Le Front national tenait samedi 8 février 2014 une réunion autour de Gérard de Mellon, candidat rennais aux prochaines municipales.
Diverses organisations (le Parti de gauche, Europe-Écologie, le NPA, la CGT, Solidaires, le Collectif antifasciste, la Fédération anarchiste, le Collectif rennais autonome contre l’extrême droite) avaient fait part par de leur « émotion » et de leur « incompréhension » suite à la mise à disposition d’une salle municipale (la salle de la Cité) au parti de Marine Le Pen, considérée comme la « Maison du peuple, et dont la symbolique est opposée aux valeurs du Front national ».
Le FN rennais a donc demandé une protection policière. 300 CRS, gendarmes mobiles et policiers hommes ont été déployés afin d’éviter aux nervis « antiracistes » de lyncher les militants frontistes.
Ardents partisans de la démocratie et de la liberté, les « antifas » ont organisé une marche sur la ville (autorisée par la préfecture, qui n’a pas daigné retenir l’idée qu’un trouble à l’ordre public pouvait avoir lieu avec de pareils butors...)
Pendant que les militants du Front de gauche et du Haine-PA hurlaient « À bas le FN ! », plusieurs centaines de cagoulards, armés de barres de fers, ont déferlé sur le centre-ville et ont soulagé leur malaise en défonçant des vitrines, en brûlant des voitures et en attaquant les forces de l’ordre à coups de bouteilles, pierres, pavés et matériel de chantier (l’usage aurait voulu que celui-ci fût sécurisé afin d’éviter de servir de gisement d’armes par destination).
Les commerçants de la place Sainte-Anne ont été contraints de se barricader dans leurs établissements avec leur clientèle, des passants se sont réfugiés dans la station de métro.
Un poste de police a été attaqué par les « rebelles » à coups de cocktail molotov ; ils ont aussi tenté d’investir les permanences du PS et du FN.
Un canon à eau et des jets de gaz lacrymogène ont été utilisés pour repousser les vandales.
Le centre-ville de Rennes, livré aux « antifa » :
Contrairement au communiqué de la préfecture, annonçant qu’il n’y avait pas eu de victimes, cinq policiers ont bien été blessés. Sur les quatre militants de la gauche extrême, interpellés, un seul étant encore en garde à vue dimanche matin au commissariat de Rennes.
Le FN a pu tenir sa réunion de campagne. Cependant, de nombreux citoyens ont craint pour leur sécurité et ont préféré ne pas se déplacer.
La réaction de Gilles Penelle, Secrétaire départemental du Front national d’Ille-et-Vilaine :
Exténués d’avoir tant lutté pour la liberté, les militants « antifa » sont rentrés chez leurs parents ou dans des squatts autogérés peu avant 22h.
Le procureur de la République et le préfet se sont rendus sur les lieux des incidents pour constater le résultat de leur incompétence.
Selon France Inter, ces incidents sont une chance pour le FN, lui permettant d’obtenir une « visibilité inespérée » dans une ville où il obtient des scores modestes (7,33 % aux présidentielles de 2012).
Quant aux organisations ayant appelé à manifester, elles pointent la responsabilité de la municipalité de Rennes et demandent que le FN paye la casse, comme en témoigne ce tweet de Jean-Marie Goater (libraire et éditeur, candidat EELV pour les municipales sur une liste d’union entre Verts et Parti de gauche) :
M. Goater avait également déposé une pétition demandant l’annulation de la réunion publique du Front national, sans jamais mentionner QUI serait susceptible de provoquer des troubles :
Manuel Valls n’a pas daigné exprimer son indignation face ce déferlement nauséabond de haine de la part de milices qui remettent en cause le « vivre-ensemble » et les fondements mêmes de notre République et de notre démocratie. Un silence lourd de conséquences dans un pays où règne un climat de haine nous rappelant les heures les plus sombres.
Voir aussi, sur E&R :
« "Antifas" : des barbouzes au service de Manuel Valls ? »
« Rennes : un conférencier aspergé d’ammoniaque parce que supposé "d’extrême droite" »