L’Organisation du traité de l’Atlantique nord, mieux connue sous son acronyme OTAN, souffle cette année ses 70 bougies. Fondée en 1949, cette alliance militaire est le bras armé du courant géopolitique atlantiste apparu au début de la guerre froide et prônant une alliance contre le communisme entre les nations des rives nord de l’océan Atlantique. Pourquoi parler des manipulations de l’OTAN contre les peuples, alors que cette organisation s’était donnée pour mission de protéger les peuples contre les manipulations avérées du totalitarisme soviétique ? Pour nous aiguiller sur la réponse, faisons tout d’abord une remarque sur quelques problèmes de cohérence entre le mot et la chose, le discours et le réel.
En effet, de nombreux pays de l’OTAN, comme la Turquie, ne présentent aucun point de contact avec l’Atlantique, a fortiori « nord ». En outre, l’URSS et son alliance militaire, le pacte de Varsovie, créé en 1955 en réponse à la création de l’OTAN, ont pris fin en 1991. Or l’OTAN existe encore et n’a cessé de conquérir de nouveaux pays pour se rapprocher des frontières de la Russie. Le fossé entre les paroles et le comportement est une constante de l’organisation atlantiste, qui passe son temps à dire une chose et à faire le contraire, parlant de paix mais attaquant la première et ravageant des pays entiers, de l’ex-Yougoslavie à la Libye, tout en annexant de nouveaux territoires. En contradiction flagrante avec ses objectifs officiels déclarés, l’extension de cette alliance militaire bien au-delà de ses limites géographiques et historiques pertinentes révèle un agenda expansionniste qui ne se limite pas à la protection contre la « menace communiste ».
La thèse que nous allons démontrer est la suivante : la véritable fonction de l’OTAN est d’imposer au niveau global une dictature des minorités plongeant ses racines dans un programme politique supranational connu sous le terme de mondialisme (ou Nouvel Ordre mondial), devant aboutir à une société ouverte sans frontières, et dont le communisme a été la cible dans la mesure où il proposait un modèle de société fermée autoritaire, difficile à infiltrer de l’étranger. Parmi les manipulations de l’OTAN pour réaliser ce grand dessein, mentionnons le réseau Gladio, responsable de diverses manœuvres paramilitaires allant des attentats terroristes sous faux drapeau jusqu’aux coups d’État. Mais la plus grande manipulation de l’OTAN fut de se faire passer pour un rempart défensif des droites nationales conservatrices contre une extrême-gauche révolutionnaire aux visées internationalistes. Le mensonge a tenu aussi longtemps qu’il pouvait s’appuyer sur l’épouvantail communiste. Or depuis quelques années, l’image de l’OTAN commence à se fissurer et sa vraie nature, dissimulée en période de guerre froide, apparaît au grand jour.
Créée originellement pour lutter contre le marxisme économique, l’OTAN est devenue aujourd’hui le fer de lance du marxisme culturel. Positionnée à droite sur l’échiquier politique pendant toute la guerre froide, cette organisation a basculé à gauche depuis la fin du communisme, mais une certaine gauche libertaire bien différente du marxisme apparu au XIXe siècle. En quoi le marxisme culturel se distingue-t-il du marxisme historique ? Le marxisme classique analyse la société au prisme de la question économique et sociale. L’infrastructure économique et matérielle détermine la superstructure idéologique et culturelle. Bien avant Marx et Engels, la sagesse populaire ramassait cette intuition de bon sens dans le proverbe : « Qui paye l’orchestre décide de la musique. » Autrement dit, votre place et votre destin dans la hiérarchie sociale sont définis avant tout par votre capital économique. À l’opposé, le marxisme culturel relègue au second plan la question économique et considère que la hiérarchie sociale et le destin ne sont pas déterminés par le compte en banque mais par le genre, l’orientation sexuelle ou l’identité ethnique et culturelle. Établi comme un courant majeur des universités américaines dans les années 1960, le marxisme culturel aboutit dans les années 1980 au « politiquement correct », c’est-à-dire à l’interdiction de critiquer autrui dès lors qu’il appartient à une minorité, ou supposée minorité, quand bien même il se tient au sommet du pouvoir capitaliste. En résumé : le marxisme classique voulait établir la dictature du prolétariat en le libérant de l’oppression du capital ; le marxisme culturel veut établir la dictature des minorités en les libérant de l’oppression de la majorité.
Le marxisme culturel, analysant les inégalités et les hiérarchies dominants/dominés en fonction de la couleur de la peau et des préférences sexuelles, représente donc en fait une diversion et une subversion du marxisme économique et de la pensée de gauche populiste classique. Un cheval de bataille obsessionnel du marxisme culturel est la défense des minorités sexuelles, dites LGBT pour Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. L’OTAN et le monde de la finance, notamment George Soros, sont également très investis dans la promotion du LGBT et du modèle de société ouverte libérale-libertaire qui l’accompagne. Le mouvement LGBT reçoit ainsi le soutien plein et entier du capitalisme occidental ainsi que du complexe militaro-industriel atlantiste. En 2017, dans un communiqué officiel publié sur son site à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, l’OTAN résumait en quelques lignes et éléments de langage tous les grands traits de l’idéologie atlantiste, à base de « diversité inclusive » et d’interdiction de discriminer quoi que ce soit :
« Mercredi (17 mai 2017), pour montrer que l’OTAN s’associait à la Journée internationale contre l’homophobie, le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a posté un tweet indiquant que "partout dans le monde, les LGBT ont droit à une vie digne, préservée de l’exclusion et de la peur. La diversité rend nos sociétés ouvertes plus fortes et plus sûres." L’OTAN a été pionnière à l’échelle mondiale en ce qui concerne la reconnaissance du mariage entre personnes de même sexe. Elle a accordé les mêmes prestations à tous les agents mariés dès juillet 2002, à une époque où le mariage entre personnes de même sexe n’était reconnu que par un seul pays dans le monde – les Pays-Bas. L’Organisation est attachée à la diversité. Toute discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, le sexe, la race ou l’origine ethnique, la religion, la nationalité, le handicap ou l’âge est strictement interdite au sein de l’OTAN. » [1]
Ainsi, l’OTAN soutient le « mariage entre personnes de même sexe » depuis 2002 – c’est-à-dire avant tout le monde – et elle se vante même d’être pionnière dans ce domaine. L’organisation atlantiste ne se contente donc pas de suivre les modes, elle les crée, et bien au-delà de ses prérogatives militaires. La construction des tendances qui animent les sociétés, de façon furtive si possible, afin de mieux simuler une émergence spontanée, est une définition de l’ingénierie sociale. Une autre appellation pour cette approche managériale et interventionniste du champ socio-culturel est la conduite du changement, au nom d’un meilleur contrôle de la productivité quand c’est dans l’entreprise, mais au nom du progrès ou des droits de l’homme quand c’est en politique. En février 2017, la secrétaire générale déléguée de l’OTAN, Rose Gottemoeller, publiait un communiqué pour affirmer que « La diversité ne se résume pas à la question du genre » et qu’il fallait « inspirer le changement culturel, qui doit être impulsé par les dirigeants, parce que les organisations matures ont un conservatisme hérité » :
« L’OTAN a d’abord décidé de créer un plan d’action pour la diversité lors du sommet de l’OTAN à Prague en 2002. Aujourd’hui, un groupe de travail sur la diversité, composé de représentants de tous les organes de l’OTAN, est le moteur du Plan d’action. Actuellement, le groupe de travail s’efforce de promouvoir la diversité et l’inclusion à l’échelle de l’OTAN et d’élargir la définition de la diversité au-delà du sexe, de l’âge et de la nationalité. Quand on parle de la diversité dans un environnement organisationnel, le genre a tendance à être la première chose qui vient à l’esprit. Cependant, la diversité (comme le suggère le mot lui-même) est beaucoup plus complexe que cela. "La diversité dans le contexte de l’OTAN semble souvent traitée comme une diversité de genre : le plan d’action examinera cette question plus largement et cherchera des moyens de garantir que la main-d’œuvre se reflète dans la diversité sociétale des nations qui composent l’organisation, y compris la race, l’origine ethnique, l’âge, la religion, les handicaps et l’orientation sexuelle", a déclaré Mme Gottemoeller. "L’OTAN ne doit pas se limiter à l’idée de briser le ‘ghetto rose’ en quelque sorte, car il y a beaucoup de ghettos un peu partout." (...) "Il faut inspirer le changement culturel, qui doit être impulsé par les dirigeants, parce que les organisations matures ont un conservatisme hérité" a déclaré Mme Gottemoeller, tout en discutant de la façon dont elle voit le changement comme un facilitateur au lieu d’un obstacle. » [2]
Quelques jours après ce communiqué se tenait en Belgique le sommet annuel de l’OTAN, qui donnait lieu à une réception des chefs d’État de l’alliance en compagnie de leurs conjointes. À cette occasion, une scène surréaliste se produisait. Surréaliste au sens littéral du terme, c’est-à-dire affichant une dissociation complète du langage et du réel, de même que René Magritte dessinait le tableau d’une pipe et donnait comme titre au tableau Ceci n’est pas une pipe. Les œuvres d’art surréalistes et dadaïstes offrent toujours un mélange d’étrangeté et de ridicule. Cet état d’esprit saugrenu et incongru est aujourd’hui assumé le plus sérieusement du monde par l’alliance militaire de l’Atlantique nord, qui ne voyait aucun problème à ce qu’un homme apparaisse sur la photo de groupe des épouses des chefs d’État de l’OTAN :
« Ce jeudi, les conjointes des chefs d’États européens ont pris la pose à l’occasion du dîner organisé par la reine Mathilde au Château de Laeken, à Bruxelles. Installées devant un large escalier, on retrouve notamment Brigitte Macron ou Melania Trump au premier rang. Et, fait rare, au second rang, à côté de Emine Erdogan, figurait un homme : Gauthier Destenay, l’époux du Premier ministre du Luxembourg, Xavier Bettel. L’architecte belge et le chef d’État avaient signé une union civile en 2010 avant de se marier en 2015 au moment de la légalisation de l’ouverture du mariage aux couples homosexuels au Luxembourg. » [3]
Après avoir lancé un effort de féminisation des armées dans les années 1970, l’OTAN passe désormais à la vitesse supérieure et procède à un lent et patient travail de transsexualisation des effectifs. Le journal de l’actualité de la gendarmerie française, L’Essor (fondé en 1936), diffusait en septembre 2018 sur son site intranet une plaquette du ministère de la Défense visant à informer les militaires qu’il leur était dorénavant possible de changer de sexe pendant leur service :
« Outre qu’il permet aux militaires de s’y retrouver – au moins sémantiquement… – sur ce sujet délicat, ce document donne la marche à suivre, qui commence par une information de la hiérarchie. Nous avons demandé à l’adjudante-cheffe de l’armée de l’air Delphine Ravisé-Giard, qui a mené un long combat pour faire reconnaître officiellement son changement de genre, ce qu’elle pensait de cette adaptation de la Défense à ce fait de société qui concerne toute les professions. Présidente de l’Association nationale des trans (ANT), cette militaire depuis 35 ans précise que cette plaquette a été éditée après une interpellation par son association du ministre de la Défense en 2015. "C’est déjà une reconnaissance, mais il reste du travail" estime Delphine Ravisé-Giard qui évalue le nombre de militaires concernés par cette procédure à une dizaine. Mais certains militaires n’osent pas se manifester. » [4]
Les chiffres avancés des personnes concernées par ces mesures sont insignifiants, mais les institutions sont forcées de s’y adapter, et toute la société avec. Aujourd’hui, la « théorie du genre » et « l’écriture inclusive » s’imposent de manière coercitive et autoritaire dans les esprits. Sous couvert de lutte contre les discriminations, il s’agit en fait d’une réorganisation complète de la société sur une base oligarchique. Des minorités infimes mais très actives imposent leurs caprices à la majorité et cherchent à criminaliser toute pensée critique à leur encontre au nom de la diversité, maître mot de l’idéologie atlantiste. La gauche politique contemporaine suit ce mouvement aveuglément, trahissant ainsi tous ses engagements historiques envers les classes populaires. En effet, d’un point de vue marxiste orthodoxe, la lutte contre le LGBT devrait être au premier plan des luttes anticapitalistes et anti-impérialistes. Mais par un tour de passe-passe sémantique attribuant aux lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres le statut de victimes, la lutte contre le capitalisme se retrouve alignée sur la promotion des minorités sexuelles. Cette propagande témoigne de l’existence d’un lobby LGBT particulièrement puissant au sein de l’OTAN et de ses structures de pouvoir, militaires et civiles. Cependant, comme le soulignait la secrétaire générale déléguée de l’organisation, Rose Gottemoeller, la diversité ne se limite pas aux questions de genre : elle embrasse aussi l’origine ethnique et culturelle. L’OTAN et tous les cercles atlantistes de droite libérale comme de gauche libertaire sont très mobilisés pour imposer le multiculturalisme et l’immigration de masse sans limites. En 2018, la juriste internationale Louise Arbour était en pointe pour défendre la signature du « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » (ou pacte de Marrakech), visant à faciliter l’immigration et augmenter les flux de personnes quittant leur pays, comme s’il s’agissait de la nouvelle condition humaine normale, à l’heure de la mondialisation déracinée et du nomadisme général. Ce pacte ayant provoqué une levée de boucliers dans de nombreux pays attachés à leur souveraineté nationale, Louise Arbour leur répondait avec mépris :
« Ceux qui invoquent la souveraineté nationale pour s’opposer au Pacte mondial pour les migrations pèchent par "ignorance" ou par "mauvaise foi", estime la Canadienne Louise Arbour, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la migration internationale. » [5]
Le mépris pour la souveraineté nationale affiché par Louise Arbour remonte à loin. Le parcours et le curriculum vitæ de cette juriste sont exemplaires du formatage des élites atlantistes à une pensée unique mondialiste s’imposant par la violence au nom des droits de l’homme. À la fin des années 1990, Louise Arbour participait à détruire la Yougoslavie et à effacer les traces du crime en collaborant à un montage nommé le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) financé par l’OTAN. En septembre 2000, une révolution colorée était déclenchée contre Slobodan Milošević – président de la République fédérale de Yougoslavie et principal opposant aux visées atlantistes sur son pays – par le mouvement Otpor, émanation de la CIA et des réseaux Soros, dont on verra des déclinaisons apparaître dans d’autres pays visés par l’OTAN : Ukraine, Géorgie, Libye, Syrie, etc. En 2001, le journaliste Stanko Cerović, rédacteur en chef des programmes en serbo-croate de Radio France internationale (RFI), publiait Dans les griffes des humanistes, ouvrage consacré à la campagne de « bombardements humanitaires » lancée deux ans plus tôt par l’OTAN sur la Yougoslavie au prétexte du droit d’ingérence. Il récapitulait le rôle de Louise Arbour dans l’inculpation de Milošević le 27 mai 1999, alors qu’aucune charge n’avait été portée jusque-là contre ce dirigeant politique, mais qui devenait encombrant pour l’impérialisme occidental et qu’il fallait donc liquider rapidement avant de perdre le soutien de l’opinion publique :
« Louise Arbour était apparue sur les écrans pour apporter sa contribution au renouveau moral de l’humanité. Avec le visage grave d’un juge sévère et en termes compassés, comme il sied à un procureur, elle avait expliqué que l’acte d’accusation était dressé depuis longtemps et que le Tribunal avait décidé que le moment était venu de le divulguer. (…) Louise Arbour se comportait en activiste de l’OTAN. (…) Deux mois s’étaient écoulés depuis le début des frappes. Le soutien de l’opinion publique commençait à faiblir : pour la première fois les sondages faits aux États-Unis montraient que la majorité de la population était contre la guerre et la cote de popularité de [Bill] Clinton plus basse que jamais. Le fondamentalisme du week-end s’essoufflait, l’été approchait. On avait à peu près la même situation en France. Parallèlement, les pourparlers entre Tchernomirdine et Milošević progressaient. On pouvait espérer aller vers la paix, mais vers une paix de compromis, mauvaise pour l’OTAN. Les gouvernements italien et allemand commençaient à demander avec insistance un accord à l’amiable. C’était le temps des hésitations. La crise n’avait jamais été aussi profonde entre alliés. Cette semaine-là était décisive pour la conduite ultérieure de la guerre. Comme l’a reconnu plus tard le général Clark, le bombardement de "cibles politiquement correctes" ne pouvait se prolonger que de dix jours, ensuite, il allait falloir bombarder la Serbie tout entière. C’en était bientôt fini de la guerre "morale mais sans scrupule", très vite, il ne resterait plus que l’absence de scrupules. » [6]
Détruire un pays d’une main, et de l’autre main, traîner en justice tous ceux qui s’y opposent, telle est la structure révélée en conférence de presse par Jamie Shea, porte-parole de l’OTAN et expert en retournement de l’opinion, le 16 mai 1999. Ce jour-là, le célèbre spin doctor britannique avouait avec une honnêteté rare la parodie de justice au service des vainqueurs que représentait le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, pseudo-cour de justice sans aucune neutralité où l’OTAN, financier, juge et partie, faisait les questions et les réponses :
« Je crois que, quand la juge Arbour commencera son enquête, elle le fera parce que nous le lui aurons permis. Ce n’est pas Milošević qui a permis à la juge Arbour d’obtenir son visa pour se rendre au Kosovo afin de mener ses enquêtes. Si sa cour, comme nous le souhaitons, doit être autorisée à y avoir accès, ce sera à cause de l’OTAN, qui est l’amie du Tribunal, l’OTAN ayant détenu des criminels de guerre inculpés pour le Tribunal en Bosnie. Nous avons fait 14 arrestations jusqu’à présent par la SFOR et nous continuerons de le faire. Les pays de l’OTAN sont ceux qui ont fourni les fonds nécessaires à la mise en place du Tribunal. Nous sommes parmi les financiers majoritaires et, bien sûr, pour la mise en place d’une deuxième chambre afin d’accélérer les poursuites. Je tiens donc à vous assurer que le Tribunal et nous-mêmes ne faisons qu’un. Nous voulons que les criminels de guerre soient traduits en justice. Je suis certain que lorsque la juge Arbour se rendra au Kosovo et examinera les faits, elle accusera des personnes de nationalité yougoslave, et je n’en prévois pas d’autres à ce stade. » [7]
Procès truqués, révolutions colorées, invasions militaires provoquant des réfugiés de guerre envahissant à leur tour d’autres pays, terrorisme d’État – réseaux Gladio d’extrême-droite, d’extrême-gauche et islamistes – subversion culturelle des mœurs au service du LGBT et de l’immigration de masse, tels sont les résultats concrets de l’action de l’OTAN en Occident, ainsi que dans le monde arabe et dans les pays issus du bloc communiste comme l’ex-Yougoslavie et l’Ukraine. Les concepts d’hétérotélie ou d’énantiodromie, qui traduisent des mécanismes paradoxaux par lesquels une chose s’inverse en son contraire, sont en dessous de la réalité pour décrire ce retournement complet de l’alliance militaire vers le marxisme culturel le plus chaotique depuis sa posture originelle de droite, anti-communiste et apparemment conservatrice. En fait, il semble que, dès sa fondation, l’OTAN ait pris le parti de Trotski et de la « révolution permanente mondiale » contre Staline et son « socialisme dans un seul pays », aux trop fortes connotations nationalistes. On a beaucoup reproché au communisme sa fermeture, son immobilisme et son austérité. Or, ce sont ces caractéristiques qui l’ont protégé de la dégénérescence civilisationnelle observable dans la zone libérale capitaliste. Une véritable inversion des pôles a eu lieu : le communisme s’est révélé finalement bien plus conservateur et protecteur des traditions que l’Occident atlantiste et son modèle de société ouverte et liquide, reposant sur la « diversité inclusive » et la « fluidité de genre », le spectacle et la consommation, la transgression des limites et des normes, la confusion identitaire, la versatilité et le « bougisme » constants. Société hystérique, pornographique, psychotique, constamment au bord de l’effondrement et non viable, véritable idiocratie aux formes floues et en changement perpétuel, dans laquelle l’OTAN et les globalistes veulent non seulement maintenir les Occidentaux par la force, mais encore faire entrer le monde entier par la guerre. Les stratèges du Pentagone parlent à ce propos de monde VUCA pour volatilité, incertitude, complexité et ambiguïté. Dans cet univers, les minorités actives sont au pouvoir, et même au-dessus des lois, bénéficiant de mesures de discrimination positive et de privilèges qui les avantagent sur la majorité. En outre, elles sont armées et commandent l’alliance militaire la plus puissante du monde. L’ennemi numéro 1 du genre humain.