La Nuit Debout, grand mouvement de foule spontané exprimant la volonté et l’intérêt général ? C’est évidemment l’apparence que le mouvement voudrait se donner. Les révélations se multiplient toutefois sur la face cachée de ce qui apparaît de plus en plus comme une opération joliment téléguidée.
Le rôle bien connu de François Ruffin
François Ruffin est le réalisateur désormais bien connu du documentaire Merci Patron ! Il est aussi à l’origine du mouvement Nuit Debout, avec le journal Fakir et Frédéric Lordon.
« Le 23 février, on a donc organisé une rencontre publique à la Bourse du travail qu’on a baptisée : "Leur faire peur". L’idée, c’était de faire converger des luttes dispersées, qu’il s’agisse de celle contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, de celle des ouvriers de Goodyear, de celle des profs contre la réforme des collèges, etc. On avait convié des syndicalistes, des militants, des intellectuels… Dans la salle, il y avait près de mille personnes. En deuxième partie de soirée, après les interventions publiques, est venu le temps des interventions officieuses. Des tas de gens sont venus s’agglutiner autour de Loïc Canitrot, de la Compagnie Jolie Môme, de Johanna Silva de Fakir et de moi-même, avec une question : "et maintenant, on fait quoi ?" »
Contrairement aux idées reçues, le mouvement n’est donc pas apparu spontanément le 31 mars, à l’issue d’une projection du film de Ruffin. L’idée de se servir d’une projection pour créer un mouvement d’émotion à l’occasion de la journée de manifestation du 31 mars contre la loi El-Khomri avait germé bien avant…
Le Front de Gauche aux avant-postes
Si l’intervention de Ruffin, appuyée par Lordon, le Savonarole de la révolution prolétarienne, commence à être bien connue, d’autres éléments plus diffus permettent de comprendre peu à peu que tous ceux qui s’intéressent à Nuit Debout sont loin d’être des loups solitaires. Par exemple, Nuit Debout n’explique pas clairement que la déclaration en préfecture du rassemblement place de la République est quotidiennement faite par une certaine Leila Chaïbi.
Curieusement, personne ne précise que l’intéressée était la porte-parole de Jean-Luc Mélenchon en 2012.