Le soutien apporté par la France à la Coalition nationale de l’opposition syrienne est « très discutable » et juridiquement inacceptable, a déclaré lundi le premier ministre russe Dmitri Medvedev dans une interview accordée à l’AFP et au Figaro.
« Conformément aux principes du droit international approuvés par l’Onu, aucun pays ni aucun État ne doit entreprendre d’action visant à renverser par la force le régime en place dans un pays tiers. Du point de vue du droit international, il est inadmissible de soutenir une autre force politique lorsque celle-ci se retrouve être le principal adversaire du gouvernement légitime d’un pays », a déclaré le chef du gouvernement russe.
Il a rappelé que la Russie, contrairement aux idées existantes, « ne soutient ni le régime Assad ni l’opposition. Nous avons une position neutre », a assuré M. Medvedev en soulignant que la seule solution était l’ouverture de négociations entre les parties en conflit et l’organisation de nouvelles élections.
Selon lui, « Moscou n’a aucune envie de voir la Syrie disloquée, provoquant un nouveau foyer de tension au Proche-Orient. Cela profiterait à coup sûr aux extrémistes religieux ».
Quant à la poursuite des livraisons d’armes russes à la Syrie, M. Medvedev a affirmé que « cette coopération militaire a toujours eu un caractère légal », et souligné par ailleurs qu’il n’y avait pas d’embargo de l’ONU sur les livraisons d’armes à la Syrie.
Le premier ministre russe Dmitri Medvedev doit se rendre lundi à Paris pour une visite de travail. Il devra rencontrer le président français François Hollande.