Si la guerre OTAN/Russie ne tuait pas autant d’Ukrainiens, ce qui suit prêterait à sourire, même si on a compris que Macron nous emmenait vers la guerre, la vraie, pas celle à la télé. Le PrigojineGate a donné lieu à un festival d’idioties journalistiques, qui sont devenues un feuilleton autonome : il n’y a plus besoin d’événements politiques en Russie, nos médias et leurs servants sont en roue libre. Et faire des hypothèses sur des hypothèses, y a rien de plus casse-gueule.
On sait à quel point il est difficile de brider son ego ou sa vanité quand on est invité à la télé en tant que sachant, même si on est ignare, à plus forte raison quand on est ignare. Tous les Gamelin qui défilent sur France 24, LCI ou BFM devraient prendre des vacances, laisser passer un peu de temps, s’informer sur des sites sérieux, et revenir avec l’esprit plus clair...
Voilà pour France 24, la chaîne de propagande française à l’international. Passons à L’Express, qui fait fort dans la titraille :
Les deux journalistes responsables de cet article qui fait des hypothèses sur des hypothèses ont réussi à pondre un gros 4 pages en avouant d’emblée qu’ils ne savaient rien de ce qui se tramait au Kremlin. Mais une chose est sûre, selon eux, Poutine vacille.
Comment aurait fini cette folle épopée si cette horde sauvage ne s’était arrêtée à quelques centaines de kilomètres de la capitale ? Certains voyaient déjà le pouvoir de Vladimir Poutine vaciller, les Ukrainiens n’osaient y croire… Mais un mystérieux accord passé entre Prigojine et le chef du Kremlin a mis fin à l’opération. Que contient-il ? À ce jour, personne ne le sait. Il faudra du temps pour connaître les dessous de cette histoire, mais une chose est certaine : elle laissera des traces.
À partir de là, on lâche l’affaire ou on parle de la marche blanche à Nanterre avec Assa Traoré de la fondation Rothschild. Mais nos deux compères insistent :
Poutine a totalement perdu la face. C’est un aveu de faiblesse effarant. L’équipée de Prigojine montre à quel point le pouvoir russe, derrière sa façade, est vermoulu…"
Malheureusement, si l’on doit s’en tenir aux faits, il faut bien admettre que :
Certes, le régime n’est pas tombé, et l’homme au crâne rasé, qui représentait une menace existentielle pour Poutine, va être « satellisé » loin de Moscou, en Biélorussie. Mais Poutine, qui s’est toujours posé comme le garant de l’ordre et de la stabilité, n’a pas été capable d’empêcher la rébellion. Les Russes ont découvert un dirigeant incapable de trancher les luttes de pouvoir entre son ministre de la Défense et l’indomptable Prigojine qui, s’il l’avait voulu, aurait pu réaliser l’impensable : assiéger Moscou !
L’hebdo de l’Israélien Patrick Drahi termine sur la terrible prévision de Françoise :
« De toute évidence, la crise politique va s’aggraver, car la paralysie de l’appareil d’État, qui était déjà apparue au grand jour, va se poursuivre », pronostique Françoise Thom. D’autres clans pourraient alors se dresser contre le « tsar ». L’après-Poutine semble bien s’être enclenché.
Bref, du Bruno Le Maire dans le texte quand il annonçait l’effondrement de l’économie russe, pile au moment où la nôtre s’effondrait. Mais c’est une coïncidence.
Dernier exemple, celui de France Info qui convoque l’insignifiant Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne qu’aucun Européen n’a élu, ce qui signifie qu’il a été placé par l’autorité américaine, comme l’Allemande Leyen et le Belge Michel, tous deux traîtres à l’Europe des peuples.
Ce que dégoise Josep complète les délires de L’Express :
« Un Poutine affaibli représente un plus grand danger », a estimé jeudi 29 juin le chef de la diplomatie européenne à son arrivée pour un sommet européen à Bruxelles. Josep Borrell a souligné le risque « d’instabilité » pour la Russie après la révolte avortée du groupe Wagner. Cette rébellion a montré de « profondes fissures » dans le système mis en place par le président russe et « elle aura des conséquences pour nous », a de son côté averti la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. (France Info)
En général, quand la bonniche de l’Empire sort un truc comme ça, c’est qu’on va passer à la caisse. Deuxième remarque : un Poutine affaibli serait encore plus dangereux, ça revient à dire, en creux, que quand il n’était pas affaibli par les « mutineries », donc quand il était fort, il était peu dangereux ?
On hésite : soit les escrocs à la tête de l’UE sont des imbéciles, soit ils nous prennent pour des imbéciles. On ne voit pas d’autre alternative. Le problème, c’est que ces imbéciles nous entraînent vers l’abîme.