Pour la première fois depuis la création de l’Etat d’Israël il y a 63 ans, des agriculteurs non juifs vont être autorisés à commercialiser … des œufs.
Cette décision hautement stratégique a été prise en conseil des ministres, afin d’éviter des ennuis éventuels avec la Cour Suprême, rapporte le quotidien Haaretz. En pratique, la production d’œufs et de lait pour le marché a toujours été considérée comme faisant partie de « l’agriculture sioniste », souligne le quotidien.
Et étant donné qu’il n’y a pas de fondement légal à l’appui d’une discrimination aussi flagrante, une série d’obstacles règlementaires préservant le monopole « juif » ont été mises en place au fil des ans.
Au nom d’une planification pseudo-socialiste de l’agriculture, la production de lait et d’œufs requiert ainsi une autorisation préalable, jamais accordée aux fermiers israéliens ayant le tort de ne pas être classés comme juifs.
Les prétextes les plus opaques sont opposés par la bureaucratie à tout agriculteur palestinien déposant un dossier : « ferme située en-dehors des zones prioritaires nationales », « contrôles vétérinaires négatifs », « preuves insuffisantes de citoyenneté israélienne », etc.
Résultat : sur les 2 milliards d’œufs produits annuellement pour le marché national, la totalité est issue des 3.000 poulaillers « juifs » homologués.
Des agriculteurs du village arabe de Arb Alarmshe ont fini par déposer un recours devant la Cour Suprême, et c’est dans ce contexte que le gouvernement a annoncé que 6 d’entre eux, pas un de plus pour tout le pays, allaient recevoir une autorisation de production commerciale.
Mais pour avoir une chance de ne pas perdre d’argent, encore faudrait-il qu’ils aient droit eux aussi aux subventions accordées par le gouvernement aux producteurs. Ce qui est loin d’être acquis.