En dépit des déclarations de l’Élysée selon lesquelles Alexandre Benalla n’était pas un « émissaire officiel ou officieux » de la France, l’ancien adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron se déplace depuis des mois avec son passeport diplomatique, indique Mediapart en dévoilant le numéro de ce document et sa date de délivrance.
Pour se rendre dans différents pays africains ainsi qu’en Israël, Alexandre Benalla utilise son passeport diplomatique délivré le 24 mai 2018, soit trois semaines après les événements du 1er mai ayant provoqué sa mise à pied avant que l’affaire n’éclate au grand jour.
D’après Mediapart, le document, valide jusqu’au 19 septembre 2022, porte la référence 17CD09254. Le média affirme avoir tiré la conclusion qu’il s’agit d’un passeport diplomatique du fait que la phrase suivante y est inscrite :
« Nous, ministre des affaires étrangères, requérons les autorités civiles et militaires de la République française et prions les autorités des pays amis et alliés de laisser passer librement le titulaire du présent passeport et de lui donner aide et protection. »
Pour savoir pourquoi Alexandre Benalla n’a pas été obligé par l’Élysée de rendre son passeport diplomatique après avoir été licencié en juillet dernier, le média a contacté la présidence de la République et le Quai d’Orsay. Cette dernière n’a toutefois pas donné suite aux questions de Mediapart. M. Benalla n’a pas répondu non plus.
Mediapart décrypte également ce qui a permis à l’ancien adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron d’obtenir un passeport diplomatique lorsqu’il travaillait à l’Élysée, un tel poste n’ayant pas « de fonctions diplomatiques et l’argument des voyages avec le dirigeant de l’État français paraissant fragile ».
« Quand vous voyagez officiellement avec le Président, vous n’avez même pas besoin de passeport diplomatique. On vérifie juste que vous êtes sur la liste de la délégation et vous échappez aux contrôles à l’arrivée », a indiqué un ancien membre des cabinets ministériels cité par Mediapart.
Plus tôt, LCI indiquait que le récent voyage d’Alexandre Benalla au Tchad n’avait pas été son seul déplacement sur le continent africain au cours des dernières semaines. Selon ce média français, qui cite l’entourage de l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron, M. Benalla y aurait rencontré « plusieurs Présidents ». L’Élysée avait alors réitéré que le jeune homme n’était pas un « émissaire officiel ou officieux »