Dans un rapport publié mercredi, des parlementaires britanniques accablent l’intervention militaire menée par le Royaume-Uni et la France en Libye en 2011 contre l’ex-chef de l’État libyen Mouammar Kadhafi.
« La stratégie du Royaume-Uni fut fondée sur des postulats erronés et sur une analyse partielle des preuves ». Dans un rapport publié mercredi 14 septembre 2016, des parlementaires britanniques ne mâchent pas leurs mots pour critiquer l’intervention militaire britannique en Libye en 2011. La Commission des Affaires étrangères a ainsi relevé plusieurs erreurs dans le processus décisionnel qui a amené Londres à intervenir militairement en 2011 avec la France – alors dirigée par Nicolas Sarkozy – et le soutien des États-Unis, officiellement pour protéger les civils réprimés par le dictateur Mouammar Kadhafi.
L’ancien Premier ministre David Cameron en prend pour son grade : « Il [le gouvernement] n’a pas pu vérifier la menace réelle que le régime Kadhafi faisait peser sur les civils ; il a pris au pied de la lettre, de manière sélective, certains éléments de la rhétorique de Mouammar Kadhafi ; et il a échoué à identifier les factions islamistes radicales au sein de la rébellion », écrivent les parlementaires dans leur rapport.
David Cameron dans le collimateur des parlementaires britanniques
Selon Crispin Blunt, le président de la commission, le gouvernement Cameron aurait pu privilégier d’autres options qui auraient amené à de meilleurs résultats. « Un engagement politique aurait pu permettre de protéger la population civile, de changer et de réformer le régime à un coût moindre pour le Royaume-Uni et la Libye », estime-t-il. « Le Royaume-Uni n’aurait rien perdu en suivant ces pistes, au lieu de se focaliser exclusivement sur le changement de régime par des moyens militaires », a-t-il affirmé dans un communiqué.