Interrogée par la célèbre chaîne américaine, la présidente du Front national est notamment revenue sur les premières décisions de Donald Trump, l’immigration ou encore la question des sanctions contre la Russie.
« Ces sanctions sont totalement stupides. Elles n’ont réglé aucun problème, elles n’ont amélioré la situation en rien. Tout ce qu’elles ont fait c’est créer un problème économique majeur pour l’Europe. » Marine Le Pen n’a pas mâché ses mots au moment de répondre aux questions de la journaliste de CNN Christiane Amanpour à propos des sanctions économiques prises par les États-Unis et l’Union européenne contre la Russie.
Dans cette interview diffusée le 1er février, la présidente du Front national a souligné que le monde gagnerait un peu de paix à faire marche-arrière dans cette « guerre froide ».
Concernant la Crimée, elle a souligné qu’elle ne considérait pas que la Russie ait « envahi » cette région ukrainienne qui a été rattachée au territoire russe suite à un référendum populaire en 2014. Scrutin non reconnu par l’Occident et qui est à l’origine des sanctions contre Moscou.
Marine Le Pen défend Donald Trump
Sans surprise, la question de l’immigration a occupé une partie de l’entretien et a déclenché un moment de tension sur le plateau. Christiane Amanpour a fait référence à une interview donnée en 2012 par Marine Le Pen à la chaîne australienne SBS. Au cours de cette dernière, la patronne du Front national avait déclaré : « Est-ce que vous accepteriez que 12 clandestins viennent s’installer dans votre appartement ? Vous n’accepteriez pas. Et que de surcroit ils changent le papier peint, et que même pour certains d’entre eux ils volent votre portefeuille et qu’ils brutalisent votre femme. Vous n’accepteriez pas. »
Lui rappelant ce passage, Marine Le Pen a dénoncé une erreur de traduction et a souligné qu’elle souhaitait faire la comparaison entre un pays souverain qui peut décider « qui il accepte » et le domicile d’un particulier.
Interrogé sur le décret présidentiel polémique signé par Donald Trump qui prévoit une interdiction de 90 jours de pénétrer sur le sol américain pour les ressortissants de sept pays, parmi lesquels la Syrie, la Libye, l’Irak ou l’Iran, Marine Le Pen a pris la défense du nouveau locataire de la Maison-Blanche. « C’est une mesure temporaire. Elle ne concerne que six ou sept pays qui représentent une menace terroriste », a-t-elle souligné. Avant d’ajouter : « Donc je pense que Donald Trump et ses services spéciaux voulaient établir des critères et des conditions afin d’éviter que des terroristes potentiels arrivent aux États-Unis où ils pourraient commettre des attaques comme la France en a été victime. »
Marine Le Pen a notamment rappelé que certains pays musulmans mettent en place le même type de mesure à l’encontre des citoyens israéliens.
Quant à savoir si, une fois élue, elle prendrait le même type de décision, elle n’a pas répondu directement, rappelant que la France devait se montrer « très vigilante » et sécuriser ses frontières. Avant de s’en prendre à l’une de ses cibles favorites : Bruxelles. « La France n’a plus de frontières à cause de l’Union européenne », a-t-elle affirmé.
Le Parlement européen, « adversaire » du Front national
En outre, Marine Le Pen a rappelé qu’elle organiserait un référendum sur le maintien de la France au sein de l’Union européenne. Elle a réaffirmé toute son opposition au libre-échange en louant à nouveau les récentes décisions de Donald Trump en la matière.
« Je vois que ces idées sont mises en œuvre par les Britanniques à la suite du référendum sur le Brexit et je pense qu’après l’élection de Donald Trump, les gens appellent également à la fin de cette mondialisation anarchique et sauvage et que nous nous dirigeons vers plus de patriotisme, la préservation de la culture et des emplois locaux », a-t-elle déclaré.
Quant à l’affaire qui l’oppose au Parlement européen qui accuse le Front national d’avoir versé 300 000 euros entre 2010 et 2016 à Catherine Griset, assistante de Marine Le Pen, alors que, selon Bruxelles, elle n’aurait travaillé que pour son parti, la présidente du FN s’est défendue. « C’est inadmissible, Nous sommes persécutés par le Parlement européen. Ils sont nos adversaires », a-t-elle tempêté.