Au moins 16 manifestants palestiniens de la bande de Gaza ont été tués hier – Journée de la terre – par l’armée israélienne postée de l’autre côté de la « barrière de sécurité - frontière ». Le Croissant-Rouge a recensé plus d’un millier de blessés – 1416 aux dernières nouvelles - frappés pour la plupart par des balles d’acier recouvertes de caoutchouc.
Et ce n’est pas fini, car les Gazaouis manifesteront aujourd’hui et dans les jours à venir. Le mouvement de protestation – estimé à plusieurs dizaines de milliers de personnes – est prévu pour durer six semaines. Soutenus par le Hamas, les participants réclament le « droit au retour » des réfugiés expulsés manu militari de leur domicile, il y a 70 ans, lors de la création d’Israël, et exigent la levée du blocus de la bande de Gaza.
Pour disperser la foule, l’armée israélienne tire aussi à balles réelles et utilise des drones qui pulvérisent des gaz lacrymogènes au-dessus des manifestants.
Extraits de « Is Israel testing new types of tear gas in Bethlehem ? » par Ryan Rodrick Beiler :
« Une étude conduite par l’Université de Californie et publiée par le Centre des Droits de l’Homme de cette université note l’usage fréquent et indiscriminé de bombes de gaz lacrymogène contre les Palestiniens… Les membres de l’équipe de chercheurs, après avoir été témoins de ces tirs, ont conclu que cet usage n’est pas limité aux protestations ou auteurs potentiels de violence, comme les enfants lançant des pierres. “Il est quelque fois dangereux de sortir du centre quand le gaz est dans l’air”. »
Gaz Mortel
L’Université de Californie définit le gaz lacrymogène comme un terme général pour désigner les produits irritants le composant, pour contrôler une foule et note que, ces dernières années, de nouvelles formes de gaz ont été développées, beaucoup plus puissantes. Le type de produit auquel Israël a recours n’est pas précisé et les informations fournies par les résidents font qu’ils doivent être exposés à des formes puissantes...
Le rapport indique que l’usage de gaz lacrymogène et autres irritants chimiques sont interdits comme arme de guerre par la Convention sur les Armes Chimiques de 1992 mais « pas dans un but civil aussi longtemps que le type et les quantités se conforment aux buts recherchés ». Il conclut que l’usage fait par Israël est en total contradiction avec les procédures internationales sur l’usage classique.
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« Bravo à nos soldats » : Benjamin Netanyahou loue l’armée
après la manifestation qui a fait 16 morts à Gaza
Des dizaines de milliers de Palestiniens, notamment des femmes et des enfants, ont convergé la veille le long de la barrière frontalière qui sépare la bande de Gaza d’Israël dans le cadre de « la grande marche du retour ». Seize personnes ont été tuées.
Une déclaration qui ne risque pas d’apaiser les tensions. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a félicité l’armée, samedi 31 mars, pour avoir « protégé les frontières du pays » lors d’une manifestation la veille dans la bande de Gaza où 16 Palestiniens ont été tués aux abords de la frontière. « Bravo à nos soldats », a-t-il écrit dans un communiqué. « Israël agit fermement et avec détermination pour protéger sa souveraineté et la sécurité de ses citoyens », a ajouté le Premier ministre.
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Le quotidien Haaretz rapporte, en citant le comité d’organisation de la marche, dans son édition du 31 mars, que des vidéos montrent que les soldats israéliens ont tiré dans le dos des Palestiniens. L’armée affirme de son côté avoir tiré par nécessité contre les manifestants qui lançaient des pierres et des cocktails Molotov sur les soldats. Selon elle, certains ont également tenté d’endommager la clôture et de s’infiltrer sur le territoire israélien.