Treize journaux regroupés au sein du réseau de médias European Investigative Collaborations (EIC), publient à partir de vendredi et pendant deux semaines les « Malta Files », plus de 150 000 documents confidentiels révélant les « coulisses de ce paradis fiscal méconnu », annonce Mediapart.
Le site français d’investigation promet à travers cette enquête une « plongée dans les coulisses de ce paradis fiscal méconnu, qui préside jusqu’au 30 juin l’Union européenne », affirmant que la petite île de 430 000 habitants privait « les autres pays de deux milliards d’euros de recettes fiscales par an ».
Deux semaines de révélations
Selon Mediapart, l’enquête, dont la publication s’étalera sur deux semaines, porte sur de « l’optimisation et de l’évasion fiscales, du blanchiment et de la corruption », et se base sur « la liste complète des personnes et entités impliquées dans les 53.247 sociétés immatriculées à Malte ».
Le quotidien italien L’Espresso, l’un des 13 médias enquêteurs, indique que la Péninsule est « de très loin » le pays le plus représenté dans les « Malta Files », avec près de 8 000 sociétés maltaises contrôlées par des actionnaires italiens.
« À côtés d’entrepreneurs qui ont créé ou transféré des activités bien réelles, il existe aussi une armée d’émigrés du fisc. Des émigrés de luxe. Il y a des politiques, des managers, des industriels, des financiers, des gens du spectacle et aussi un grand nombre de personnes liées à des clans mafieux », a révélé vendredi l’Espresso sur son site internet.
« De grands chefs d’entreprise » ?
En France, Mediapart évoque « de grands chefs d’entreprise », des multinationales telles que les groupes « Bouygues, Total, BASF, Ikea », des banques comme « Reyl et JP Morgan ».
Selon le site, de grands patrons français auraient acquis des yachts et les auraient immatriculés à Malte afin de bénéficier d’une « fiscalité attractive », et de « charges sociales très basses qui réduisent le coût de l’équipage ».
Il cite Jean-François Decaux (JC Decaux), Maurice Ricci (Akka Technologies), Xavier Niel (Iliad-Free et actionnaire de L’Obs), Hubert Martigny (cofondateur d’Altran), Olivier Bertrand (groupe Bertrand) ou Stéphane Courbit (Lov Group) – dont « aucun n’a souhaité répondre » à ses questions, dit-il.