La prostitution des mineures explose. Les cas avérés dépassent les 200 en 2022 (sur 400 victimes identifiées), mais le commissaire divisionnaire Elvire Arrighi, chef de l’Office central pour la répression de la traite d’êtres humains (OCRTEH), interrogée par Le Figaro, évalue leur nombre réel entre 7 000 et 10 000.
« Ce sont des proies extrêmement faciles parce qu’elles sont souvent en rupture familiale et scolaire. Les proxénètes se présentent comme des repères et les placent sous leur emprise. » (Elvire Arrighi à France Info)
La plupart du temps, il s’agit de jeunes filles entre 13 et 17 ans qui se font monter la tête par des petits caïds de cité, pour qui le business du deal est trop dangereux. La trafic d’êtres humains, puisque la prostitution entre dans ce cadre, est plus cool et rapporte beaucoup, sans le moindre investissement de départ.
Le jeune « lover boy » (il a rarement plus de 30 ans) lui achète des objets mode, la sort (un resto en ville suffit), lui fait croire au grand amour, puis les choses sérieuses commencent avec un premier viol collectif, censé frapper le psychisme de l’adolescente et la rendre plus malléable. C’est la méthode albanaise. Ensuite, un mélange de chantages (à la famille, quand elle a encore des liens avec) et d’attentions en fait une véritable petite putain, qui fait en moyenne 15 passes par jour.
Le dernier coup de filet date de fin janvier. Trois hommes originaires de Meaux, âgés de 21 à 26 ans, ont été déférés devant le tribunal correctionnel de Créteil pour « proxénétisme aggravé », au terme d’une enquête de plusieurs mois déclenchée par le signalement d’une victime de 19 ans. Le petit réseau exploitait, depuis plus d’un an, au moins trois jeunes femmes, depuis des logements de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et de Seine-et-Marne. Alors que l’un se chargeait de la logistique, un autre servait de « vigile » devant les appartements, quand le dernier, depuis sa cellule de la prison de Fresnes, donnait ses ordres par téléphone. Ils sont aujourd’hui en attente de leur procès. (Le Figaro)
Les actes sexuels tarifés (entre 50 et 100 euros) ont lieu dans des appartements de cité, mais de plus en plus « en ville », dans des locations airbnb. Cela permet, avec une équipe réduite au minimum (un proxo, un surveillant et un gars qui s’occupe de l’intendance), de monter des business rémunérateurs qui passent sous les radars.
Car la plupart de ces filles, souvent en rupture familiale après des viols, ne se considèrent pas comme de vulgaires putes, mais comme des escort girls. Le cas Zahia Dehar, qui s’est tapée – alors qu’elle était encore mineure – des stars de l’équipe de France 2010, celle de l’ère Ribéry, leur sert de modèle. Il n’est pas rare, écrit Le Figaro, que lors des procès de proxos qui se sont fait gauler, les putes défendent bec et ongles leur mac.
« L’audience des sites pornographiques en France est estimée à près de 20 millions de visiteurs uniques par an, dont 2,3 millions de mineurs, selon un récent rapport parlementaire choc évoqué par Le Figaro. Et que certains réseaux sociaux populaires, comme Mym ou Onlyfans, permettent à ses utilisateurs de publier des photos érotiques – auxquelles tout internaute peut accéder en payant un abonnement de quelques dizaines d’euros par mois, directement versés aux propriétaires des clichés.
Tout s’organise sur les RS dédiés aux rencontres, et certaines n’attendent que ce genre d’opportunité pour se faire du fric, la valeur suprême chez les pauvres pétasses déculturées. L’hypersexualisation de la société, sa pornocratisation grâce aux pétasses de télé-réalité, et la facilité d’accès aux clients en ligne font le reste : se prostituer devient alors glamour, excitant, juteux. C’est normalisé.
En 2007, Jay vend sa sextape avec Kim à un site de cul (Vivid Entertainment), les ventes explosent et dépassent celles de la nuit de noces de Pamela Anderson et Tommy Lee.
C’est par son gros cul que Kim Kardashian s’est fait connaître, et par ses « rencontres » en Suisse puis ses faux nibards que Nabilla a grimpé les échelons.
Aujourd’hui, Zahia défile pour Gaultier, et Nabilla est la reine d’Insta avec plus de 8 millions de followers. Autant dire que ces « réussites » font briller les yeux des candidates à la sortie du lumpenprolétariat. Il suffit alors de cueillir ces fleurs de bitume...
La prostitution des mineures est le croisement entre un effondrement moral (dû à la destruction de la famille nucléaire) et une crise économique majeure, deux des caractéristiques du néolibéralisme à la sauce américaine. De l’autre côté, on a ça, mais le Système considère que c’est mal :
Récemment, on a parlé du cas Pélissard, le gros boudin tiré de la télé-réalité qui vend ses prestations sexuelles avec son mari sur MYM. Elle a profité de ses 300 000 abonnés Insta pour taper dans les 8 millions d’accros à MYM. Autant dire que Jacquie & Michel ont du souci à se faire : l’ubérisation du cul en circuit court est en marche.
Quant aux putes classiques, on se demande s’il en reste encore : que peut faire une professionnelle de 40 ans face à une horde de mineures qui casse les prix ?
Le néolibéralisme a tout dérégulé, c’était le rêve d’Attali quand il a fourni ses 300 propositions à Nicolas Sarkozy pour libérer l’activité et les énergies en France. On n’oublie pas non plus le féminisme, cette fille du libéralisme économique, qui a libéré la femme. On a vu le résultat.