L’Occident utilise les zones de conflit dans le monde comme des « laboratoires » pour tester ses armes, a écrit le quotidien britannique The Guardian samedi, au lendemain de l’utilisation de la plus puissante bombe non-nucléaire par les États-Unis, en Afghanistan.
« Par le passé, les colonies au nord de l’Afrique, au Moyen-Orient et au Sud-Est de l’Asie, ont servi de laboratoire pour l’occident afin de tester l’impact et l’efficacité de ses nouveaux jouets mortels, et ce n’est pas différent aujourd’hui », a souligné le journal dans un article opinion.
L’auteur du texte note que même si « personne n’a de la sympathie » pour le groupe terroriste autoproclamé État islamique, tout le monde « trouve étrange que les États-Unis larguent leur plus gigantesque bombe non-nucléaire, la cible étant de détruire des tunnels souterrains ».
L’explication, le journaliste, écrivain et professeur, Mustafa Bayoumi, la trouve dans l’histoire qui « renseigne que l’Occident s’est toujours servi de ses colonies comme laboratoire pour ses plus récentes et les pires de ses armes de guerre ». Il est rappelé qu’en novembre 1911, la Libye, convoitée par l’Italie, était le premier pays à subir un bombardement aérien.
En 1920, la Grande-Bretagne a occupé l’Irak, et pour faire face à la révolte populaire, sa Royal Air Force a usé d’une nouvelle stratégie de bombardements aériens.
L’article rappelle que l’ancien Premier ministre britannique, Winston Churchill, avait écrit en 1919 une note de service indiquant qu’il était « fortement en faveur de l’utilisation des armes chimiques contre les tribus non civilisées ».
E, 1920, le maréchal de la Royal Air Force, Hugh Trenchard, reconnu aujourd’hui comme l’un des premiers défenseurs des bombardements stratégiques, avait expérimenté les bombes à gaz sur « les indigènes ».
Les États-Unis ont utilisé leurs premières munitions à l’uranium appauvri pendant la guerre du Golfe de 1991. Un total de 320 tonnes ont atterri en Irak dans cette guerre, souligne le texte, qui précise que l’uranium appauvri a une durée de vie de 4,5 milliards d’années.
Les résultats ont été « spectaculairement terrible à travers l’Irak, avec des malformations congénitales et les taux de cancer très élevés dans tout le pays ». Aujourd’hui encore, la guerre aérienne, a été « innovée », avec le prétexte de lutter contre les peuples « non-civilisés », est-il relevé.
L’exemple de la Syrie est cité, où les forces militaires étrangères « testent de nouveaux missiles de croisière et des bombardiers à longue portée ». Outre la Syrie, la Libye, l’Irak et l’Afghanistan, « souffrent terriblement du laboratoire de la mort et la destruction de l’Occident » qui ont des conséquences ravageuses sur l’humanité et sur l’environnement.
Les bombes de cette ampleur (mère de toutes les bombes) constituent une attaque, pas seulement contre l’humanité, mais aussi « contre toutes les formes de vie », conclut l’article.
Le même quotidien a publié un autre article dans lequel les bombardements en Syrie et en Afghanistan ont été qualifiés d’« obscènes et inutiles ».