La girouette nationale s’est finalement arrêtée sur Antisémitisme, après avoir longtemps oscillé côté Sionisme. Le vent de l’Histoire aurait-il changé de sens ? Le Président saurait-il des choses que nous ne savons pas ?
Parfois, accidentellement, Manu a des éclairs de lucidité. On le connaît versatile, une sorte de miss météo qui embrasse tous les contraires. Avec son discours devant les Libanais, et après l’interview du boucher Netanyahou sur CNews, Macron a fait sortir les griffes du CRIF. Peut-être que ses conseillers ont été jeter un œil sur les réseaux sociaux, qui ne sont pas très israélistes, et l’on sait combien l’opinion compte, aux yeux de nos chers dirigeants...
L’information du rejet quasi total de la politique israélienne, meurtrière pour les Palestiniens et dangereuse pour l’équilibre de la région, voire la paix dans le monde, a dû remonter aux oreilles du Président, qui a fait une sortie assez dingue, pour un prétendu ami d’Israël. Ceci étant dit, il est capable, on le sait, de rectifier le tir le lendemain, après s’être mis les pro-palestos dans la poche.
INFO : Benyamin Netanyahu prétendait hier défendre la « civilisation judéo-chrétienne face à la barbarie »
Emmanuel Macron, lors d'une conférence ce matin de soutien au Liban lui répond « Je ne suis pas sûr qu'on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie » pic.twitter.com/BL11sUD7ku— LE RIFAIN LA NOUVELLE DU FRONT (@rifain_nouvelle) October 24, 2024
Macron répondait donc au génocidaire, à qui CNews, sous couvert d’information, a complaisamment déroulé son tapis rouge. On a fait le verbatim : merci à toi, ô ouvrier maison, ça n’a pas dû être facile, dans la forme et dans le fond. Nous avons surligné les mots ou passages importants. Le titre est : « Notre guerre est aussi la vôtre ». Sous-entendu, notre génocide est aussi le vôtre. Merci, on n’en demandait pas tant, Bibi.
Pour donner un avant-goût de l’interview, Laurence ne parle ni de guerre ni de massacre, et encore moins de génocide (mot jamais prononcé), elle parle d’« opérations ». Une opération, c’est pour sauver quelqu’un.
Rien que la première réponse de Netanyahou, qui amalgame le Hamas et l’assassin de Paty, vaut le détour. Et la non-réaction qui suit de la journaliste. Comme si le Hamas commettait des attentats en France. Au bout de deux minutes, on sait qu’on n’est déjà plus dans le journalisme.
« Notre guerre est aussi la vôtre »
Ferrari : Et notre invité exceptionnel aujourd’hui sur CNews et sur Europe 1 c’est le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, bonjour monsieur le Premier ministre.
Netanyahou : Bonjour, bienvenue en Israël.
Ferrari : Merci de nous recevoir ici à Jérusalem dans vos bureaux, de prendre du temps pour vous adresser à travers nous à la France et aux Français. Cela fait plus d’un an, que le 7 Octobre s’est déroulé avec ce massacre abominable qui a été commis sur le sol israélien, un an que votre pays est en guerre, des opérations sont menées en ce moment à Gaza et au Sud-Liban. Vous avez dit la semaine dernière, monsieur le Premier ministre, que à la mort de Yahya Sinwar, le leader du Hamas, on était au début de la fin de la guerre. Ma question c’est, à quand la fin de la guerre ?
Netanyahou : On est au début de la fin, on est pas encore vraiment à la fin, mais nous avons atteint les capacités de combat du Hamas, nous avons eu leur chef, ce chef qui a été à la tête de l’attaque la plus sanglante contre les Israéliens. Mais je veux que les Français m’écoutent et m’entendent, nous ne combattons pas seulement pour nous mais nous combattons pour vous aussi : c’est une guerre de civilisation contre le barbarisme, ce n’est pas seulement du terrorisme, c’est pire que cela, on est vraiment de retour au Moyen-Âge. Ce sont des supplétifs terroristes du Hamas qui il y a un an ont violé des femmes, les ont décapitées, ont décapité des hommes, ont brûlé des bébés vifs. C’est une sauvagerie qui nous rappelle les nazis et on les combat en votre nom. Ils ont décapité un professeur en France, le professeur Paty.
Ferrari : Samuel Paty, Dominique Bernard, deux professeurs.
Netanyahou : Et ils ont tué un prêtre, français, le père Hamel, dans son église, et il y a eu le Bataclan en France, et Toulouse et Nice. Ces gens-là vous tueraient tous s’ils le pouvaient. Nous combattons ces terroristes, ce sont des islamistes radicaux. Ils assassinent des chrétiens, des Arabes, des juifs, ils assassinent tout le monde, c’est une guerre de civilisation contre la barbarie et nous sommes en tête de cette guerre et la France doit soutenir l’Israël.
Ferrari : Ça veut dire monsieur le Premier ministre que la guerre n’est pas pour demain, que la fin de la guerre n’est pas pour demain, les opérations vont se poursuivre à Gaza et au Sud-Liban ?
Netanyahou : Nous sommes sur plusieurs fronts pour le moment, nous avons eu des vraies réussites et nous approchons de la victoire, nous n’accepterons pas d’autres résultat que la victoire. Je l’ai dit et je le redis : notre guerre, c’est votre guerre. Notre victoire, c’est votre victoire (en français).
Ferrari : Donc il n’est pas l’heure du cessez-le-feu que demande la communauté internationale avec le président Macron, notamment ?
Netanyahou : J’ai parlé avec le président Macron et j’ai été extrêmement déçu. Il nous a soutenus au début de la guerre mais petit à petit j’ai vu qu’il changeait de position et qu’il prenait des positions qui sont contre nos intérêts communs, les intérêts des sociétés libres. Il a mis un embargo sur Israël ; l’Iran, elle, n’a pas fait un embargo sur le Hezbollah ou sur le Hamas. Et pourtant le président de la France, lui, a fait un embargo.
Ferrari : Embargo pour la vente d’armes, destinées à frapper à Gaza et au Liban.
Netanyahou : On ne peut pas faire cette distinction-là. Est-ce qu’on a mis un embargo contre la Grande-Bretagne pour une chose et pas pour une autre, c’est complètement absurde. Pourquoi est-ce qu’on nous met un embargo alors que nous, nous faisons une guerre juste contre des terroristes qui utilisent les civils comme des boucliers humains. Nous nous battons dans cette guerre, c’est une guerre de survie, une guerre de civilisation. Nous nous attendons à ce que les démocraties se tiennent côte à côte, avec nous, qu’elles nous soutiennent de la même manière que l’Iran soutient ses supplétifs.
Ferrari : Vous avez eu une discussion musclée avec le président Macron, vous allez me le confirmer, vous avez dit que ses propos étaient une honte, qu’est-ce qu’il vous a répondu ?
Netanyahou : Je ne souhaite pas donner trop de détails, il y a eu ce mandat d’arrêt contre nous, le président Biden à récemment dit que c’était un scandale : on met d’égal à égal quelqu’un qui est élu démocratiquement et un chef terroriste comme Sinwar et Nasrallah, des gens qui utilisent les citoyens comme des boucliers humains. On nous accuse de politique contre l’alimentation alors qu’on les aide [les Palestiniens de Gaza] avec l’aide humanitaire, avec des centaines et des centaines de camions.
Ferrari : Elle arrive cette aide humanitaire ? Elle arrive aux femmes et aux enfants ? Pour les civils palestiniens ?
Netanyahou : Malheureusement des fois ces camions d’alimentation sont arrêtés par le Hamas mais ce n’est pas notre faute, nous on laisse les camions humanitaires entrer et le Hamas, c’est eux qui les affament. C’est complètement absurde de nous accuser de les affamer.
Nous ne ciblons pas les civils directement, ce n’est pas vrai : nous donnons les informations avant, nous leur demandons de partir avec des millions et des millions d’appels et de papiers qui sont envoyés à Gaza par exemple. Et j’ai posé la question au président Macron.
Ferrari : Que vous a-t-il répondu ?
Netanyahou : J’ai posé la question au président Macron, je lui ai dit il y a un juge français qui fait partie de la Cour pénale internationale, et le président Macron a dit qu’il commenterait seulement après la décision de justice, et je lui ai dit : ce n’est pas comme ça que la France doit faire. Moi je me souviens d’un procès absurde en France et Émile Zola n’a pas attendu la décision de justice, il a dit, « j’accuse », directement. Et c’est ça que j’attends du président français aujourd’hui.
Ferrari : Et là, il n’a pas répondu présent pour vous ? La France n’a pas répondu présente ?
Netanyahou : Vous devriez l’interviewer et le lui demander. Il a dit nous respectons l’indépendance de la Cour, non, nous sommes dans des démocraties, s’il y a un jugement ou un procès qui est injuste on peut parler, on peut lever la voix, c’est ça la liberté d’expression, la liberté d’opinion. Et c’est clairement quelque chose qui met en péril la vérité, ça va devenir exactement comme les Nations unies, ça va devenir une blague cette institution, chaque démocratie qui se bat contre les terroristes va être accusée alors qu’ils ne vont pas accuser ou faire un procès contre Sinwar par exemple. Quelqu’un m’a dit, c’est comme si après la Deuxième Guerre mondiale, une fois que Hitler et Goebbels ont été tués dans les bunkers, on attaque Churchill en justice, c’est absurde. Je ne suis pas en train de me comparer à eux, ce n’est pas ça, mais c’est une comparaison en terme d’évaluation morale.
Il est temps de prendre le leadership. Il y a des gens qui soutiennent le Hamas, malheureusement, qui sont des sauvages qui attaquent des enfants et qui tuent les enfants. Je sais qu’il y a des pressions politiques, mais aujourd’hui il faut du leadership, il faut que les leaders en Europe se tiennent avec nous.
Ferrari : Encore un mot [inaudible] sur la Cour pénale internationale, si ce mandat venait à être émis, vous prendriez le risque d’être arrêté lors de vos voyages à l’international ? C’est quelque chose que vous envisagez aujourd’hui ?
Netanyahou : Ils ne m’arrêteront pas, rien ne va m’arrêter.
Ferrari : Par un mandat.
Netanyahou : Nous allons continuer jusqu’à la victoire. Ce n’est pas juste une question essentielle pour nous, mais c’est la survie des sociétés libres de la civilisation, donc nous ne serons pas intimidés, nous allons continuer jusqu’à la victoire, et nous sommes en train de gagner. Nos soldats sont tellement courageux et ils vont nous amener cette victoire, ce ne sera pas seulement notre victoire, ce sera votre victoire aussi.
Ferrari : Parlons maintenant de votre analyse de ce qu’il se passe au Liban avec les interventions de l’armée israélienne, vous vous en êtes pris à la FINUL, cette force intérimaire de l’ONU, certains de ses postes ont été attaqués par l’armée israélienne, de quoi accusez-vous cette force de l’ONU ?
Netanyahou : Nous n’attaquons pas la FINUL, c’est exactement ce que le Hamas a fait à Gaza, ils se cachent dans des écoles, dans des mosquées, etc. C’est ce que le Hezbollah fait au Liban, ils se cachent derrière les positions de la FINUL, ils les utilisent comme couverture pour mener leurs attaques, et nous essayons d’éviter de toucher les forces de la FINUL, mais quelle est la solution ? Est-ce que vous avez une solution ? Il y a un problème, le problème c’est que le Liban a été conquis par l’Iran, pas par Israël. Le Hezbollah a mit sont joug sur le Liban et nous combattons le Hezbollah. Et il y a eu des manifestations de joie parce que nous avons éliminé les leaders, en Syrie, en Libye, dans tout le Moyen-Orient, parce qu’ils savent que l’Iran c’est une organisation de terreur. Moi je veux libérer le Liban, je veux libérer le Liban de la terreur du Hezbollah et de l’Iran.
La dernière fois qu’il y a eu une guerre, il y a eu une décision du Conseil de sécurité de l’ONU et les forces de la FINUL devaient empêcher les milices d’entrer au Liban et dans le Sud-Liban, ils n’ont pas été capables de le faire. Et après des centaines de milliers de roquettes que le Hezbollah a tirées sur le Sud-Liban, l’ONU ne les a pas arrêtées ces roquettes. Qu’est-ce qu’on fait maintenant, on peut prendre un bout de papier, on écrit une résolution, mais ça n’a aucun sens, on ne peut pas retourner à cette situation-là. Et donc à 100 mètres, à 200 mètres de la frontière, on a trouvé des tunnels, des tunnels qui préparaient une invasion d’Israël, une attaque plus grande que celle du 7 Octobre avec des jeeps, avec des motos, avec des roquettes, des missiles, ils étaient en train de planifier une invasion. Qu’est-ce qu’il se passe si on est envahis ? Qui est-ce qui va maintenir la paix ?
Ferrari : Est-ce que vous voulez rester dans le Sud du Liban ?
Netanyahou : Est-ce qu’on va rester là-bas ?
Ferrari : L’armée israélienne.
Netanyahou : Non, on ne veut pas rester là-bas, on veut autre chose, mais ça va dépendre de la situation sécuritaire, ce qu’on veut c’est une force en place qui peut maintenir la paix, c’est ça qu’il manque depuis 20 ans, depuis la décision 17-01, c’était une résolution vaine. Quoi qu’il en soit l’Israël a le droit et utilisera le droit d’intervenir pour se défendre. Et que va faire la France ? Que ferait la France si dans les banlieues de Paris il y avait 20 000 soldats, 120 000 roquettes, qui tirent sur Paris et sur les autres villes ? Bien sûr que vous agiriez. Une fois que cela est terminé et une fois que nous aurons un arrangement stable qui empêche le Hezbollah de régner… Qu’est-ce que ça va faire cette déclaration de la France sur le cessez-le-feu ? Un cessez-le-feu, ça donne simplement l’opportunité au Hezbollah de s’armer grâce à l’Iran. Donc il faut une solution de concert avec des solutions permanentes pour permettre à Israël et au Liban d’être en paix et pour l’Iran de respecter cette paix.
Ferrari : [inaudible] Vous avez été attaqué personnellement, il y a eu un drone, une attaque de drone sur votre maison personnelle, est-ce que vous avez peur pour vous, pour votre famille, et est-ce que c’est un message que vous adresse l’Iran ? Vous n’avez pas encore répondu à l’envoi de plus de 180 missiles iraniens sur Israël, qu’est-ce qu’il se passe, qu’est-ce qui vous en empêche ?
Netanyahou : Cette attaque contre un dirigeant élu d’une démocratie, c’est une attaque abominable, comme si les terroristes essayaient d’attaquer le président de la France, et sa femme, dans leur chambre, dans leur chambre à coucher. Qu’est-ce que ce serait la réponse de la France ? Eh bien nous allons réagir, ils nous ont attaqués deux fois, l’Iran nous a attaqués deux fois, avec 300 missiles à longue portée, c’est la plus grande attaque de l’Histoire en terme de missiles balistiques, donc il y aura une réaction.
Ferrari : C’est la campagne américaine, présidentielle, qui vous empêche de répondre ?
Netanyahou : Tout le monde respecte notre obligation et notre droit à répondre et à nous défendre.
Ferrari : J’ai encore deux questions très importantes, monsieur le Premier ministre, la question des otages, question lancinante, tous les soirs sur CNews et Europe 1 nous donnons le nom de deux otages français parmi la centaine d’otages encore retenus... Est-ce qu’il y a un espoir de les libérer ? Les familles d’otages vous demandent de tout faire pour la libération des otages, c’est toujours votre priorité ?
Netanyahou : Oui, évidemment, c’est ma vie que j’ai dévouée à ça. Mon frère est mort en essayant de libérer des otages, moi aussi j’ai été blessé. Lorsque nous essayons de libérer des otages, et nous avons pu en libérer certains – nous avons libéré 117 otages en vie –, notre objectif c’est que tout le monde revienne, cette guerre ne finira pas tant qu’il y a encore des otages qui ne sont pas libérés, nous voulons ramener ceux qui sont vivants et ceux qui ne sont malheureusement plus vivants, nous voulons les ramener à leurs familles. C’est un objectif sacré que nous avons et nous allons y arriver, nous allons y arriver parce que nous mettons la pression de la bonne manière. C’est ça notre objectif. Je vous ai dit, nous combattons le Hezbollah et je vous ai dit que notre guerre, c’est votre guerre, le Hezbollah a assassiné 56 militaires français.
Ferrari : Ce jour-même, c’est l’anniversaire, de cet attentat.
Netanyahou : C’est l’anniversaire de cet attentat aujourd’hui. Il y a eu aussi une attaque terroriste en France par le Hezbollah. Et au-delà de ça il y a un partenariat entre l’Iran, le Hezbollah, le Hamas, les Houthis, c’est l’axe iranien de la terreur. Le Hamas a assassiné des dizaines et des dizaines de citoyens français le 7 Octobre, et il y a encore des otages français, nous avons une guerre en commun, la France doit comprendre. Je pense que la France comprend mais c’est le président de la France qui doit comprendre : notre bataille c’est votre bataille, une fois qu’ils auront fini avec nous ils viendront directement chez vous. Ces atrocités que j’ai mentionnées viennent des mêmes personnes qui veulent nous ramener au Moyen-Âge. Est-ce que nous allons choisir cette sauvagerie, leur dictature ? Ou est-ce que nous pouvons choisir la paix, la prospérité, le progrès ? C’est ça, la bataille au Moyen-Orient. Et tout le monde se dit, qui va gagner ? Israël ou l’Iran ? L’axe de la liberté ou l’axe iranien de la terreur ? C’est ça la bataille que nous menons, et pas seulement pour nous mais pour tout ceux qui nous écoutent aujourd’hui. Je pense que nous pouvons gagner, non seulement je pense que nous pouvons, mais nous devons gagner, nous allons gagner. Pas seulement pour nous, mais pour vous, aussi.
Ferrari : Est-ce que vous avez un message monsieur le Premier ministre Benjamin Netanyahou aux Français, à nos compatriotes qui vivent la montée de l’antisémitisme, qui vivent dans la peur d’être agressés dans la rue lorsqu’ils portent une kippa ? Qu’est-ce que vous avez à leur dire ce soir ?
Netanyahou : Tout d’abord je dois vous dire, c’est une vraie maladie, c’est la haine la plus ancienne qui soit. Des millénaires. Et l’antisémitisme change de forme, on nous accusait avant d’empoisonner les puits, nous, les juifs, on nous accusait de massacrer les enfants des catholiques, et aujourd’hui on accuse l’État israélien, des mêmes choses absurdes qu’on nous accusait auparavant. Et je veux dire à mes amis juifs, ici en Israël et dans le monde entier, je dis levez-vous. Levez-vous, n’ayez pas peur. Levez-vous, soyez fiers. Vous pouvez répondre aux antisémites, ne les laissez pas gagner, vous n’avez pas à vous cacher, vous pouvez être fiers et tous ceux qui sont amis de la civilisation je leur dis aussi d’être à nos côtés et de combattre l’antisémitisme. En effet cette haine on l’a vue pendant la Shoah, elle va continuer dans tout le reste de la société. Mon père en 1933 était très jeune lorsque Hitler est arrivé au pouvoir, il a parlé en 1933 de l’Holocauste, il a dit que ça commencera par les juifs mais ça mettra en danger toutes les sociétés libres. Ce que nous devons faire, c’est persuader les sociétés libres de combattre l’hitlérisme, mais pas seulement pour les juifs mais pour ces autres sociétés libres. Et aujourd’hui nous avons le même problème qu’à l’époque, l’antisémitisme essaye de détruire le seul État juif – ce n’est pas seulement une attaque contre les juifs, c’est une attaque contre toutes les sociétés libres – et nous devons être ensemble pour y répondre.
Ferrari : Il y a des responsabilités politiques, il y a des influences étrangères qui, en France, font monter l’antisémitisme selon vous ?
Netanyahou : Bien entendu, on les voit dans le monde. Il y a de l’antisémitisme en Iran et tous ses supplétifs. Il y a des très jeunes, à Paris, qui soutiennent le Hamas, qui soutiennent ces assassins, qui soutiennent les gens qui décapitent les femmes et qui les violent, qui brûlent des bébés vivants. J’ai vu « Les gays pour Gaza ». Les gays pour Gaza ? Vous êtes complètement fous, vous savez ce qu’il leur arrive aux gays à Gaza ? Ils seraient exécutés, ils seraient décapités. Qui est-ce que vous soutenez ? Si vous soutenez le droit humain, la liberté, l’humanité, il faut combattre ces gens-là.
Oui, il y a beaucoup de désinformation, à la télé, donc j’apprécie que votre chaîne combatte pour la liberté, parce que vous combattez pour la civilisation judéo-chrétienne qui a donné tellement au monde et qui est attaquée par le fondamentalisme islamique. Il y a beaucoup d’Arabes qui savent aujourd’hui qu’ils sont aussi menacés par cette menace : ils savent que si l’Iran et ses supplétifs gagnent il n’y a pas de futur. Lorsqu’on a éliminé Nasrallah, lorsqu’on a éliminé Sinwar, à Gaza, au Liban, lorsqu’on agit dans toute la région, eh bien nous recevons énormément de messages, discrets, et d’autres qui sont moins discrets, du monde musulman, de personnes arabes. Et j’ai parlé, moi, en Iran, des millions et des millions de personnes en Iran qui disent, « ne vous arrêtez pas, continuez cette guerre, continuez à vous battre pour nous libérer du joug de l’Iran ». C’est cette guerre que nous menons qui ne s’arrête pas au Moyen-Orient, parce que si l’Iran venait à conquérir le Moyen-Orient, vous seriez les suivants, donc nous sommes engagés dans cette bataille pour la victoire. Donc vous avez le choix maintenant, entre la terreur et nous.
Ferrari : Merci beaucoup monsieur le Premier ministre Benjamin Netanyahou de nous avoir accordé cet entretien exclusif sur CNews et sur Europe 1.