« Ils n’ont rien préparé pour l’entrée dans la crise, ils ne prépareront rien pour en sortir ! »
Le coronavirus, au-delà d’une crise sanitaire sans précédent dans la gestion de la santé publique, aura démoli jusqu’à la dernière pierre le respect pour le pouvoir en place. Marine Le Pen a déclaré que le gouvernement ment sur « absolument tout », et Jean-Luc Mélenchon, invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, annonce carrément qu’il prend le parti « de ne plus croire » l’exécutif. La colère est montée d’un cran.
« J’ai pris le parti maintenant de ne plus les croire. Quoi qu’ils me disent, je ne les croirai plus... Ils prétendent qu’ils nous ont demandé notre avis sur les élections municipales, ce qu’ils n’ont jamais fait. »
« Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé au début, c’était “il faut tester tout le monde”, et nous avons interrogé sans cesse le gouvernement, je l’ai fait personnellement trois ou quatre fois pendant le débat sur la loi de finances... et c’était ma mission. Et j’ai dit “pourquoi vous n’appliquez pas cette mesure ?”, le Premier ministre ayant dit que ce n’était pas indispensable. Et on nous a répondu, devinez quoi ? Rien. »
Ça, c’est pour la politique politicienne. Pour les citoyens confinés, que ce soit chez eux ou à l’hôpital, puisqu’il n’y a plus théoriquement que deux sortes de citoyens (si l’on ne compte pas les planqués et les menteurs de l’Élysée et Matignon), le leader de La France insoumise, qui n’ignore pas les problèmes d’argent des Français en régime néolibéral, propose de suspendre les loyers (pour les particuliers) :
« Il faut une suspension des loyers. Il existe un système assurantiel qui existe pour les propriétaires. J’ai quant à moi déposé une proposition de loi pour créer un système permettant d’alimenter un pot commun pour garantir les loyers. »
Le parti de Mélenchon avait déjà soutenu une loi en ce sens selon laquelle « tout locataire en difficulté financière pourra interrompre le loyer à son propriétaire ». Côté propriétaires, il proposait parallèlement de suspendre « la possibilité pour les banques auprès desquelles ils remboursent leur crédit immobilier d’ajouter des pénalités en cas de suspension du remboursement ».
Une loi communiste dans l’esprit qui ravira les uns et irritera les autres. Mais ne séparons pas les locataires et les propriétaires en deux camps opposés pauvres contre les riches : comme en économie où il faut faire la différence entre les petits et les grands patrons, des petits patrons qui sont plus proches du peuple que du Médef, il y a les petits et les grands propriétaires. Les mettre dans le même sac serait une erreur sociologique.
« Il faut réquisitionner ce qu’il y a d’entreprises de productions du textile dans notre pays pour produire des masques. La nationalisation, parfois, est une solution. »
Mélenchon, dans cette prise de parole, plaide pour une planification, c’est-à-dire un retour, provisoire ou pas, à un État planificateur, car les néolibéraux ont fait la preuve de leur incompétence, pour ne pas dire plus. Il prône en plus la nationalisation de secteurs clés de la santé, comme la production de ces masques qui manquent cruellement aux soignants et qui manqueront aux Français qui pensent déjà au déconfinement.