L’accusé s’était acharné à coups de béquilles sur l’étudiant qui avait pris la défense d’un couple d’amoureux, en 2016. Il risque quinze ans de réclusion pour cette agression aux lourdes séquelles.
Ce mercredi matin, Marin était là, devant la cour d’assises des mineurs de Lyon, pour assister, au moins à l’ouverture, au procès de celui qui a brisé sa vie. C’était le 11 novembre 2016.
Marin, 20 ans, alors étudiant en sciences politiques, a été laissé pour mort dans un bus après avoir été violemment frappé à la tête à coups de béquille. Il avait eu le malheur de prendre la défense d’un couple enlacé qui s’embrassait sous un abribus dans le quartier de la Part-Dieu, à Lyon. L’agresseur du couple s’était alors retourné contre Marin.
Après une période de coma puis une série d’opérations, le retour à la vie, lent, très lent de Marin a suscité une émotion et un élan de solidarité peu communs. Sur Facebook, sa mère Audrey et sa tante, ont eu l’idée d’ouvrir une page « Je soutiens Marin » sur laquelle elles donnent des nouvelles du jeune homme. Elles y détaillent ses progrès et ses déceptions, postent des vidéos, des demandes d’aide aussi lorsqu’il s’agit de financer une prise en charge dans un centre spécialisé en Suisse.
De fastidieuses séances de rééducation
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« J’ai depuis un petit moment désormais abandonné tout espoir de redevenir le Marin d’avant, celui qui pouvait jouer au foot, danser avec ses amis et son amoureuse en soirée », écrit-il.
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Le procès de l’agresseur de Marin doit durer trois jours devant la cour d’assises des mineurs. Trois jours d’audience à huis clos car l’agresseur de Marin avait 17 ans au moment des faits. Un jeune homme paumé, déscolarisé, petit délinquant dépendant de l’alcool et des stupéfiants.
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« La qualification aurait pu être autre quand on voit la violence avec laquelle les coups ont été donnés », regrette Me Frédéric Doyez, avocat de Marin et de ses proches, « quand on s’acharne de cette façon, c’est qu’on voulait prendre la vie d’un autre ».