Oui, vous avez bien lu : c’est ce que la police lyonnaise est en train d’essayer d’imposer à des militants de la campagne BDS [1], sur prescription du lobby israélien, sous la houlette de magistrats locaux.
Paulette, militante lyonnaise de la campagne BDS s’est ainsi vue convoquer récemment au commissariat, où on lui a dit qu’elle devra « faire un stage Shoah » (sic), pour avoir distribué des tracts en faveur du boycott culturel d’Israël.
Tracts ne posant apparemment aucun problème légal, mais qui ont donné envie à certains policiers d’inaugurer « une convention relative à un stage de citoyenneté, signée au palais de justice de Lyon par le premier président et la procureure générale de la cour d’appel pour lutter contre les actes racistes et antisémites ».
LyonMag titrait d’ailleurs à ce sujet [en février, NDLR] : « Un stage de “sensibilisation à l’histoire de la Shoah’ bientôt mis en place à Lyon »
« Il faut éduquer tout en sanctionnant », y expliquait sans rire Sylvie Moisson, procureure générale de la cour d’appel, indiquant : « La ville de Lyon a en effet décidé d’opter pour la mise en place d’un stage pour les “petites et moyennes infractions”. »
- Dessin de Sani extrait de L’Almanach pour tous, volume 1 (éditions Kontre Kulture)
Directeur du mémorial de la Shoah, Jacques Fredj indique, lui aussi sans rire : « Ce sont des ateliers ludiques, il ne s’agit pas de bourrage de crâne ni de cours pédagogiques, il s’agit de descendre dans l’arène pour discuter de ces préjugés comme au café du commerce. Il faut que les participants ne soient jamais passifs mais toujours engagés. »
On apprend de même source que : « Encadrés par une équipe de médiateurs, ces stages auront lieu deux fois par an. Cela sera souvent une peine complémentaire qui ne remplace pas la sanction mais l’enrichit. » La parole sera alors au centre de cette initiative qui se veut constructive en prônant le « vivre ensemble ».
Paulette, qui n’apprécie pas du tout l’amalgame fait entre la défense des droits des Palestiniens et l’antisémitisme, ne compte pas rentrer dans ce jeu des plus malsains. Elle souligne qu’elle n’a besoin ni du CRIF, ni des magistrats lyonnais, pour le « vivre ensemble », et demande quel est le rapport avec les Palestiniens, alors que la « Shoah » fut le fait d’Européens ?
Elle voudrait par ailleurs savoir si un « stage Nakba » a été mis au point pour tous les négationnistes qui prétendent que la Palestine n’a jamais existé ?