Il est loin le temps où le Premier ministre (Manuel Valls en 2014) nous valorisait en nous considérant comme des ennemis à abattre. Ça avait de la gueule, on avait un standing à tenir, celui d’ennemi public numéro un, de repoussoir national, de menace sur la démocratie, de méchants de cinéma.
Las, en 2018, l’oligarchie n’a plus que des sous-fifres à nous opposer. C’est ce qu’ont fait les Allemands en 1944 sur le front russe : les combattants aguerris de 1941 étaient remplacés par de jeunes recrues qui ne tenaient pas trois jours sous les assauts des blindés soviétiques. Que voulez-vous, à l’école comme dans la répression, le niveau baisse.

Aujourd’hui, après la désactivation des Valls, des Val, des Haziza (ça volait déjà pas bien haut, le sionisme a connu des temps intellectuels meilleurs), l’oligarchie racle ses fonds de tiroirs et nous envoie des Emmanuel Kreis – la poupée gonflable de l’antifascisme –, des Thomas Clerc, qui nous traitent de « caniveau » de la pensée et autres amabilités. Ces petites balles ricochent sur nos blindages de T34 et on ne détourne même plus la tête : le toc-toc-toc des attaques fait partie de notre quotidien. Alors le pouvoir profond renforce ses tirs de barrage. Ce mardi 23, c’est un peu la Saint Lobby qui lance une action concertée chars-avions contre nos défenses.

Ce soir, sur France 3, la deuxième chaîne de service public audiovisuel, propose une charge de la bande Benayoun-Reichstadt-Joffrin contre le « complotisme » (quand eux complotent ce n’est évidemment pas du complotisme) histoire d’amalgamer toute résistance à l’oligarchie au terrorisme islamiste, ce que Kepel avait déjà tenté de faire à plusieurs reprises (et sans succès) dans ses deux derniers livres :

« Depuis trois ans, la France est touchée par une vague d’attentats sans précédent. Après chacun d’entre eux, les théories conspirationnistes les plus folles se propagent sur les réseaux sociaux. À tel point que cette diffusion massive en arrive à inquiéter le sommet de l’État. Car le complotisme est justement au cœur même de l’idéologie djihadiste et sert de justification au passage à l’acte. Face à cette désinformation, les jeunes sont les plus vulnérables. Au travers d’entretiens avec des spécialistes de la question, notamment Abdelghani Merah, frère aîné du terroriste Mohamed Merah et militant contre l’Islam radical, enquête sur les ressorts de cette sphère. »

Pendant ce temps, sur Arte, la chaîne culturelle de service public, quatre épisodes sortis de la cuisse de Claude Shoah, le réalisateur de Lanzmann. Ce coup-ci, Cloclo a récupéré ses rushes seventies pour nous servir un peu les Femmes de la Shoah, ou Shoah & Féminisme, ou encore Balance ton porc nazi, quatre fois 50 à 90 minutes pour quatre témoignages qui n’ont pas été diffusés en entier dans la version originale qui, on le rappelle, dure dans les 9 heures. On attend avec anxiété Shoah & Homosexualité, puis Shoah et Trans...

Comme si toute cette « grosse Aktion » ne suffisait pas à éclairer les masses, qui sont visiblement pas assez décomplotisées, Le Point – qui propose chaque semaine la chronique de BHL, le destructeur de la Libye – interviewe le fils Huchon, qui s’est pourtant déconsidéré dans son attaque ratée contre les sites prétendument conspirationnistes. Une opération foireuse dont on a déjà parlé mais qui est manifestement considérée comme une victoire par le grand journalisme. Qui ne vérifie pas ses sources !

« Le complot est l’action d’un petit groupe de personnes secrètes afin de nuire au plus grand nombre. C’est une définition simple qui marche assez bien auprès des jeunes. Mais je rappelle qu’il existe de vrais complots ! Pour comprendre le mécanisme de création d’une théorie conspirationniste, je leur fais faire un exercice. Je dis, sans m’appuyer sur aucun fait tangible, que le premier rang monte un complot contre le dernier rang. Ainsi, le dernier rang commence à critiquer et insulter le premier rang. Et à la fin, ce dernier rang va toujours inventer une histoire absolument démente sur le premier rang, responsable de tous ses maux. Ils ont beau savoir que c’est un exercice, à un moment la frontière se brouille, c’est imparable. Le film monté il y a deux ans est aussi très utile pour éveiller leur esprit critique. On leur projette d’abord le faux film : ils se font tous avoir. Puis nous entamons une discussion, on leur donne des outils pour distinguer une vraie d’une fausse information. »

Promotion du conflit triangulé ? En tous les cas, une longue interview pour un minuscule agent de l’oligarchie, qui plus est risible, ça donne une idée du manque d’effectifs pour monter au front contre la conscience qui monte chez les Français. Conscience de quoi ? Conscience du vrai pouvoir, pas des ministres ou des députés qui ne sont là que pour amuser la galerie et Le Canard enchaîné. Conscience des rapports de force entre oligarchie et résistance. Conscience de la propagande des médias classiques, qui perdent du terrain par rapport aux médias alternatifs.

Conscience du décalage entre le discours des élites et la réalité des Français. Conscience de l’inversion accusatoire éhontée sur les fake news et le complotisme, les gens d’en bas – dont nous sommes – n’ayant pas les moyens de fabriquer un complot.
L’assassinat de JFK a été un complot, l’élection de Macron aussi. Un travail conjoint et longuement préparé entre des élites politico-économiques et leurs médias obligés. C’est bien pour ça que le pouvoir profond voudrait tant que ce mot soit sali, dévalorisé, néantisé. Mais c’est pas demain la veille car plus les médias dominants tapent sur la tête des Français – accusés de croire que la Terre est plate ! –, plus ces derniers se protègent et trouvent les moyens d’échapper à une propagande qui rend stupide. Écoutez la définition de la « complosphère » par le fils Huchon, financé par de troubles subventions et soutenu par des médias appartenant à des milliardaires :

« Ce terme a été forgé par le journaliste Tristan Mendès France en 2007. Il désigne tous les sites qui propagent des théories du complot. À cette époque, cela concerne surtout des sites anglophones, mais également certains français, où la litanie du négationnisme est très présente, mais également des théories sur la Lune, l’assassinat de Kennedy et, bien sûr, les attentats du 11 Septembre. La “complosphère” vient tout de même d’un terreau d’extrême droite, parce que l’extrême droite en France estime ne pas avoir l’accès médiatique qu’elle pense mériter. Et il faut garder à l’esprit qu’une théorie conspirationniste en entraîne toujours automatiquement une autre : celle d’un complot des médias complices qui cacheraient la “vérité” à la population. »

Le complot des couillons, il existe ! La preuve avec la leçon infantilisante autant que méprisante de la « journaliste » Laurence Neuer du Point. Avec Lolo-la-pointée, on touche le fond du sublime !

Après la télé et la presse magazine aux ordres, la presse quotidienne n’est pas en reste dans cette attaque conjointe contre le bon sens et la lucidité populaires. Le 19 janvier 2018, dans un article intitulé Céline délivré, un certain Thomas Clerc pestait contre la censure des pamphlets céliniens, une censure, rappelons-le, obtenue par le lobby sioniste. Au début, on a cru à un acte de bravoure dans le journal de Patrick Drahi. Hélas, rapidement...

« Malgré l’admiration que j’ai pour les Klarsfeld, croire que publier les textes crée un nouveau contexte antisémite est d’une candeur vétérotestamentaire. L’interdiction de parole n’a jamais fait reculer l’antisémitisme : à l’heure d’Internet, n’importe qui peut accéder à des sites racistes comme celui d’Alain Soral. “Inégalité et Discorde” a bien plus de pouvoir de nuisance que n’importe quel pamphlet de Céline parce que les textes de Céline relèvent de la littérature et l’antisémitisme de Soral du caniveau. Hélas un esprit a-critique sera plus malléable au message haineux de sa rhétorique, là où Céline anéantit toute rhétorique. Soral agit au plan du discours, Céline au plan de la langue : différence radicale. Céline est un très mauvais propagandiste, chez lui comme chez tout grand écrivain, la forme emporte le message, qui se trouve frappé de nullité. »

Ah ben merde, on a mis cinq bonnes minutes à comprendre qu’« Inégalité & Discorde » était le contraire d’« Égalité & Réconciliation » ! On pensait naïvement qu’Inégalité & Discorde collait bien au programme de l’oligarchie qui cherche à opposer les Français entre eux, entre haut et bas, entre confessions, au profit de cette même dominance qui passe ton temps – Manuel Valls, son agent permanent, est encore invité ce mardi 23 janvier 2018 chez Bourdin, alors qu’il ne représente plus rien électoralement – à jeter de l’huile sur le feu de toutes les tensions communautaires...

Au fait, qui est Thomas Clerc ? Un adepte de Kepel qui voit un lien entre les djihadistes du 13 Novembre et les pétainistes...

« Les Hasna Ait Boulahcen et autres Ismaël Omar Mostefaï sont les Lacombe Lucien d’aujourd’hui, comme l’islamisme est le nihilisme contemporain. »

Clerc, ce sous-Kepel, est aussi un apôtre de Guillaume Dustan, le pédé subversif mort du sida. Une provocation qui est d’un niveau acceptable pour Thomas.

Huchon le truqueur, Lanzmann le sionard, Clerc l’amalgameur et Neuer la cruche, avec ce rat pack burlesque la bien-pensance ne risque pas de ramener les foules dans ses enclos troués de partout. Les Français qui sont partis écouter un autre son de cloche que celui de BHL ne reviendront plus : ils sont libérés.

Avec de tels adversaires, on regrette presque le temps du harceleur Haziza : lui au moins voulait en venir aux mains [1], malgré sa petite taille, ce qui dénotait un courage physique hors du commun. Le David du sionisme persécuté contre le Goliath de la dissidence...