Qu’est-ce qu’une « erreur » historique ? Une bourde de proportion colossale, une décision malheureuse qui change le cours de l’histoire. En mal.
Facile, dira-t-on. Nous, nous connaissons la fin de l’histoire, l’étourdi qui s’est fourvoyé était loin de s’en douter. Mais, si nombre de ses contemporains ont compris qu’il se trompait et l’ont mis en garde, alors, oui, on peut parler d’erreur historique, car il avait le choix, et il a fait le mauvais - il a travaillé contre ses propres intérêts et ceux de son peuple, qu’il a conduit au désastre.
Attention : il ne faut pas confondre erreur et crime. La traite négrière, les exactions coloniales, le génocide arménien, la Shoah, le goulag, voire la Révolution culturelle chinoise, ne sont pas des « erreurs », mais des scélératesses. Le crime frappe les autres, l’erreur, soi-même.
Mais pourquoi les hommes se trompent-ils avec autant de constance ? Les moralistes - il faut lire le portrait à charge des princes que dresse Erasme dans son Eloge de la folie - ont évoqué pêle-mêle leur ambition effrénée, leur propension à s’entourer de valets, la confusion entre bien public et intérêt privé... En un mot comme en cent, l’orgueil et la démesure, ces grands pourvoyeurs de la folie humaine.
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