Ludovine de la Rochère et Coralie Dubost s’affrontent dans un débat sans concession, animé par Éric Morillot sur le thème : « Avons-nous vraiment besoin d’un père ? ». Une des intervenantes a une tête à claque et l’autre, bien que très remontée – on le serait à moins –, dispense des arguments logiques et cohérents et fait surtout montre d’une très grande maîtrise du dossier. Il ne nous semble pas nécessaire de préciser qui est qui, cela sautera rapidement aux yeux des vidéospectateurs.
« Je décorrèle le projet parental de la biologie » assène Coralie Dubost, tous cheveux ostensiblement passés devant ses épaules, comme le soulignerait Stéphane Édouard. « Vous parlez de projet parental, mais vous ne parlez pas d’enfant ; vous niez l’enfant », répond du tac au tac Ludovine. En rappelant que son interlocutrice réduit l’homme à la distribution de son sperme pour assouvir le désir de deux femmes.
Les stupidités s’enchaînant, le pauvre présentateur (homme) s’interroge naïvement : « Mais le référent du père, homme, masculin, vous considérez que ce n’est pas indispensable ? ». La jeune député LREM Dubost répond : « Bah si, c’est indispensable dans un couple hétéro qui fait un enfant. Mais dans un couple homo, non, je suis navrée, ce n’est pas indispensable » (sic !).
Bien au-delà des considérations techniques et juridiques que connaît certes assez bien Coralie Dubost, Ludovine de la Rochère maîtrise infiniment mieux le sujet dans toute sa transversalité, étant rompue aux arguties de la partie adverse qui ne met en avant qu’exclusivement le droit à l’enfant, sans se soucier aucunement des droits de l’enfant. C’est ainsi qu’elle rappelle à la député LREM que tous les enfants adoptés ou nés d’une procréation non naturelle s’interrogent sur leur filiation, à un moment ou à un autre.
Mais même le simple bon sens semble faire défaut aux partisans de la PMA/GPA, uniquement mus par des intérêts personnels égoïstes ou des motivations idéologiques. Car en effet, comme le rappelle Ludovine de la Rochère, les femmes qui font des demandes de PMA sont toutes a priori fécondes ! Mais aussi que « c’est extraordinaire de dire qu’on va priver volontairement un enfant de père, et que ce sera par amour » !
En réponse à Coralie Dubost qui admettait que la disparition de l’anonymat des donneurs avait fait chuter le nombre de ceux-ci mais suivi d’une remontée des chiffres, Ludovine de la Rochère révèle le pot aux roses et balaye l’argument partiel et bien partial de son contradicteur : « Les autres États qui ont ouvert la PMA sans père ont vu la chute du nombre de donneurs de gamètes, mais ça a remonté parce que tous les États se sont mis à payer les donneurs ou à en acheter aux pays qui payent les donneurs, et c’est pour ça que la PMA sans père va avec la marchandisation humaine ! »
Rapidement, sous les coups de butoir de Ludovine, la pauvre Coralie perd pied et s’enfonce toute seule avec des arguments qui donnent raison à son interlocutrice :
Ludovine : « Il n’y a pas, je le rappelle, d’enfant engendré sans un homme et une femme. Même pour l’AMP, vous avez besoin d’un homme. »
Coralie : « Non, on a besoin de gamètes, mais pas de l’homme. »
Ludovine : « Mais les gamètes, ils viennent d’où chère madame ? »
Coralie : « Ce ne sont pas des êtres, ce sont des produits du corps. C’est la même image que quand vous donnez un rein. »
Ludovine : « Les gamètes sont à l’origine de la vie, ça n’a rien à voir avec les autres organes du corps humain. »
On voit bien que l’une considère grossièrement la gamète comme un produit du corps, c’est à dire un produit source d’échange et de commerce pour deux adultes en désir narcissique d’enfant, et que l’autre débatteur produit par inférences un raisonnement téléologique qui inclut déjà l’enfant dans son analyse et tous les problèmes que cela pose d’un point de vue éthique, psychologique, sociologique, etc.
Mais le penseur avisé a bien compris dès 1999 et la création du PACS, que le mariage homosexuel, la PMA aujourd’hui et la GPA demain sont des étapes auxquelles on n’échappera pas. Car ces étapes sont en parfaite corrélation avec la vision libérale du monde qui se répand, et ce avec d’autant plus de facilité qu’elle rencontre l’assentiment médiatique, l’abrutissement intellectuel et son cortège d’égos capricieux devenus intolérants à la frustration par des décennies de flatteries marketing et de consommation de masse.