Emmanuel Macron a confirmé qu’il était favorable à une candidature de Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie. L’élection aura lieu les 11 et 12 octobre prochains à Erevan.
« S’il y a une candidature africaine au poste de secrétaire générale de la Francophonie, elle aurait beaucoup de sens. Si elle était africaine et féminine, elle aurait encore plus de sens. Et donc, je crois qu’à ce titre la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, a toutes les compétences pour exercer cette fonction (…). Je crois qu’avoir une candidate africaine est une très bonne nouvelle et, à ce titre, je la soutiendrai », a déclaré Emmanuel Macron à l’issue de sa rencontre, à l’Élysée, ce 23 mai, avec son homologue rwandais Paul Kagame.
L’information selon laquelle la France soutiendrait la candidature de Louise Mushikiwabo à la tête de l’OIF, révélée le 8 mai dernier par Jeune Afrique, a donc été officialisée par le président français.
Kagame « heureux de participer » à l’OIF
Paul Kagame a pour sa part souligné sa volonté de « contribuer à la Francophonie », rappelant que « le Rwanda n’a jamais quitté l’organisation ». Il s’est dit « heureux de participer en proposant des personnalités comme Louise Mushikiwabo ». Dans le cadre de cette candidature, le président rwandais a insisté sur l’importance du consensus et du soutien des membres africains de la Francophonie, mais aussi du soutien, désormais officiel, de la France.
« Je crois très profondément que le centre de gravité de la Francophonie est en Afrique, et que si nous voulons faire réussir la Francophonie, on doit la décentraliser, s’assurer que la jeunesse africaine se l’approprie et penser la Francophonie dans le plurilinguisme », a ajouté Emmanuel Macron.
Ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement depuis près de dix ans, Louise Mushikiwabo apparaît comme un personnage clé du régime rwandais. Elle est aussi un rouage essentiel dans le projet de réformes porté par Paul Kagame à l’Union africaine, que le chef de l’État rwandais préside cette année. Une organisation avec laquelle Emmanuel Macron a dit souhaiter collaborer plus étroitement.
Michaëlle Jean organise la contre-attaque
L’élection au poste de secrétaire général de l’OIF aura lieu les 11 et 12 octobre prochains à Erevan, en Arménie. Michaëlle Jean, actuelle présidente de l’Organisation internationale de la Francophonie, briguera un second mandat. « Pour l’instant, on continue notre travail, nous ne sommes pas encore en campagne, mais plutôt dans une phase d’explication du bilan », explique Bertin Leblanc, porte-parole de Michaëlle Jean, qui rappelle les « solides soutiens » de la Canadienne sur le continent – au Sénégal, au Mali et en Côte d’Ivoire, notamment.
En coulisses, il semble néanmoins que la contre-attaque s’organise. Le 12 mai, deux émissaires de la secrétaire générale étaient à Ouagadougou. Le Burkinabè Malik Sarr, représentant de l’OIF à Madagascar, et le Malien Adama Ouane, l’administrateur de l’organisation, ont rencontré à cette occasion le président Kaboré, officiellement pour l’inviter au sommet d’Erevan, en octobre.
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Paul Kagame, le vrai patron de l’Afrique
N’en déplaise à la France qui n’a toujours pas d’ambassadeur à Kigali, le patron de l’Afrique est bien Paul Kagame. Même l’ambassadeur de Belgique, en quittant son poste, a salué l’élection de Paul Kagame, le 4 août 2017, avec 98,79% des voix et Arnould Pauwels a aussi fait un éloge appuyé de la gouvernance de ce leader charismatique de 59 ans qui ne laisse pas place à l’opposition et ne s’embarrasse pas avec la liberté de presse.
Refusant de céder au credo de la démocratie vue de l’Occident et à ses dogmes irréalistes en Afrique, Paul Kagame a placé son pays, « qui vient et revient le loin » dans le peloton de tête des classements des indicateurs de développement en Afrique.
L’Afrique aux Africains
Paul Kagamel est devenu le chantre de « l’Afrique aux Africains ». Au 1er janvier 2018, il deviendra le président en exercice de l’Union africaine dont il a préalablement proposé de modifier les statuts, avec les concours d’un groupe d’experts sous la houlette de son protégé , le Tchadien Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine.
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Dans son souci de clarification historique, déjà démontrée et qui ne peut faire plaisir à l’armée française, Emmanuel Macron devrait prochainement régulariser les relations diplomatiques avec ce pays, resté petit, mais devenu tellement important en Afrique centrale.