministre des Finances Christine Lagarde, qui réclamait alors une finance plus juste et efficace. Cependant, même si ses fondements sont intéressants, il apparaît que la finance conventionnelle cherche à se l’octroyer pour mieux la modifier.
La finance islamique se doit en théorie de correspondre à certains principes.
La pratique de l’intérêt est interdite. Ainsi, une banque islamique ne prête pas son épargne mais participe au capital de l’entrepreneur. Elle achète du capital. En conséquence, par ce principe fondamental, elle est automatiquement assujettie à la responsabilité de l’investissement.
Si l’entrepreneur fait faillite, la banque aura perdu le montant de son investissement. Si l’entreprise réalise des bénéfices, la banque gagne le pourcentage de bénéfices correspondant à sa participation au capital. Si elle détient 20 % du capital, elle obtiendra 20 % des bénéfices. Par ce simple fonctionnement, le processus d’endettement est impossible car il n’y a pas de prêt mais des achats et des ventes.
Aujourd’hui, le système bancaire [non-islamique, ndlr] oblige l’entrepreneur à posséder des hypothèques en plus de son apport pour fournir des garanties à la banque. C’est à lui qu’incombent tous les risques. Il crée la richesse, il prend un risque et s’il fait faillite par son activité, la banque met en vente sa maison, ses biens pour rembourser son crédit.
Les banques de la finance islamique sont de simples associations d’investisseurs qui sont assujettis aux mêmes règles du marché que les entreprises. Elles sont solvables et liquides.
La pratique de l’intérêt organise un vaste plan d’endettement des entreprises, puis des ménages et de l’État par la tentation qu’il procure à travers les prêts à la consommation pour les citoyens ou la possibilité pour l’État d’avoir à court terme des liquidités qui lui permettent d’embaucher des fonctionnaires et ainsi de réduire le chômage plus facilement.
De plus, l’intérêt est inflationniste. En effet, le banquier n’attend pas de savoir si l’entrepreneur fait des bénéfices, il dépense déjà les intérêts dans l’économie. C’est une somme d’argent qui ne correspond pas à une richesse créée car l’entrepreneur peut rembourser les premières années d’annuités et de charges d’intérêts par son crédit lui-même ! Or si à la fin du remboursement, il n’a pas généré de bénéfices suffisants, il fait faillite, mais de la monnaie a été injectée dans l’économie, ce qui génère de l’inflation au fil du temps par l’accélération de ces crédits accordés.
Enfin, cette pratique de l’intérêt peut s’expliquer par une confiscation de la monnaie, c’est-à-dire un cour légal forcé. Ils sont les seuls à pouvoir fabriquer des euros et vous êtes obligés de les accepter, il est même interdit de produire une autre monnaie de base par les citoyens sur le territoire. Ils peuvent ainsi en produire une quantité quasi-infinie car cette monnaie n’est pas adossée à l’or et n’a aucune valeur intrinsèque. Ils peuvent donc générer des crédits à volonté.
Ceci engendre de l’inflation, mais comme ils sont les premiers à dépenser, ce sont les plus fragiles au sein de la société qui subissent la hausse des prix de plein fouet.
La seule solution est de contrôler le système comme le fait la Banque centrale européenne, en évitant tout de même une envolée du crédit trop importante pour éviter une hyperinflation.
Nous sommes donc en présence d’une économie d’endettement, inflationniste et génératrice de chômage. Beaucoup de projets d’investissements ne sont pas soutenus car les banques demandent des garanties et des hypothèques, ce qui n’existe pas en finance islamique.
Cependant, les fondamentaux de cette finance ne sont pas respectés, même dans le monde arabo-musulman. Seul l’Iran présente des similitudes avec ce système et des velléités d’affrontement idéologique avec la finance mondiale.