FLASH - Nouveau scandale alimentaire : depuis juillet 2018, 780 tonnes de "steaks hachés" ont été livrées à des associations venant en aide aux plus démunis. Ces #steaks ne contenaient pas de la viande mais du gras, pas du muscle mais de la peau. (RTL) https://t.co/r976K8cBNh
— Brèves de presse (@Brevesdepresse) 7 juin 2019
On profite de cette information qui n’étonnera personne dans le monde de la filière sociale française et du capitalisme amoral pour rappeler quelques vérités. Quand on achète du steak haché en grande surface à 4 ou 5 euros le kilo, il ne faut pas s’attendre à de la limousine ou de la blonde d’Aquitaine premier choix dans le muscle : on aura un mélange de graisse, de nerfs, d’os et de peau, avec parfois de la corne et du sabot, du moment que c’est haché fin.
Ce n’est pas dangereux pour la santé, c’est juste une arnaque commerciale. Le Pauvre (l’opposé du Riche) croit manger un steak avec de la protéine (25g sur 100), il mange en vérité quelque chose qui ressemble à de la viande (c’est rouge, mais en fait c’est de la poudre de betterave), qui a le goût de la viande (ce sont les additifs alimentaires) et quelque chose qui cale (ce sont les 15% minimum de matières grasses).
Avec un peu de chance, il y trouvera du soja, cette protéine végétale qui remplace la viande, et s’il a encore plus de chance, de la viande de cheval, ce cousin de la vache mais sans les cornes (sauf les licornes). Ne pas oublier la poudre de fibre de bambou qui stocke la flotte et ramollit la bidoche, bref, le steak haché de basse qualité est un incontournable de l’industrie agroalimentaire. Chaque Français en consomme 42 par an et cela représente un quart de la consommation nationale. Et inutile de se fier à l’étiquette, en général tout est flou : origine, traçabilité, destination... tout se mélange et c’est volontaire !
Heureusement, tout le monde ne récupère pas de la carcasse de vache laitière en fin de vie pour faire du steak haché de basse qualité, il y a du vrai steak haché, celui que le boucher fait devant vous, mais là, tout dépend des morceaux qu’il coupe : macreuse, gîte, jumeau, creuse ou flanchet. On peut y mettre du paleron, qui a une partie étonnamment goûteuse, l’autre étant plus dure à mâchouiller.
Sachant cela, il n’est donc pas anormal de voir que les démunis se sont tapé du steak sans viande dans l’assiette : c’est la dure loi du marché.
780 tonnes de faux steak haché, à 100 grammes la pièce (vous savez cette petite galette molle qui gît dans les hamburgers), cela fait plus de 7 millions de portions distribuées en un an (depuis juillet 2018) à La Croix-Rouge, aux Restos du cœur, au Secours populaire français et à la Fédération française des banques alimentaires.
« Mais les associations ont donné l’alerte au mois de mars : le goût, la couleur et la texture du steak haché ne leur paraissaient pas habituelles. Après avoir suspendu la distribution, elles ont fait analyser ces steaks par les services de la répression des fraudes. Et le verdict est sans appel : ces steaks ne contenaient pas de la viande mais du gras, pas du muscle mais de la peau. Le tout mixé avec du soja et de l’amidon, des produits non-autorisés dans des steak hachés, avec un réemploi aussi de viande transformée. » (RTL)
La viande est un produit qui n’échappe pas au profit capitaliste et que le profit trafique sans vergogne. Celle-ci était fabriquée en Pologne, là où les contrôles vétérinaires sont plus que lâches par rapport aux normes françaises. Mais comme le marché de la viande est européanisé, et que les niveaux de contrôle sont différents, les escrocs jouent, comme pour l’arnaque à la TVA (Carbone) sur les différentiels pour maximiser leurs profits. Les plaques tournantes du marché de la mauvaise viande étant les Pays-Bas et la Belgique.
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, tape du poing sur la table (bim) :
« C’est un message envoyé aux entreprises : c’est du pénal, on va jusqu’à deux ans de prison, plus d’un million d’euros d’amende. On va transmettre au procureur ! »
C’est bien, mais le capitalisme s’en fout. Cette vilaine boîte fermera et une autre utilisera la même filière, en faisant plus attention. Le profit est plus fort que la morale.
Pour mieux comprendre comment fonctionne la filière, voici un documentaire honnête, Le steak haché sur le grill :
L’arnaque est partout, et c’est au consommateur de s’informer. On le serine depuis toujours sur E&R, mais il faut surveiller son alimentation comme on surveille son information : à tout moment on peut nous refourguer de la daube. Regardez le steak Branco, qui avait l’air si goûteux il y a quelques mois, et sur lequel 100 000 Français se sont jetés, voilà qu’on y trouve de drôles de morceaux de mondialisme dedans, des bouts de sionisme, d’immigrationnisme, de gauchisme... C’est tout bonnement imbouffable ! On appelle ça de la « remballe ».
Ici un boucher transforme un vieil Attali immangeable en jeune Branco appétissant :
À chacun de ne pas être naïf, d’admettre certaines vérités dérangeantes mais aussi de ne pas tomber dans le radicalisme (supervegan et compagnie). On peut manger de la viande mais moins souvent, de meilleure qualité, et en contrôlant son origine.