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Liban/Syrie : Une manoeuvre « secrète » déjouée en moins de 24 heures !

Lorsque le porte-parole des « Ennemis de la Syrie », réunis à Doha, a déclaré que des « décisions secrètes » [1] avaient été prises et qu’elles seraient rapidement mises à exécution pour le rétablissement de l’« équilibre militaire »  [2] entre l’État syrien et ceux qu’ils ont délégués sur le terrain pour concrétiser leurs projets par la violence et le terrorisme, la grande question tournait autour de la nature de ces décisions censées leur permettre d’atteindre leurs objectifs illégaux…

La réponse n’a pas tardé à venir, Ahmad al-Assir (photo ci-dessus) [3] s’étant précipité pour exécuter une « opération terroriste » manifestement préparée de longue date et dirigée contre l’Armée libanaise à Saïda. Ainsi, il entamait un processus dont la première étape visait à éloigner l’Armée de cette ville et de ses environs, avant de déployer ses sympathisants terroristes sur l’ensemble de la zone dans l’espoir de la couper de la Résistance et du Sud du Liban à majorité chiite.

Une fois ce premier objectif atteint, la Résistance ainsi que la majorité chiite acquise à sa cause auraient été sommées de choisir entre deux maux : accepter le « fait accompli » et se laisser étrangler derrière Saïda cadenassée ou prendre l’initiative de casser le siège. Ce dernier choix aurait immanquablement abouti à déclencher la guerre tant espérée et à semer la discorde [la fitna] qui aurait plongé la Résistance dans une mer de sang l’empêchant de continuer sa lutte contre le projet occidentalo-sioniste dans la région.

Saïda a été choisie comme point de départ de la « fitna » pour trois particularités essentielles : une situation géographique qui en fait « la porte d’entrée du Sud Liban » ; une démographie qui en fait le point de départ idéal d’une guerre sectaire, sa population à majorité sunnite étant entourée d’une population à majorité chiite ; une représentation politique officielle qui en fait le fief du « Courant du futur » opposé à la Résistance.

Par conséquent, toute initiative de la Résistance pour ouvrir une brèche dans cette muraille pouvait allégrement être interprétée comme une guerre menée par les chiites contre les sunnites et le courant politique prédominant à Saïda, la mission d’Al-Assir se résumant à créer l’étincelle qui atteindrait en quelques heures les camps palestiniens prétendument prêts à s’enflammer avant d’atteindre tout le Liban le jour d’après.

Al-Assir a exécuté l’ordre reçu de ses maîtres réunis au Qatar. C’est de sang froid et sans aucune sommation préalable, ni aucune considération pour la loi, la foi ou la morale, qu’il a exécuté des militaires libanais. Ce faisant, il s’est vraiment imaginé qu’il allait pouvoir déstabiliser l’Armée et la pousser à quitter ses positions, conforté en cela par un climat d’illusion étatique la privant de couverture politique pour mener à bien son travail sur le terrain. Calcul erroné, car l’armée n’a pas attendu une telle couverture ! Le sang des soldats tombés fut largement suffisant pour une riposte rapide mais réfléchie contre la terreur d’Al-Assir qui a grandi dans le giron du « Courant du futur » et a fait endurer aux citoyens de Saïda toutes sortes de dégâts et de souffrances.

Cette contre offensive a choqué les patrons internationaux et régionaux d’Al-Assir qui n’ont pas tardé à réclamer un cessez-le-feu ! Il en a été de même de la position officielle du « Courant du futur » qui espérait précipiter l’Armée dans les arcanes de la politique avec la ferme intention de reproduire le processus accusatoire de l’incident du poste de contrôle de Koueikhat en Mai 2012  [4]. Mais l’Armée libanaise a décidé d’aller de l’avant pour sauver le Liban du terrorisme d’Al-Assir et de ses semblables, sans tenir compte du silence pesant des politiciens libanais, notamment le silence assourdissant du chef du gouvernement qui n’a pris position qu’une fois l’opération terminée.

L’Armée libanaise savait fort bien qu’elle devait régler la situation dans un délai maximum de 24 heures, faute de quoi elle allait au devant de complications qui risquaient de saper sérieusement le moral des troupes et d’essuyer un échec difficilement rattrapable. Ce sont ses soldats d’élite qu’elle a envoyé sur le terrain, et c’est dans le souci d’épargner la vie des civiles et des prisonniers, pris comme boucliers humains par Al-Assir et sa bande, qu’elle les a équipés d’armes individuelles légères et moyennes sans recourir à l’artillerie lourde. Ce faisant, elle a consenti à payer une plus lourde facture [5] !

Finalement aucune des manœuvres ou jérémiades des commanditaires du « néo-phénomène Al-Assir » n’a pu empêcher l’Armée d’éliminer une organisation terroriste forte de 250 individus, pour la plupart non-libanais, qui s’étaient barricadés depuis des mois dans une espèce de château fort fait de tunnels souterrains bourrés d’un impressionnant stock d’armes et de munitions.

Tous ceux qui ont suivi l’opération de près ont été témoins des performances époustouflantes des militaires, mais le plus important est de tirer les conséquences politique, sécuritaire, militaire et stratégique de cette mission qualifiée par certains de « mission de vie ou de mort pour l’Armée libanaise ». En voici quelques unes :

1. Échec d’une première « décision secrète » prise à Doha. Le Liban a échappé à une « fitna » devant mener à une « guerre civile » et au « chaos » voulus par les congressistes pour compenser la victoire de l’Armée arabe syrienne à Al-Qusayr, victoire qui a perturbé l’utilisation du Liban comme tête de pont pour l’expédition de terroristes et d’armes en Syrie.

2. Dissipation des rêves de ceux qui voudraient entrainer la Résistance dans un conflit interne permettant à Israël de compenser sa défaite de 2006. Nous n’avons pas oublié la célèbre recommandation stratégique du commandement militaire israélien de ne jamais plus se lancer dans une guerre contre la Résistance libanaise si elle n’était précédée d’un conflit interne qui la paralyserait. Le Liban a donc échappé à une nouvelle agression israélienne !

3. Destruction des barrières artificielles sur « la porte d’entrée du Sud Liban », barrières qui ont failli séparer les citoyens d’une même région. Saïda est de nouveau une ville ouverte à tous les libanais sans distinctions sectaire ou idéologique. Saïda est redevenue la capitale de la Résistance !

4. Confirmation, pour ceux qui en douteraient, de l’identité de l’Armée libanaise prête à se battre pour le Liban, tout le Liban, quelles que soient les manigances de ceux qui professent le sectarisme, le régionalisme, le factionnalisme…

5. Démonstration incontestable que « les armes de la Résistance sont destinés à la Résistance ». Elle a enduré les insultes et les provocations pendant plus de deux années, sans jamais interférer avec les missions de l’État et a laissé à l’armée nationale le soin de régler cette opération. La Résistance a parié sur l’Armée nationale et elle a gagné son pari !

Finalement, la bataille de Abra [fief du cheikh salafiste Al-Assir] n’a pas seulement abouti à l’élimination d’une organisation terroriste mais elle a aussi contrecarré le projet américano-sioniste ; car là où le camp des agresseurs espérait compenser son échec à Al-Qusayr, il a cumulé les défaites. D’autre part, et contrairement à ce qui s’est passé en 1975 dans cette même ville de Saïda où la défaite de l’Armée a été suivie d’une guerre qui a duré 14 ans, cette année 2013 aura vu l’Armée libanaise en sortir saine et sauve et tout le Liban avec elle !

Notes

[1] Les Amis de la Syrie évoquent des « décisions secrètes » http://www.rfi.fr/moyen-orient/2013...

[2] Les “amis de la Syrie” veulent changer l’équilibre des forces

http://www.humanite.fr/monde/les-am...

[3] Ahmad el-Assir, l’imam radical devenu l’ennemi de l’armée libanaise

http://www.lorientlejour.com/articl...

[4] La mort d’un dignitaire sunnite met le feu aux poudres

http://www.jolpress.com/article/la-...

[5] Le bastion de Abra conquis de haute lutte par l’armée libanaise

http://www.lorientlejour.com/articl...

 






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12 Commentaires

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  • Tous les cadres de l armée libanaise ont une excellente formation.
    L’armée a apprit des lecons de la division. Elle est devenue un veritable pilier instituitionnel.
    Chapeau parce que la situation locale est dantesque.

     

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  • Méfiance tout de même, mais il faut savourer. Je confirme que le calme est revenu sur place, même si quelques échauffourée (pneus brûlés pour barrer la route sur jesr el wate, une des entrées de Beyrouth) au lendemain de l’opération de l’armée.

    Après 30 ans de défaites et d’humiliations (de 1975 à 2005, le retrait israélien de 2000 excepté), ça fait du bien de prendre un peu d’air et de marquer des points. Je suis d’autant plus ravi que c’est sur les fils de commentaires d’E&R qu’un internaute m’avait un jour dit que mon pays n’était qu’une fiction sans identité, voué à la désagrégation. Ce à quoi je lui avais répondu que cette fiction avait eu des enfants entretemps et que ces derniers, bien réels, étaient très attachés à leur jeune nation, bien conscients qu’il valait mieux conserver un acquis que de parier sur un avenir incertain promis par les différentes puissances qui spéculent sur le devenir de ce pays. Ce sont ces jeunes, qui s’engagent volontairement dans l’armée (il n’y a plus de service militaire depuis 2007) et ceux qui les encadrent, à qui la population libanaise doit cette victoire.

    Yahya el jaych el loubnani (Vive l’armée libanaise)
    Et puissent les différentes communautés ne plus se laisser monter la tête par ce que le pays compte comme leaders corrompus ou fatigués (ou les deux).

     

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  • #448590
    Le 27 juin 2013 à 23:53 par Il est pas content papa
    Liban/Syrie : Une manoeuvre « secrète » déjouée en moins de 24 heures (...)

    notre seigneur se pencherait il a nouveau sur ses enfants ? je trouve que l’empire essuie revers après revers ces temps ci.

     

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  • #448814
    Le 28 juin 2013 à 06:01 par patriote sionisto-soralien
    Liban/Syrie : Une manoeuvre « secrète » déjouée en moins de 24 heures (...)

    Tiens, l’image résume bien l’article. En plus, ce wahabi béchamélien a l’air de faire le signe du Soleil tout puissant. Encore un nouvel humoriste qui se lance.

     

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  • "Annonce aux hypocrites qu´il y a pour eux un châtiment douloureux, ceux qui prennent pour alliés des mécréants au lieu des croyants, est-ce la puissance qu´ils recherchent auprès d´eux ?
    La puissance appartient entièrement à Dieu."
    Ces valets de qataris, saoud et autres ne voient ils pas qu’ils ne sont que des marionnettes aux mains d’ennemis de Dieu ?!
    Leur plan ne vaut pas celui du Créateur. Ses plans, qui ne sont pas les leurs, marchent à chaque fois...

     

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  • Le Liban a déjà bien assez saigné comme ça, il faut à tout prix que les libanais évitent de retomber dans des tensions inter-confessionnelles qui entraineraient une nouvelle catastrophe donc bravo à l’armée quand elle prend les devants pour éviter ça.

     

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  • #449200

    Bon évidemment on ne sait pas tout mais une ou même un semblant de défaite de nos sociopathes au pouvoir me met de bonne humeur pour la journée ;-D

     

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  • les risques d’embrasement du liban sont loin d’etre completement ecartes
    surtout avec les nouveaux approvisionnements en armes modernes destines aux terroristes de l’asl esperont que les russes envoient aussi ce qu’il faut au gouvernement syrien et que
    celui ci soit en mesure de payer la solde de ses soldats malgres les sanctions et la destruction du pays

     

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  • #449598

    Effectivement si vingt soldats libanais sont morts c est parce qu il fallait en finir rapidement, pour ne pas laisser aux extremistes sunnites le temps de venir au secours du cheikh salafiste de saida.
    Bravo aux soldats courageux de cette petite armee qui donne l example a ces grandes armees de plus en plus technnologiques qui perdent ainsi leur ame de guerrier et leur esprit de sacrifice.
    Nb : l ame du guerrier est une qualite requise pour les combats militaires de meme que pour les luttes du faible au fort type : partisans de la manif pour tous.

     

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