Il y a Manu Lévy, qui faisait des blagues sur Europe 1 pour Arthur et les Pirates, puis Maurice Lévy, qui a tenu la maison Publicis, une des plus grandes agences de pub au monde. C’est notamment Publicis qui « tient » une grande partie des annonceurs, donc une grande partie de la presse écrite et des médias audiovisuels en France.
Mais cela n’a rien à voir avec l’obséquiosité des animateurs culturels et autres journalistes mainstream qui l’interrogent. Les coïncidences, ça existe. C’est pour ça qu’on a inventé le coïncidentisme : c’est quand les coïncidences se multiplient un peu trop.
Voici pour exemple le titre de l’article qu’il s’est auto-écrit dans le journal Le Monde :
Publicis, dont l’actionnaire majoritaire est Elisabeth Badinter (qui tient un discours hostile à l’islam), a un gros contrat avec l’Arabie saoudite pour redorer son image en France.
« 800.000 euros. Selon nos informations, c'est la somme rondelette qu'a versée l'Arabie saoudite… https://t.co/2eNjnbfZWQ— Youssef Hindi (@Youssef_Hindi) November 8, 2023
Cette année, Momo est sorti de sa tanière – il est remplacé à la tête de sa multinationale par Arthur Sadoun, le mari d’Anne-Sophie Lapix, la présentatrice régulièrement « glacée » par l’antisémitisme – par deux fois pour communiquer, ce qui, au fond, est son métier. En général, il communique sur des marques. Pour tout dire, il fait de la retape.
Là, il communique sur son projet personnel, puis sur la situation politique française, c’est-à-dire la guerre IP. On va commencer par le léger, finir par le lourd.
Maurice Lévy, l’homme qui veut plumer [donner des plumes, NDLR] les artistes
Depuis qu’il est à la retraite [1], Momo peut se consacrer à un projet philanthropique, comme beaucoup de multimillionnaires qui glandent (au top 500, il est classé 348e avec 375M€).
Son idée, c’est l’art pour tous, et une galerie pour chaque artiste galérien. Nous sommes sur France Inter, aux alentours de mai 2023. Momo affronte le terrifiant duo de joujournalistes Demorand-Salamé, autant dire qu’il est dans son salon, cigare allumé, avec Léa qui sert les drinks.
La mère Glucksmann est sous le charme : son invité met son immense fortune au service des artistes pauvres, si on peut se permettre l’expression. En réalité, pour figurer sur sa galerie virtuelle Yourart (jeu de mots avec Your heart, mais confusion possible avec Yaourt, selon nous), il faut raquer, entre 10 et 30 balles par mois. C’est pas grand-chose, mais quand on multiplie ça par autant de peintres qui rament, ça fait une somme rondelette.
C’est ce qu’explique Nicole dans l’édito de son 63e opus, pour le coup une véritable galerie, et de qualité (on n’arrête pas de faire sa pub mais on n’a toujours pas touché un flèche) :
Ça va pas louper, dans le climat actuel, la critique du jeu de grattage Yourart risque de passer pour antisémite. Et c’est là qu’intervient notre seconde partie : Momo s’est invité en plateau pour vendre la manif du 12 novembre, qui doit réunir tous les Français pro-bombardements sur Gaza. On n’a pas dit que ce serait facile.
Cependant, en habitué des slogans pour vendre n’importe quoi, Momo a trouvé les mots.
« Ne pas venir, c’est soutenir le Hamas, ne pas venir, c’est soutenir les antisémites ! »
Il s’en prend notamment à Mélenchon, qui n’a pas versé son obole lacrymale, ce radin :
« Vous l’avez entendu avoir une larme, ou eu une larme, pour ces gens qui ont été assassinés de manière horrible ? »
Bon, ben..., on va être obligés d’y aller. En plus il va pas faire beau. Darmanin va sûrement sortir une circulaire pour interdire de pas aller à la manif !
FLASH | "Ne pas venir (à la marche contre l'antisémitisme) c'est soutenir le #Hamas", pour Maurice #Lévy, président du conseil de surveillance de Publicis Groupe.
— Cerfia (@CerfiaFR) November 8, 2023
Une réaction à l’oukase de Momo
« PTDRRRR donc parce que jvais rester chez moi jouer à Fortnite je soutient le Hamas ??? »